La lombalgie
Le Docteur Kapandji, grand chirurgien, a été un des premiers à comparer la colonne vertébrale des humains au mât d’un bateau et la musculature qui l’entoure aux haubans (câbles fixés de part et d'autre du mât), le bassin représentant la coque du navire. Cette comparaison est tout à fait cohérente d’autant que toute la pathologie du rachis/du dos peut s’expliquer dans cette situation avec la compression qui en découle. Et pour accentuer cette comparaison, il se trouve que la pathologie lombaire (bas du dos) est la principale en course au large.
Cela commence dès le plus jeune âge avec des enfants qui soulèvent leur « Optimist » pour la mise à l’eau. La posture assise ensuite, pour barrer pendant des heures dans des positions plus ou moins stables et confortables, ou passées devant l’ordinateur et les fichiers météo pendant de longues heures.
L’hyper sollicitation des muscles du dos enfin, avec des efforts dans une enceinte surbaissée, courbé sur une colonne de winch, avec des voiles à manutentionner (sachant que la plus grande voile en IMOCA pèse environ 80 kg), et enfin le matossage qui consiste à changer de côté le matériel « de spare » (outillage et nourriture) à l’intérieur du bateau à chaque manœuvre pour faire contre-poids. Des charges à porter ou à déplacer considérables en somme.
Pour prévenir les douleurs dorsales, il est crucial d’éviter les charges lourdes, d’adopter de bonnes postures (plier les genoux ou se mettre à genoux) et de privilégier des activités douces comme la marche rapide, la natation ou le vélo. Une préparation physique continue, incluant musculation, gainage, endurance et relaxation, reste indispensable, idéalement encadrée par un professionnel. Enfin, des étirements réguliers, notamment via le yoga, apportent souplesse et prévention des tensions, une pratique pouvant être maintenue même en mer. Ces recommandations s’appliquant aux marins du Vendée Globe mais également à nous tous !