Dès les premiers jours, Thomas Ruyant a dû affronter des imprévus. Une voie d’eau détectée à l’avant de son monocoque a perturbé son début de course, l’obligeant à écoper régulièrement avant de pouvoir effectuer une réparation. Malgré ces difficultés, il est resté dans le peloton de tête grâce à une régularité impressionnante et des choix stratégiques payants, notamment dans le Pot-au-Noir où il a brièvement pris la tête de la flotte. Dans les mers du Sud, l’intensité s’est accentuée. Entre tempêtes, black-out électrique et avaries techniques, le skipper de VULNERABLE a dû repousser ses limites. Dans l’Indien, il a privilégié la sécurité, ce qui l’a éloigné des premiers mais lui a permis de franchir des caps mythiques comme celui du cap Horn avec la sérénité et l’expérience d’un marin aguerri. Les défis se sont poursuivis lors de la remontée de l’Atlantique. Des grains violents, dont un à plus de 55 nœuds, ont mis son bateau à rude épreuve, notamment avec une avarie majeure sur son J2 (voile d’avant). Malgré ces coups durs, le Nordiste n’a jamais cessé de se battre, disputant chaque mille avec intensité face à des concurrents tenaces.
Un voilier porteur de sens
Au-delà de la compétition, son IMOCA portant haut les couleurs de la vulnérabilité, a fait vibrer des centaines de milliers de Français. Ce projet unique a permis d’éveiller les consciences sur les forces insoupçonnées que la vulnérabilité peut révéler. Il a aussi rassemblé des centaines de leaders économiques, associatifs et institutionnels autour d’une conviction commune : sans changer de regard sur la vulnérabilité de l’Humain et de la Planète, aucun changement durable n’est possible. Ce Vendée Globe ne lui a pas offert les honneurs d’une victoire, mais il restera une aventure marquée par une capacité à surmonter les épreuves avec calme, engagement et professionnalisme. Après un abandon en 2016 et des problèmes techniques en 2020 avec à la clé une 6e place, son résultat cette année est le reflet d’un cheminement unique et d’une persévérance à toute épreuve. Thomas Ruyant nous rappelle que le Vendée Globe est bien plus qu’une course : c’est un défi personnel, humain et universel.