Quatre ans après sa première participation, Manu retrouvait les mers du globe avec un bateau profondément remanié et allégé d’une tonne, rebaptisé Coup de Pouce, l’association qu’il soutient. Avec l’objectif de progresser et de se mêler à la bataille entre les IMOCA à dérives droites, il espérait signer une performance supérieure à sa 23e place d’il y a quatre ans. Mais dès les premières semaines de course, un événement est venu contrarier ses plans. Le 1er décembre, alors qu’il naviguait à une quinzaine de nœuds sous grand gennaker, son bateau a percuté un OANI (objet ou animal non identifié). À l’intérieur du cockpit au moment de l’impact, il a été projeté violemment dans son carré, échappant de peu à une blessure plus grave. Le choc, qu’il a comparé à un accident de voiture, a marqué un tournant dans sa course. Au-delà de la frayeur, il a dû retrouver la confiance nécessaire pour continuer à naviguer à pleine vitesse. Cet incident l’a d’emblée relégué plus loin dans le classement, l’obligeant à revoir ses ambitions à la baisse.
Un parcours semé d’embûches
Malgré ce coup dur, il n’a jamais renoncé. Fidèle à son état d’esprit, il a poursuivi sa route avec persévérance, surmontant les obstacles qui ont jalonné sa traversée. Comme si l’accident de début décembre ne suffisait pas, il a ensuite rencontré des problèmes techniques, notamment au niveau de sa girouette, perturbant le fonctionnement de son pilote automatique. Ce genre d'avaries peut paraître anodin, mais dans une course où chaque détail compte, cela a rendu sa navigation plus complexe et plus fatigante. S’il n’a pas pu rivaliser avec les meilleurs dans le match des bateaux à dérives, il a tout de même livré une belle bataille, restant longtemps bord à bord avec Fabrice Amedeo avant de réussir à le distancer peu avant le cap Horn. Ce passage mythique, qu’il avait rêvé de revoir après son premier Vendée Globe, a marqué un nouveau moment fort de son aventure, un instant suspendu qui rappelle pourquoi ces marins repoussent sans cesse leurs limites.
Une aventure humaine avant tout
Manu Cousin avait à cœur de faire mieux que lors de sa première participation, mais cette 31e place, bien que frustrante, ne résume pas à elle seule l’ampleur de son aventure. Il savait que ce Vendée Globe serait exigeant, et il l’a affronté avec la même passion, la même énergie communicative qui fait de lui un skipper apprécié et respecté. Son projet, porté par l’envie de naviguer tout en mettant en avant une cause solidaire, reste un succès humain.