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Vos plus beaux moments

Que restera-t-il de cette édition 2024 de « l’Everest des mers » et de ses 40 solitaires partis à l’aventure ? Vous avez été nombreux à répondre à notre appel à témoignage, et nous vous avons laissés choisir vos 10 faits de course préférés de cette dixième édition !

LES SABLES D'OLONNE, FRANCE - 9 NOVEMBRE 2024 : Le public est photographié au coucher du soleil lors du pré-départ du Vendée Globe, le 9 novembre 2024 aux Sables d'Olonne, France - (Photo by Jean-Louis Carli / Alea)
LES SABLES D'OLONNE, FRANCE - 9 NOVEMBRE 2024 : Le public est photographié au coucher du soleil lors du pré-départ du Vendée Globe, le 9 novembre 2024 aux Sables d'Olonne, France - (Photo by Jean-Louis Carli / Alea)

Vos témoignages ont été nombreux, à l’image des moments que vous souhaitiez en retenir. Si nous avons choisi d’en garder 10 parmi les plus récurrents, une chose nous a particulièrement frappés : dans l’immense flot de messages, absolument tous les skippers étaient cités, prouvant que cette épopée, si elle ne sacre qu’un seul vainqueur, couronne chaque concurrent comme un héros à part entière. Et comme le résumait Marina, qui a suivi la course depuis Washington (Etats-Unis), « c’est justement ce qui fait la beauté de cette compétition, et la raison pour laquelle il ne faut pas en faire un concours de popularité. La force du Vendée Globe, c’est que le classement n’est qu’une partie du résultat, qui ne définit pas l'intensité de ce sport. »

L'effervescence du départ

Quatre ans après un départ à huis-clos en pleine pandémie de Covid-19, jamais l’émotion n’avait été aussi palpable, bouleversant jusqu’aux plus expérimentés des solitaires, submergés par ces innombrables marques de soutien. A 73 ans, Gabrielle Hiestand était venue de Genève (Suisse) pour vivre l’événement. « Je suis arrivée à 5h du matin sur le quai côté Chaume, installation et partage avec mes voisins puis lever du jour et arrivée des bateaux dans le chenal… admiration totale ! », nous témoigne dans son message celle qui suit tout particulièrement son compatriote suisse, Alan Roura (Hublot, 18e).

C’était une première aussi pour Christian Ostorero, qui ne « connaissait rien à la voile avant » : « Nous sommes venus voir le départ du Vendée Globe avec des amis, quelle belle découverte ! Une ambiance de dingue et bon enfant, nous avons adoré. Nous étions sur le chenal à 3h du matin le jour du départ et c’était déjà la fête. Un grand respect pour tous ces skippers pour leur courage, leur modestie et leur esprit de partage. Je ne vois plus qu’une chose à dire, rendez-vous dans quatre ans ! »

LES SABLES D'OLONNE, FRANCE - 10 NOVEMBRE 2024 : Thomas Ruyant (FRA), skipper de VULNERABLE, et Jérémie Beyou (FRA), skipper de Charal, sont photographiés lors du départ du Vendée Globe, le 10 novembre 2024 aux Sables d'Olonne, France - (Photo by Jean-Louis Carli / Alea)
LES SABLES D'OLONNE, FRANCE - 10 NOVEMBRE 2024 : Thomas Ruyant (FRA), skipper de VULNERABLE, et Jérémie Beyou (FRA), skipper de Charal, sont photographiés lors du départ du Vendée Globe, le 10 novembre 2024 aux Sables d'Olonne, France - (Photo by Jean-Louis Carli / Alea)

Des fusées dans l’Atlantique

Passée l’émotion, place à la compétition. Et c’est un moment d’une intensité inédite qui a retenu votre attention : cette descente de l’Atlantique Sud qui a affolé tous les compteurs, poussant chaque marin, tout à tour, à repousser les limites du record de distance parcouru en 24 heures en monocoque en solitaire. Si c’est Sébastien Simon (Groupe Dubreuil, 3e) qui décroche la timbale finale avec 615,33 milles parcourus soit 1139,6 km, sa performance individuelle est aussi saluée par nos lecteurs que la performance collective.

« Ce qui était fou dans ce moment, c’est qu’on voyait qu’aucun ne voulait lâcher le morceau, et qu’en faisant ça ils se tiraient tous vers le haut. Les regards des marins de la tête de flotte à ce moment-là de la course étaient d’une telle intensité, on les sentait partagés entre l’adrénaline pure et l’inquiétude bien réelle de tout casser, je crois qu’on ne peut pas faire plus belle définition que ça pour définir l’esprit de compétition », résume ainsi Hervé Poupon, qui vit en Charente.

Record des 24h battu pour Sébastien Simon | Vendée Globe 2024

Le crève-cœur des abandons

Cinq jours après le départ, un coup dur frappe la flotte, avec l’abandon de Maxime Sorel (V and B – Monbana – Mayenne) suite à une série d’avaries et une blessure à la cheville. C’est le premier d’une liste toujours trop longue, bien qu’elle soit la plus courte de l’histoire du Vendée Globe. Cette liste comprendra aussi les tenaces Louis Burton (Bureau Vallée), qui avait pourtant impressionné en jouant les Mc Gyver de la stratification, puis le Hongrois Szabolcs Weöres (New Europe), malgré sa réparation de voile dans une baie canarienne, ou encore les terribles démâtages de Pip Hare (Medallia) au large de l’Australie, puis d’Arnaud Boissières (La Mie Câline) dans les dernières semaines de course, sans oublier bien sûr le renoncement déchirant du vainqueur 2020 Yannick Bestaven (Maître CoQ V), contraint à l’escale à Ushuaïa, ainsi que d’Eric Bellion (Stand as One – Altavia), forcé à l’arrêt aux îles Falkland.

« Chaque abandon a été pour moi un moment fort, nous écrit Amandine Lehout, 43 ans, qui vit en Normandie. Voir leur tristesse si profonde, si sincère, et en même temps leur courage et leur dignité, trouvant toujours le mot juste, la petite touche d’humour dans la noirceur de ce qu’ils vivaient. A chaque fois, j’ai eu cette même envie d’être à bord avec eux, de les prendre dans mes bras et de les consoler, et en même temps c’est ça que j’aime sur le Vendée Globe, cette impression de faire presque partie de leur équipe. C’est triste, mais c’est beau ! »

Le « monstre austral » et la remontada

Début décembre, c’est « un tournant du match » qui se joue pour la tête de flotte. Dans l’océan Indien, un premier « monstre austral » se forme, nous rappelle Florence Cliquet, qui « a suivi la course assidûment, tenant même jusque 23h pour la dernière mise à jour de la journée ». Et en retient ce moment où Charlie Dalin (Macif Santé Prévoyance, 1er) et Sébastien Simon (Groupe Dubreuil, 3e) choisissent de poursuivre leur trajectoire vers le cœur de la dépression, quand les autres derrière partent au Nord pour éviter ses puissantes rafales. « Et puis après ce pari audacieux et payant, cet incroyable retour en flèche de Yoann Richomme sur le duo de tête », rappelle notre lectrice encore très impressionnée par l’intensité de la bataille en tête de flotte, mais aussi par l’attitude des skippers. « J'ai aimé leur humilité, leur force, leur courage. Tellement triste que ce soit bientôt fini. C'était une bouffée d'air, du rêve, dans un monde noir. Merci à eux et à bientôt ! »

La complicité des marins

Ce n’est pas tant un moment précis qu’un sentiment, que beaucoup d’entre vous ont retenu de cette dixième édition. Celui d’assister, amusés, à la naissance ou la confirmation de bien belles complicités. Dans cette flotte compacte, ce n’est pas seulement la compétition qui a marqué leur relation, loin s’en faut, mais aussi une sincère admiration mutuelle et beaucoup d’amitié, à l’image de Benjamin Ferré (Monnoyeur – Duo For a Job, 16e) et Tanguy Le Turquais (Lazare, 17e).

Maurice de Coulon, 80 ans, a eu envie de le souligner dans un message laissé sur notre site Internet. « Ce Vendée Globe restera dans ma mémoire particulièrement pour l'esprit qui régnait chez et entre tous les skippers, étant une communauté malgré la concurrence sportive. En ces temps de guerre et d'irrationalité politique, je me suis pris à penser, qu'il faudrait condamner tous les chefs de gouvernement du monde à faire un Vendée Globe. Je suis sûr qu'ils reviendraient pacifistes et s'étreindraient sur le ponton des Sables d'Olonne en décidant de faire la paix dans le monde ! C'est un apprentissage de vie que chaque skipper fait. Je dirais même que de suivre leurs péripéties est presque aussi un apprentissage de vie ! C'était emballant, chaleureux, contagieux d'émotions et d'empathie. Merci, et à dans 4 ans, si je vis encore ! »

LES SABLES D'OLONNE, FRANCE - 03 FEVRIER 2025 : Monnoyeur - DUO for a JOB le skipper Benjamin Ferré (FRA) est photographié avec le skipper de Lazare Tanguy Le Turquais (FRA) lors de sa conférence de presse après avoir pris la 16ème place du Vendée Globe, le 03 février 2025 aux Sables d'Olonne, France - (Photo by Jean-Marie Liot / Alea)
LES SABLES D'OLONNE, FRANCE - 03 FEVRIER 2025 : Monnoyeur - DUO for a JOB le skipper Benjamin Ferré (FRA) est photographié avec le skipper de Lazare Tanguy Le Turquais (FRA) lors de sa conférence de presse après avoir pris la 16ème place du Vendée Globe, le 03 février 2025 aux Sables d'Olonne, France - (Photo by Jean-Marie Liot / Alea)

La « sauvagerie » du Grand Sud

Ces vagues immenses, comme des murs d’eau captés par une caméra qui tremble depuis le cockpit, ces rafales qui fouettent le matériel, ou encore ces icebergs filmés pour la première fois depuis 2008. Des images aussi sublimes qu’effrayantes pour capturer l’essence de ces contrées « sauvages », que si peu de gens auront la chance de découvrir un jour. Ici, plus qu’ailleurs, on ne triche pas.

Voilà ce que retiendra notamment Josiane Ferry, cette « grand-mère passionnée par le Vendée Globe », venue depuis Nice jusqu’aux Sables d’Olonne avec sa fille pour découvrir les bateaux sur le ponton. « Grâce aux skippers, on est au cœur de cette course et on a l’impression de la vivre avec eux. Certaines de leurs vidéos m’ont impressionnée, comme celle de Guirec Soudée dans l’Indien au milieu d’une tempête et ces vagues si hautes. J’ai une grande admiration pour tous », écrit notre lectrice, rappelant le courage de ceux qui bravent le pire, avec une mention spéciale pour les « Mc Gyver du Grand Sud », Antoine Cornic (Human Immobilier, 28e) et Guirec Soudée (Freelance.com, 23e), obligés de se mettre à l’abri sous l’île de Saint-Paul et dans les Kerguelen. « Nous sommes déjà en manque !!!!! Et sommes sûres de revenir dans quatre ans ».

L’aube de Charlie Dalin

Comment ne pas retenir ce moment, forcément ? Ce lever de soleil magistral, d’une couleur à couper le souffle en plein cœur de l’hiver atlantique. « Comme si la météo elle-même avait compris qu’il fallait faire une pause, et accueillir dignement ce grand champion », écrit Antoine Bapt, 34 ans, qui vit à Paris. Il y a quatre ans déjà, ce passionné de sport avait suivi le Vendée Globe et « même si j’avais beaucoup apprécié la personnalité de Yannick Bestaven et que je trouvais sa compensation parfaitement justifiée pour remporter le Vendée Globe 2020, j’espérais quand même pas si secrètement que ça que Charlie Dalin puisse prendre sa revanche. Et il l’a fait avec tellement de panache que je me souviendrai toujours de cette arrivée, et de son émotion quand il a enfin pu relâcher l’immense pression qui pesait sur ses épaules. Des frissons, et de la magie ! »

Un podium à couteaux tirés

On dit souvent que pour faire un beau vainqueur, il faut un beau deuxième. Dans le cas de cette dixième édition du Vendée Globe, on serait même tentés d’ajouter : et un beau troisième. La combativité de Yoann Richomme (PAPREC ARKÉA, 2e) et de Sébastien Simon (Groupe Dubreuil, 3e) ne vous a pas échappé, et vous avez été nombreux à distinguer leurs deux arrivées parmi les moments marquants de ce tour du monde sans escale et sans assistance.

« D’abord, il y a la joie de Yoann, qui fait presque le malin en disant que ça lui a semblé court, et puis après, la folie aux Sables d’Olonne pour le skipper vendéen qui complète le podium malgré un foil en moins, c’était complètement fou, même si tôt le matin. Mention spéciale pour les mecs en maillot de bain en plein mois de janvier alors que tout était gelé ! », s’amuse Zoé, 24 ans, étudiante à Paris.

La dernière tempête

Si ces trois arrivées se sont faites dans des conditions assez idylliques, derrière, ce fut une autre histoire. Un contre-la-montre contre les tempêtes qui a donné lieu à des corps à corps mouvementés jusque dans les derniers milles de course, et que vous êtes nombreux à garder en mémoire.

« On avait l’impression de voir un boss final se dresser devant eux, écrit Sean David, qui nous écrit depuis Londres. Et on serrait tous les dents pour savoir si ça allait passer pour eux. J’ai eu franchement peur pour Justine Mettraux (Teamwork – Team Snef, 8e) et Sam Goodchild (VULNERABLE, 9)) avec leur grand-voile complètement déchirée. Et puis après, alors qu’on croyait avoir vu le pire, il y a Benjamin Dutreux (Guyot Environnement, 10e) et Clarisse Crémer (L’Occitane en Provence, 11e) obligés d’aller se réfugier à La Rochelle, et Boris Herrmann (Malizia – Seaexplorer, 12e) et Samantha Davies (Initiatives-Cœur, 13e) qui affrontent le pire dans les derniers jours… Si ça avait été un film, on aurait dit que le scénariste exagérait un peu de s’acharner comme ça ! »  

Le doyen et la benjamine

Certes, on avait dit que tous les marins de ce Vendée Globe ont été cités par nos lecteurs dans leurs moments préférés. Mais il faut bien reconnaître que certains noms reviennent plus que d’autres ! Si Romain Attanasio (Fortinet – Best Western, 14e), grâce notamment à ses karaokés passés à la postérité, a bien failli leur voler la vedette, c’était tout de même difficile cette année de faire de l’ombre aux deux chouchous du public.

Le premier, éternel, est bien sûr Jean Le Cam (Tout Commence en Finistère – Armor-lux, 20e) dont les « clac-clac-clac » vous plaisent visiblement toujours autant, surtout quand ils sont faits en haut du mât quand on a oublié quelque chose en bas. Et la deuxième, c’est bien sûr la jeune Violette Dorange (Devenir, 25e), qui vous a littéralement fait chavirer. « Violette, c’est un peu la personne qu’on a envie d’être, ou qu’on a tous un peu en soi. Celle qui se bouge, celle qui savoure, celle qui se bat, écrit Violaine Dard, 27 ans, qui vit à Marseille. Depuis que je l’ai découverte sur le Vendée Globe, je pense souvent à sa voix quand elle racontait avoir eu si peur en grimpant au mât, et ça me donne du courage quand j’ai l’impression d’en manquer. »

« Violette m'a déjà fascinée avant le départ, pour son courage et sa simplicité, pour sa gentillesse et sa générosité », écrit à l’unisson Pascale Morel, lectrice de Suisse, qui résume parfaitement notre sentiment dans la suite de son message. « J’ai suivi l'ensemble des skippers dans la mesure du possible. Les premiers parce qu'ils étaient les premiers ; Justine parce que c'est une femme et une suissesse comme moi; Tanguy et Pépin parce qu'ils étaient trop sympas et qu'ils m'ont bien fait rire ; le roi Jean parce qu'il a mon âge ; Eric et Arnaud qui m'ont fait pleurer pendant leurs galères ; les autres Suisses par patriotisme ; Romain parce qu'il chante faux très bien ; Guirec parce que je le suis sur Instagram depuis des années… En fait je pourrais citer tous les participants ! J'oublie Samantha et Isabelle et les autres... Le fait même que je désigne les skippers par leur prénom montre bien que j'ai l'impression de faire partie de la famille. Un immense merci pour ces moments hauts en émotions, en admiration et pour votre travail. Merci aussi de nous donner l'occasion de vous remercier, je me demandais comment j'allais pouvoir le faire ! »
 

LES SABLES D'OLONNE, FRANCE - 09 FEVRIER 2025 : Violette Dorange (FRA), skipper de DeVenir, est sur scène après avoir pris la 25ème place du Vendée Globe, le 09 février 2025 aux Sables d'Olonne, France - (Photo by Jean-Louis Carli / Alea)
LES SABLES D'OLONNE, FRANCE - 09 FEVRIER 2025 : Violette Dorange (FRA), skipper de DeVenir, est sur scène après avoir pris la 25ème place du Vendée Globe, le 09 février 2025 aux Sables d'Olonne, France - (Photo by Jean-Louis Carli / Alea)

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