« L’enjeu du moment est d’être le plus rapide possible pour profiter ensuite au mieux de la dépression qui arrive du Brésil, et surtout le plus longtemps possible. Les retardataires auront plus de mal à l’exploiter à fond. C’est pour ça qu’il ne faut pas traîner ! », a résumé Nicolas Lunven (Holcim – PBR) qui bombarde, comme tous ses concurrents directs, à plus de 20 nœuds de moyenne depuis hier soir et commence à naviguer dans le régime de la dépression dont il va véritablement profiter à partir de demain, entre Salvador de Bahia et Rio de Janeiro. « Les conditions sont assez exceptionnelles. En général, les dépressions sortent de la baie d’Itajaí. Celle dont on parle va donc cueillir les solitaires du groupe de tête très tôt sur le parcours », détaille Christian Dumard, le consultant météo de la course, rappelant que lors de l’édition 2016 – celle des records en termes de vitesse -, Alex Thomson et Armel Le Cléac’h avaient alors mis le clignotant à gauche 500 milles plus au sud que vont le faire les leaders cette fois-ci. « Dans ce contexte, on pourrait avoir des temps canons au cap de Bonne Espérance », assure le spécialiste. Le conditionnel reste toutefois de mise car s’il apparaît assez clair que les premiers vont réussir à se caler dans le nord de cette fameuse zone fermée de basse pression atmosphérique et, dès lors, cavaler au portant, tout droit en direction de la pointe Africaine, il est toutefois difficile de savoir si elle va les accompagner jusqu’au bout ou non.
Y croire jusqu’au bout
« La porte s’est ouverte pour couper l’anticyclone de Sainte-Hélène mais il n’est pas sûr que cette dépression nous amène jusque dans les Quarantièmes Rugissants. Les modèles sont encore indécis à plus de quatre jours », explique Paul Meilhat (Biotherm). « Ça peut effectivement se terminer avec une situation un peu compliquée », confirme Nicolas Lunven qui est néanmoins quasiment assuré d’aligner les milles à vitesse grand V et dans la bonne direction ces prochains jours, ce qui n’est en revanche pas le cas de certains autres skippers du premier groupe, à l’image de Boris Herrmann (Malizia) et de tous ceux qui se trouvent dans son sillage.