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Jean Le Cam : « Il y a de la joie bien sûr ! »

Le skipper de 65 ans est venu à bout d’un nouveau Vendée Globe, le sixième dont il prenait le départ, le cinquième qu’il achevait. Après un feu d’artifice et une belle communion avec ses fidèles sujets, venus en nombre autour du chenal le célébrer, le « Roi Jean » a pris le temps de revenir sur sa course, dont il revient satisfait même s’il est « content que ça se termine ».

LES SABLES D'OLONNE, FRANCE - 04 FEVRIER 2025 : Tout Commence en Finistère - Le skipper d'Armor Lux Jean le Cam (FRA) s'exprime sur scène après avoir pris la 20ème place du Vendée Globe, le 04 février 2025 aux Sables d'Olonne, France - (Photo by Jean-Louis Carli / Alea)
LES SABLES D'OLONNE, FRANCE - 04 FEVRIER 2025 : Tout Commence en Finistère - Le skipper d'Armor Lux Jean le Cam (FRA) s'exprime sur scène après avoir pris la 20ème place du Vendée Globe, le 04 février 2025 aux Sables d'Olonne, France - (Photo by Jean-Louis Carli / Alea)

Vendée Globe :

 Qu’as-tu ressenti en franchissant ta cinquième ligne d’arrivée du Vendée Globe ?

Jean Le Cam
Jean Le Cam
TOUT COMMENCE EN FINISTERE - ARMOR-LUX

Il y a de la joie bien sûr, surtout ces dernières heures. Hier, c’était encore la bagarre, on était côte à côte avec Conrad (Colman) mais ça s’est bien fini pour nous ! J’étais content de passer devant à la fin.

Vendée Globe :

Comment résumerais-tu ton Vendée Globe ?

Jusqu’au cap Horn et la remontée de la ZEA (zone d’exclusion antarctique), c’était nickel. Après, le rideau est tombé. Plusieurs rideaux sont tombés d’ailleurs ! C’est vrai que c’était particulier comme Vendée, surtout les deux traversées de l’Atlantique à l’aller comme au retour. Ça n’a pas été facile pour moi, même si l’aller a été plus clément que le retour. Mais je suis très content que ça se termine ! 

Vendée Globe :

Est-ce qu’il y a des choses que tu ne nous as pas dit pendant ta course ? 

Je ne cache pas grand-chose ! Mais si je les ai cachées, c’était pour une bonne raison, alors je vous les dirai pas ! J’ai essayé de partager mes moments d’émotions, je crois que c’est ça aussi le Vendée Globe, c’est pas seulement aller plus vite que l’autre ! Le bateau est nickel, à part l’étai qui m’a obligé à faire quelques bricolages… Quand la technique commence à nous ennuyer, ça prend la tête, ça occupe une partie de l’esprit, et on occulte le reste, et ça c’est dangereux et c’est comme ça qu’on oublie l’essentiel.

Vendée Globe :

Ça prend la tête… de mât par exemple ? 

J’avais oublié le scotch, c’est dingue ça (rires) ! J’ai dû remonter parce que j’avais oublié le scotch. Ça c’est un bon exemple, tu te dis tout le temps « Jean n’oublie pas le scotch », et t’arrives en haut, t’avais pas envie d’y aller, mais en plus t’as oublié le scotch... Ah si, un truc que je ne vous ai pas dit, t’es là-haut, t’as oublié ton scotch, tu redescends, t’ouvres le sac que t’avais avec toi… et en fait il y avait un rouleau de scotch (rires) ! Ça arrive souvent, t’es persuadé d’un truc, tu te dis « t’es qu’un con », et puis en fait pas tant que ça. Mais ça arrive tous les jours à tout le monde, juste sur le Vendée Globe c’est un peu plus souvent. 

Vendée Globe :

Comment as-tu vécu ce tour du monde sur ce nouveau bateau ? 

On a fait une descente de l’Atlantique moyen – faible, moins vite que les foilers c’est clair, en plus dans la pétole, ils étaient à 25 nœuds ! Je pense qu’on a une vraie frontière technologique. Aujourd’hui les foilers ont prouvé qu’ils étaient capables d’aller vite dans des conditions musclées, ils ont fait la preuve de leur fiabilité, ils ont tout éclaté les records, tu ne peux pas te battre contre des bateaux pareils. 

Vendée Globe :

Et physiquement, comment s’est passé ce nouveau Vendée Globe ? 

La remontée de l’Atlantique a fait mal ! J’avais quand même 1000 milles d’avance au cap Horn, j’étais assez content, et ça s’est fini en peau de chagrin… Ça, c’était pas terrible ! Le Pacifique avait été assez tranquille pour nous. Mais j’arrive plus frais que sur le dernier Vendée Globe ! Le dernier, avec le bateau cassé, c’était quand même très très dur. Les derniers jours n’étaient pas très confortables quand même, heureusement on a eu une nuit avec la lune qui te réconcilie avec la vie…

Vendée Globe :

Est-ce que tu t’es éclaté ou est-ce qu’il y a eu des moments de ras-le-bol ? 

A chaque fois pareil, celui qui dit qu’il n’en a jamais eu ras-le-bol sur un Vendée Globe, il y a des menteurs sur terre, parce que c’est vrai que c’est bien quand ça s’arrête aussi ! Quand tu dois aller trois fois en haut du mât, t’es pas content ! T’es dans des situations extrêmes ou t’es obligé de faire face. Mais t’es content une fois que t’as terminé. 

Vendée Globe :

Seras-tu là dans quatre ans ? 

Là on vient d’arriver… Mais ce qui est sûr c’est qu’on va continuer à partager. J’aime pas le mot transmission, parce que c’est que dans un sens. Le partage c’est dans les deux sens. Benjamin (Ferré) et Violette (Dorange), ils m’ont donné la fraîcheur, toutes les nouveautés, la façon dont t’abordes les problèmes et les sujets. Ça fait vieillir un peu moins vite ! 

LES SABLES D'OLONNE, FRANCE - 04 FEVRIER 2025 : Tout Commence en Finistère - Le skipper d'Armor Lux Jean le Cam (FRA) est photographié dans le chenal après avoir pris la 20ème place du Vendée Globe, le 04 février 2025 aux Sables d'Olonne, France - (Photo by Anne Beauge / Alea)
LES SABLES D'OLONNE, FRANCE - 04 FEVRIER 2025 : Tout Commence en Finistère - Le skipper d'Armor Lux Jean le Cam (FRA) est photographié dans le chenal après avoir pris la 20ème place du Vendée Globe, le 04 février 2025 aux Sables d'Olonne, France - (Photo by Anne Beauge / Alea)

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