Vous connaissez la chanson ? « J'ai la rate qui s'dilate / J'ai le foie qu'est pas droit / J'ai le ventre qui se rentre / J'ai l'pylore qui s'colore »… A écouter les messages de la nuit de nos marins du Vendée Globe, il y aurait de quoi faire une adaptation de cette entêtante ritournelle de Gaston Ouvrard, déclinée à la sauce du large. Car à bord, malgré toute la technologie pensée pour les aider, le principal moteur reste bien – et heureusement - l’humain ! Et toute merveilleuse machine qu’il soit, le corps soumis depuis si longtemps à de tels efforts commence forcément à montrer des signes de lassitude, voire de franche ingratitude…
Et pourtant, il faut les lancer sur le sujet pour que nos durs au mal commencent enfin à en parler… Tellement habitués à serrer les dents, les solitaires du Vendée Globe parlent plus spontanément des bobos de leurs bateaux que de leurs propres désagréments ! A l’image de Thomas Ruyant (VULNERABLE, 9e), dont la perte du J2 le ralentit de « 15-20 % », et qui commence par nous raconter à quel point il « se mord les doigts de voir les vitesses des autres bateaux à côté »… Mais en parlant de doigts, il en vient aussi à nous évoquer les siens, et le reste tant qu’à faire :