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Le belge Denis Van Weynbergh a bouclé la boucle

Cinq jours après l’arrivée de Fabrice Amedeo (Nexans-Wewise, 32e) et au lendemain de la fermeture de ligne, le skipper belge a mis un terme à son incroyable aventure. Après 117 jours de mer, le marin de D’Ieteren Group, seul participant de ce Vendée Globe ayant une équipe 100% amateur, est allé au bout malgré les galères. Car depuis près de deux semaines, Denis ne pouvait pas hisser complètement sa grand-voile ! Qu’importe, il a tenu bon et peut enfin relâcher la pression et profiter d’un public venu en nombre pour l’accueillir.

LES SABLES D'OLONNE, FRANCE - 08 MARS 2025 : Le skipper de D'Ieteren Group Denis Van Weynbergh (BEL) est photographié à la dernière place du Vendée Globe, 1 jour après que la ligne d'arrivée ait été fermée sportivement, donc non classée, le 08 mars 2025 aux Sables d'Olonne, France - (Photo by Vincent Curutchet / Alea)
LES SABLES D'OLONNE, FRANCE - 08 MARS 2025 : Le skipper de D'Ieteren Group Denis Van Weynbergh (BEL) est photographié à la dernière place du Vendée Globe, 1 jour après que la ligne d'arrivée ait été fermée sportivement, donc non classée, le 08 mars 2025 aux Sables d'Olonne, France - (Photo by Vincent Curutchet / Alea)

Il a donc réussi à réaliser son incroyable pari. Disputer le Vendée Globe, tenir jusqu’aux Sables d’Olonne et savourer une remontée du chenal qui restera à coup sûr parmi les souvenirs les plus forts de son existence. Malgré la fatigue, la répétition des efforts et l’abattement parfois, il a su garder le cap, grappiller mille par mille jusqu’à la fin de son aventure.

« Comme un club belge en Ligue des champions »

Cette histoire avait débuté en 2018. Denis est patron de PME et moniteur de voile et nourrit l’ambition de participer à cette course mythique. Après être devenu propriétaire de son IMOCA (ex-Spirit of Hungary mis à l’eau en 2014), il doit batailler pour rassembler les budgets nécessaires. Il met en suspens tous ses autres projets, s’obstine puis repense son plan en 2021 en misant sur les circuits courts et la réutilisation de matériel. Un choix audacieux qui a donné naissance à une initiative collaborative, portée par une équipe 100 % bénévole.

Ensuite, Denis s’est lancé sur le circuit IMOCA afin d’accumuler les milles et d’affiner sa technique. Chaque régate et chaque sortie en mer lui ont offert l’occasion de tester sa stratégie et de renforcer son mental. Fort de cette préparation solide, il a pris le départ du Vendée Globe. « C’est comme si un club belge de 3e division jouait la Ligue des champions avec le Real Madrid », s’enthousiasme-t-il.

Une sacrée capacité de résistance

Denis savait que son tour du monde n’aurait rien d’un long fleuve tranquille. Il doit en effet composer avec les dysfonctionnements de sa girouette, les complications électroniques et les problèmes de grand-voile. Autre coup dur : son ami, Szabolcs Weöres (New Europe), lui aussi confronté à des problèmes techniques, est obligé d’abandonner.

De son côté, Denis avance, toujours, sans vraiment se soucier de l’écart qui se creuse de semaine en semaine avec le reste de la flotte. Longtemps, il reste non loin du duo Manuel Cousin (Coup de Pouce) et Fabrice Amedeo (Nexans-Wewise) et ce « match dans le match » contribue à sa motivation du quotidien. Denis offre aussi un autre rapport au temps, s’attache à profiter de chaque instant, à vivre ce rêve d’enfant, à apprécier au maximum d’être skipper du Vendée Globe et à faire partie de cette grande aventure.   

Mais le plus connu des tours du monde implique souvent des galères, des moments de doute et d’abattement. Denis en sait quelque chose : les derniers jours de course ont été, de son propre aveu, « très compliqués ». En cause ? La casse de son loop de grand-voile dans l’Atlantique Nord. Depuis, il a dû se contenter d’avancer avec trois ris dans sa grand-voile. De quoi rendre pénible sa progression surtout dans la houle au cap Finisterre puis dans le golfe de Gascogne où le vent a forci notamment la nuit dernière.

Pourtant, Denis a puisé en lui une incroyable force et fait preuve d’une sacrée combativité pour aller au bout. Le skipper belge ne s’est pas attardé sur le fait d’être hors délai – la fermeture de la ligne a eu lieu vendredi à 8 heures* – lui qui s’évertuait surtout à avancer coûte que coûte : « il y a un temps imparti, ça fait partie de la course. Moi j’essaie juste de tout faire pour rentrer le plus vite possible ». L’arrivée a donc lieu ce samedi, en pleine journée, ce qui facilite la venue d’un public venu en nombre. Les Vendéens ne s’y trompent pas : tous ont hâte d’applaudir Denis Van Weynbergh et de féliciter son incroyable ténacité.

*Le règlement, accepté par l’ensemble des skippers inscrits, mentionne que la ligne d’arrivée ferme le 7 mars à 8h, ce qui correspond au temps du dernier concurrent de l’édition précédente, celle du Finlandais Ari Huusela. 

Les temps forts de sa course

  • Au lendemain du départ, Denis en parle comme de « quelque chose d’énorme ». « J’ai mis du temps pour en arriver là mais j’ai bien savouré ». « Et c’est vertigineux de se dire qu’il nous reste encore 24 000 milles à parcourir ! »

  • Denis déploie une bouée dans l’Atlantique Nord, au nord du cap Vert. « Elle est partie pour un voyage dans une autre dimension ! »

  • Le skipper belge savoure après trois semaines de compétition. « C’est la première fois que je reste aussi longtemps en mer » dit-il dans l’Atlantique Sud.

  • Au cœur de la nuit, Denis a « été obligé de faire le funambule » pour remettre un bout sorti de sa galette sur l’une de ses voiles d’avant.

  • Le marin doit composer avec des problèmes de girouettes qui l’empêchent de connaître la force et la direction du vent avant qu’il ne trouve une solution.

  • Denis vient d’entrer dans le Pacifique. « J’avais envie d’y être pour le passage à la nouvelle année ! »

  • Le skipper franchit le cap Horn de nuit, un grand moment de joie et d’émotion. « Ça fait six ans que j’en rêvais », explique-t-il dans une vidéo les larmes aux yeux.

  • Un temps revenu sur Manuel Cousin et Fabrice Amedeo, Denis est à nouveau distancé à cause d’une zone de molle. « Ce n’est pas facile à vivre », reconnaît-il.

  • Dans le front froid semi-permanent, difficile de trouver la bonne trajectoire entre les grains et les zones de molle. « C’est très fatigant, usant, il faut y aller la sueur au front »

  • Alors que D’Ieteren Group progresse au près, Denis s’active afin de réparer ses problèmes récurrents de connexion.

  • Après une longue zone sans vent, Denis reprend de la vitesse. Mais il doit faire face à un problème puisque son loop de grand-voile s’est cassé. « C’est compliqué mais on va essayer de trouver une solution » dit-il alors.

  • Le skipper réalise qu'il ne bouclera pas la course dans le temps imparti.  « J’ai l’impression d’être un prisonnier à qui on rajoute sans cesse des jours et qu’il y a tout un tas d’épreuves à surmonter pour sortir de prison… J’avoue que je suis vraiment fatigué. »

  • Denis arrive aux Sables d'Olonne accueilli en héros par le public, venu en nombre.

Remontée du chenal de Denis Van Weynbergh, hors course sur le Vendée Globe 2024

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