Non content de démontrer donc leur immense résistance à la violence des conditions, les marins ont même l’air d’y prospérer ! « J’ai eu un peu de mal moralement à me mettre dans la course au début, et puis là, ça y est, je suis bien, je suis content d’être en mer, le bateau va bien, je me sens bien à bord donc ça c’est quand même une phase importante avant d’attaquer le morceau qui nous attend et qu’on essaie de rejoindre le plus vite possible ! », se réjouissait le 9e du dernier Vendée Globe.
Un message envoyé quelques heures avant d’être confronté à « un nuage merdique et un vent merdique de Sud-Ouest » qui a obligé le marin islais à de complexes manœuvres, bouleversant sa trajectoire et sa stratégie. A quelque 110 milles derrière lui, la Britannique Pip Hare (Medallia, 16e), subissait les mêmes turbulences, l’obligeant aussi à un demi-tour violent, tandis que, à peine à 30 milles dans son Nord, Romain Attanasio (Fortinet – Best Western, 15e), passait lui sans encombre. La souffrance n’est donc pas que physique mais bien aussi psychologique !
Comment ont-ils réussi à développer cette force physique et mentale ? Sûrement en appliquant à la lettre les consignes du philosophe Arthur Schopenhauer, qui disait que « pour s'endurcir, il faut soumettre le corps à beaucoup d'effort et de fatigue, et s'habituer à résister à tout ce qui peut l'affecter, quelque rudement que ce soit. » Car c’est bien là tout ce qui fait l’exploit de ces hommes et femmes engagés dans cette épreuve de fond, peu importe leur placement dans la flotte. Aujourd’hui éparpillés sur plus de 2 300 milles, tous continuent d’apprivoiser leurs douleurs, tout en restant prêts à bondir pour poursuivre leur route.