C’était un rendez-vous professionnel comme il en a chaque mois ou presque, avec un client potentiel - « que j’avais vraiment envie de convaincre de travailler avec nous ». Alors Vincent, 43 ans et commercial dans le BTP, fait le déplacement jusqu’à Francfort. Nous sommes début décembre, les premiers échanges sont à l’image du temps : glacial. Jusqu’à ce que le chef d’entreprise l’interroge sur son lieu de résidence. « J’ai dit : un village à côté des Sables d’Olonne, au Sud de la Bretagne, parce qu’en général les étrangers connaissent mieux ça que la Vendée. Il m’a répondu : « Ah, mais incroyable, je suis un grand fan de Boris Herrmann ! » Et on s’est mis à parler Vendée Globe pendant trente minutes, c’était dingue. »
Vincent repart ce jour-là avec un contrat signé, puis plusieurs mails par semaines pour échanger sur la course, et une certitude : « le Vendée Globe, ce n’est plus qu’un événement sportif, c’est devenu un genre d’atout magique pour notre territoire, qui ouvre beaucoup de portes ».
« Offrir un peu de notre bonne humeur de Vendéens ! »
Cette dixième édition a montré toute la puissance du rassemblement public, mais aussi le savoir-faire vendéen en termes d’événementiel. Bénévole à l’année aux Sables d’Olonne et réquisitionnée sur le village du Vendée Globe pour la quatrième édition successive, Colette, 74 ans, n’aurait raté pour rien au monde le rendez-vous. Devenue la coqueluche de Tiktok avec son amie Gisèle et son trafic de cartes Panini, la native de Port Olonna, qui travaillait auparavant au conseil général, se dit « impressionnée mais pas surprise » par la montée en puissance de la course. « Ça attire, c’est comme un aimant, c’est tellement grandiose ! Et ce qui me surprend toujours, c’est la patience des gens, qui font parfois deux heures de queue pour aller sur le ponton, alors même qu’ils viennent parfois de très très loin. Mais il y a un tel sentiment de joie partout , ça doit être contagieux », raconte la retraitée.
Est-ce là une partie du secret de ce succès ? « La bonne ambiance oui, c’est sûr que c’est l’ingrédient principal. En tant que bénévoles on prend beaucoup de plaisir, on rit beaucoup, et on est fiers d’offrir un peu de notre bonne humeur de Vendéens, qui n’est pas une légende ! », s’enthousiasme la septuagénaire, qui promet d’être là dans quatre ans « si ma santé le permet. Mais je suis comme les marins, j’ai bien récupéré depuis leur arrivée ! »