J’étais dans le bon paquet durant les deux tiers de ce Vendée Globe mais le destin en a voulu autrement. La décision d’abandonner a été dure à prendre mais pas le choix. Très bel endroit la Patagonie ! Ce Vendée Globe s’est transformé en une nouvelle aventure. Au temps je me rappellerai toujours de celui que j’ai gagné il y a 4 ans mais cette édition je la garderai gravée en moi aussi. Et puis régater avec les bateaux encore en course ça m’a bien motivé pour être le plus tôt possible aux Sables d’Olonne. Puis ce chenal, ça me tenait à cœur de le vivre hors situation covid. Donc là, de jour, un dimanche et au soleil, c’était royal !

Hier, pour la première fois depuis longtemps, j’ai vu comme un gros éclairage. Je suis sorti et c'était la lune, elle éclairait tout l’océan, le ciel était dégagé… C’est magnifique le spectacle que nous offre la nature, on est les seuls à pouvoir voir ça. Ce sont des petits bonheurs qui expliquent pourquoi on est là ! En ce moment, on est un peu dans une course poursuite afin de recoller sur les hommes devant. À bord, on est comme des singes accrochés aux branches : on est tout le temps suspendu à des poignées pour éviter les chutes et les blessures. Le meilleur endroit du bord en ce moment, c’est le fauteuil ou la bannette. Et grâce à l’hydrogénérateur qui turbine, j’ai du chauffage, le bateau est au sec et ça change tout !

 C’est le grand 8 de la foire du trône, ça monte ça descend, ça accélère, ça décélère, et ce qui est bien c’est que pas besoin de repasser à la caisse pour racheter un ticket, c’est toute la journée ! 

Cette dépression, c’est le tarif de ces navigations australes ! Elle est grosse mais elle va surtout se creuser devant moi je pense, donc je devrais avoir des vents d’une quarantaine de nœuds max, c’est moins que ce qui était annoncé initialement.