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Thomas Ruyant, 7e du Vendée Globe 2024

Ce samedi 25 janvier, à 05h49, après 75 jours, 16 heures et 47 minutes de mer, Thomas Ruyant, le skipper de VULNERABLE, a franchi la ligne d’arrivée du Vendée Globe en 7e position au large des Sables d’Olonne. Déjà vainqueur de la Transat Jacques Vabre et de la Route du Rhum, le Dunkerquois était l’un des grands favoris de cette 10e édition. Mais, fidèle à sa réputation imprévisible, l’épreuve lui a imposé bien plus qu’une simple démonstration de performance : elle a été une véritable leçon de résilience et d’humilité.

LORIENT, FRANCE - 16 AVRIL 2024 : Le skipper de VULNERABLE, Thomas Ruyant (FRA), s'entraîne le 16 avril 2024 au large de Lorient, en France. (Photo par Eloi Stichelbaut / Polaryse )
LORIENT, FRANCE - 16 AVRIL 2024 : Le skipper de VULNERABLE, Thomas Ruyant (FRA), s'entraîne le 16 avril 2024 au large de Lorient, en France. (Photo par Eloi Stichelbaut / Polaryse )

Dès les premiers jours, Thomas Ruyant a dû affronter des imprévus. Une voie d’eau détectée à l’avant de son monocoque a perturbé son début de course, l’obligeant à écoper régulièrement avant de pouvoir effectuer une réparation. Malgré ces difficultés, il est resté dans le peloton de tête grâce à une régularité impressionnante et des choix stratégiques payants, notamment dans le Pot-au-Noir où il a brièvement pris la tête de la flotte. Dans les mers du Sud, l’intensité s’est accentuée. Entre tempêtes, black-out électrique et avaries techniques, le skipper de VULNERABLE a dû repousser ses limites. Dans l’Indien, il a privilégié la sécurité, ce qui l’a éloigné des premiers mais lui a permis de franchir des caps mythiques comme celui du cap Horn avec la sérénité et l’expérience d’un marin aguerri. Les défis se sont poursuivis lors de la remontée de l’Atlantique. Des grains violents, dont un à plus de 55 nœuds, ont mis son bateau à rude épreuve, notamment avec une avarie majeure sur son J2 (voile d’avant). Malgré ces coups durs, le Nordiste n’a jamais cessé de se battre, disputant chaque mille avec intensité face à des concurrents tenaces. 

Un voilier porteur de sens

Au-delà de la compétition, son IMOCA portant haut les couleurs de la vulnérabilité, a fait vibrer des centaines de milliers de Français. Ce projet unique a permis d’éveiller les consciences sur les forces insoupçonnées que la vulnérabilité peut révéler. Il a aussi rassemblé des centaines de leaders économiques, associatifs et institutionnels autour d’une conviction commune : sans changer de regard sur la vulnérabilité de l’Humain et de la Planète, aucun changement durable n’est possible. Ce Vendée Globe ne lui a pas offert les honneurs d’une victoire, mais il restera une aventure marquée par une capacité à surmonter les épreuves avec calme, engagement et professionnalisme. Après un abandon en 2016 et des problèmes techniques en 2020 avec à la clé une 6e place, son résultat cette année est le reflet d’un cheminement unique et d’une persévérance à toute épreuve. Thomas Ruyant nous rappelle que le Vendée Globe est bien plus qu’une course : c’est un défi personnel, humain et universel. 

Sa course en chiffres

Heure d'arrivée (heure française)
Temps de course 75j 16h 47min 27s
Écart au premier 10j 21h 24min 38s
Thomas Ruyant a parcouru les 23 906 milles du parcours théorique à la vitesse de 13.16 nœuds.
Thomas Ruyant a réellement parcouru 29 360 milles à 16.16 nœuds de moyenne.

Temps de passage

Une carte du monde comprenant les points de passage stratégiques du Vendée Globe
  • Équateur (aller) 11j 07h 08min 15s
  • Cap de Bonne Espérance 19j 05h 53min 21s
  • Cap Leeuwin 30j 10h 14min 27s
  • Cap Horn 47j 05h 36min 29s
  • Équateur (retour) 63j 11h 17min 16s

Les temps forts de sa course

  • Dans le Top 10 depuis le départ, Thomas constate vite une petite voie d’eau à l’avant de son IMOCA. La pompe est de sortie à bord, ce qui n’est pas sans repos pour le skipper de VULNERABLE.

  • Au large des Canaries, Thomas est 11e et profite d’une baisse du vent pour colmater la petite brèche qui l’oblige à écoper régulièrement. 

  • L’entrée dans le Pot-au-Noir n’est pas de tout repos pour le skipper dunkerquois qui a profité  de son décalage dans l’Ouest pour revenir fort sur la tête de flotte. Pour la première fois depuis le départ, il prend la tête du classement et franchit l'équateur le premier.

  • Le rythme s’accélère dans l’Atlantique Sud, alors que les premiers accrochent une dépression qui les pousse tout droit sur la route. Les vitesses s’emballent, « on se sent comme un petit animal, en survie », explique Thomas.

  • C’est en 2e position que Thomas Ruyant déborde le cap de Bonne Espérance, lancé aux trousses de Charlie Dalin, mais talonné de très près par Yoann Richomme et Sébastien Simon.

  • Un peu ralenti dans ses premiers milles dans l’Indien, Thomas est décroché par le trio de tête et s’inquiète de la grosse dépression qui se creuse devant son étrave. Par rapport aux trois premiers, le timing n’est pas idéal et l’oblige à prendre une décision de sécurité, et grimper au Nord pour éviter le gros du noyau de mer. 

  • Rejoint par Yoann Richomme dans le Nord du centre de la dépression, les deux marins cravachent dans la tempête, mais l’écart avec les deux leaders se creuse. 

  • Franchissement du cap Leeuwin en 4e position pour Thomas qui tente de recoller aux trois premiers après l’accélération de Yoann Richomme. Mais le manque de vent au Sud de l’Australie l’empêche de reprendre du terrain, et le Nordiste se fait rattraper par Jérémie Beyou et Nicolas Lunven avant d’entrer dans le Pacifique.

  • Black-out général à bord de VULNERABLE ! Grosse frayeur pour Thomas Ruyant, qui avait un peu trop tapé dans les batteries du bord. 

  • Ça papote à la VHF entre Thomas et Nicolas Lunven, bord à bord en plein milieu du Pacifique ! La régate est intense dans le trio qu’ils forment avec Jérémie Beyou. 

  • Thomas dépasse pour la deuxième fois de sa vie le mythique cap Horn, non sans émotion ! « Je me suis surpris à parler à mon bateau, ça ne m'était jamais arrivé », dit-il alors qu’il est en 4e position, avec 200 milles d’avance sur ses concurrents.

  • Pris dans un grain à plus de 55 noeuds au large de l’Uruguay, Thomas voit son J2 partir en lambeaux. « Je n’ai jamais eu un truc pareil », dit-il encore sous le choc, et handicapé aussi par une avarie sur son premier ris. 

  • Rattrapé par ses poursuivants, Thomas opte pour l’option au large, à l'Est, pour franchir le Cabo Frio, mais perd du terrain au près.

  • Après avoir essuyé une grosse dépression au large des Açores, le skipper de VULNERABLE remonte le Portugal à la lutte avec Justine Mettraux et son compagnon d’écurie, Sam Goodchild, victime quelques jours plus tôt d’une déchirure de sa grand-voile. 

  • Après 75 jours de mer, Thomas franchit la ligne d’arrivée des Sables d’Olonne dans des conditions musclées, en 7e position. 

Remontée du chenal à partir de 12h55, après Nicolas Lunven.

Remontée de chenal de Nicolas Lunven, Thomas Ruyant, Justine Mettraux et Sam Goodchild

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