Sébastien Marsset : « l'arrivée, ça prend aux tripes »
Le skipper FOUSSIER est le dernier des quatre marins à être arrivé ce dimanche. Après 91 jours et 35 minutes en mer, il termine 27e du Vendée Globe qu’il disputait pour la première fois. Skipper au grand cœur, infatigable bricoleur, Sébastien Marsset a tenu bon jusqu’au bout. L’arrivée et la remontée du chenal ont eu valeur de délivrance et de décharge d’émotions. Particulièrement reconnaissant du public présent, il s’est dit « très fier de cette course ».
![LES SABLES D'OLONNE, FRANCE - 09 FEVRIER 2025 : Sébastien Marsset (FRA), skipper de FOUSSIER, est photographié dans le chenal après avoir pris la 27e place du Vendée Globe, le 09 février 2025 aux Sables d'Olonne, France - (Photo by Anne Beauge / Alea)](/sites/default/files/styles/article_header_desktop/public/imported_img/2025/02/67a8d7fad688d.jpg.webp?itok=ISt4zY9l)
Vendée Globe :
Qu’est-ce que tu ressens à l’idée d’avoir franchi la ligne d’arrivée ?
![Sébastien Marsset](/sites/default/files/styles/thumbnail/private/2024-05/_PSB_CALAGE_0029s_0001_VG24_Studio_Marsset_JML3804.png.webp?itok=qBdnBKZ5)
Faire un tour du monde en solitaire et sans escale et revenir ici, franchement, c’est un truc de ouf ! Dix minutes après avoir coupé la ligne, j’étais frigorifié, je n’avais plus d’énergie. C’est fou à quel point l’adrénaline de la course et l’adrénaline de vouloir finir à tout prix nous aide à tenir jusqu’au bout. Avant de remonter le chenal, j’ai quand même fait une petite sieste.
Vendée Globe :
Comment as-tu vécu la remontée du chenal justement ?
Je ne m’attendais pas à ce qu’il y ait autant de monde. C’est incroyable, ça prend aux tripes et c’est très fort. J’ai pris beaucoup de plaisir tout au long de ma course, ça n’a pas été toujours été facile. Ça me touche de savoir que mon aventure ait pu être apprécié et que j’ai pu la partager. Seul dans son petit monde, avec l’océan autour, on n’imagine pas que tant de personnes suivent la course.
Vendée Globe :
Avant de t’élancer pour ce tour du monde, ça n’a pas été facile de monter ce projet…
Oui mais je suis très content d’avoir entrepris cette aventure. Le plus dur, c’est vraiment avant et à terre parce que c’est ce que je ne sais pas faire. En mer, gérer le bateau, la météo, les avaries, la compétition, c’est mon savoir-faire, ma partie plaisir. En revanche, gérer une entreprise, monter une équipe, trouver des partenaires, savoir comment investir dans le bateau… Bien sûr, j’étais loin d’être tout seul mais ça a été dur.
Vendée Globe :
Qu’est-ce qui restera de ton Vendée Globe ?
Je suis extrêmement fier de ma course. La descente de l’Atlantique, la traversée des mers australes… Le tout à bord d’un des bateaux les plus vieux de la flotte. J’ai réussi à être compétitif. Je suis fier en tant que marin, en tant que sportif, j’en suis ravi. J’ai joué un peu de malchance sur la remontée de l’Atlantique avec pas mal de casses. C’était le côté dur de mon Vendée Globe mais je savais que ça ne pouvait pas être que facile. Ces épreuves m’ont appris à ne jamais baisser les bras, à faire preuve de résilience, à prendre les problèmes un par un… J’ai solutionné tous les problèmes que j’ai rencontrés. Ça prouve que j’en suis capable !
Vendée Globe :
On sent beaucoup de plaisir…
Oui, je suis si heureux de l’avoir fait. C’est cinq ans de travail avec ma petite équipe, c’est un travail acharné… Ce sont des concessions sur la vie personnelle, sur la vie familiale de ma part et de celle de toute mon équipe. Et aujourd’hui ça se concrétise, c’est juste génial. Il y a le plaisir de l’avoir fait et le plaisir d’avoir vécu tous ces moments en mer.
Vendée Globe :
Est-ce que tu seras à nouveau là dans quatre ans ?
Oui, je rêve de pouvoir m’aligner avec un bateau compétitif. Je suis extrêmement heureux de ce que j’ai fait. Je n’y retournerai pas dans les mêmes conditions. Mais jouer un « top 10 » dans quatre ans, je donnerais cher pour le vivre !