Bien sûr que j’ai envie de rentrer à la maison ! Mais c’est agréable de ne plus être dans les 40e. On sait que ce ne sera pas un long fleuve tranquille jusqu’à l’arrivée mais ça fait partie du jeu. Le fait de se rapprocher la terre, de retrouver la civilisation, ça fait plaisir. Après quarante jours dans les mers du Sud enfermé dans notre caverne, c’est tellement agréable de naviguer en short et en tee-shirt !

Ce n’est pas les 60 jours qui me pèsent mais la dizaine de jours qui me séparent du cap Horn. Il me tarde de sortir des mers du Sud, ce sera un vrai soulagement. Mon bateau est très proche de celui de Fabrice (Amedeo), on est quasiment bord à bord, ça permet de se tirer vers le haut et de garder un esprit combatif. C’est fou de se rendre compte que les journées passent aussi vite !

Noël a été compliqué, j’ai eu des problèmes de girouette. J’ai ouvert mes cadeaux et pris un bon repas mais j’étais cramé et préoccupé. J’ai mis une perche derrière avec une girouette de rechange. Je vais devoir trouver un moment pour monter au mât.

Le Vendée Globe, c’est un ascenseur émotionnel. En une journée, tu as des dizaines d’émotions différentes. Tu ne te sens pas bien et une poignée de minutes plus tard, le bateau glisse et c’est génial. Ça prend aux tripes. On n’a pas besoin de grand-chose pour prendre du plaisir. C’est dur à expliquer parce que la mer n’est jamais la même et que les ressentis sont magiques. Moi, mon baromètre, c’est la fatigue : dès que ça va pas, je fais tout pour aller me reposer et au réveil, tu trouves tout extraordinaire !