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Sébastien Marsset, 27e du Vendée Globe

Une joie à la hauteur de l’effort qu’il a fallu fournir pour réussir ce premier Vendée Globe ! En franchissant le 9 février la ligne d’arrivée des Sables d’Olonne à 13h37, le skipper de Foussier s’octroie la 27e place au classement, après 91 jours et 35 minutes en mer. Surtout, il remporte son pari avec talent, lui qui est parti de rien voilà moins de trois ans, et a mené son projet avec un des plus petits budgets.

LES SABLES D'OLONNE, FRANCE - 09 FEVRIER 2025 : Sébastien Marsset (FRA), skipper de FOUSSIER, est photographié après avoir pris la 27e place du Vendée Globe, le 09 février 2025 aux Sables d'Olonne, France - (Photo by Jean-Marie Liot / Alea)
LES SABLES D'OLONNE, FRANCE - 09 FEVRIER 2025 : Sébastien Marsset (FRA), skipper de FOUSSIER, est photographié après avoir pris la 27e place du Vendée Globe, le 09 février 2025 aux Sables d'Olonne, France - (Photo by Jean-Marie Liot / Alea)

Est-ce que des larmes sont encore plus émouvantes quand elles sont versées par un colosse du genre de Sébastien Marsset ? Le 10 novembre dernier, quelques minutes après le départ de la dixième édition du Vendée Globe, elles donnaient en tous cas la mesure du soulagement ressenti par le marin de Foussier d’avoir réussi à s’aligner aux côtés de ses 39 concurrents, lui qui affiche l’un des budgets les plus petits de la flotte, et a mené un véritable combat pour en arriver là.

Le deuxième combat, désormais, allait se jouer sur l’eau, et effrayait beaucoup moins l’expérimenté navigateur, déjà par trois fois cap-hornier sur la Volvo Ocean Race, qu’il avait remporté en 2012 sur Groupama 4, ou sur le trophée Jules Verne à bord de Spindrift. Mais cette fois, c’est bien pour une première en solitaire que se lançait le Nantais, qui après un début de course remarquable, entre dans le Pot-au-Noir en 19e position, et en ressort… 28e ! On peut avoir de la bouteille et trinquer tout de même des facéties de Neptune !

Qu’importe, la « remontada » n’en sera que meilleure, et sur son IMOCA de 2006, le 11e de la Route du Rhum 2022 envoie du bois ! Après un passage du cap de Bonne Espérance en 27e position, le skipper de Foussier encaisse les dépressions, malgré une durite de son vérin de quille qui vole en éclats. Le 16 décembre, il franchit un cap tout aussi symbolique : ses 40 ans, célébrés dignement dans les 40e rugissants. Un accomplissement !

« Regardez-moi ça comme c’est beau »

Privé de chauffage à bord par une petite avarie, le marin se réchauffe en remettant du charbon, et profite de la pétole à l’entrée du Pacifique pour reprendre la 21e place, et la tête de son petit groupe. Il commence l’année avec une vision aussi magique que redoutée : un iceberg, sur lequel il fonçait tout droit avant que son radar ne s’alarme ! Sacrée frayeur pour le skipper de Foussier, toujours dans la tête de son groupe et premier à voir le géant de glace.

Au passage du cap Horn, c’est une nouvelle vague d’émotion en 27e position, à la lutte avec Louis Duc. « Regardez-moi ça comme c’est beau, la cordillère des Andes, la pointe sud du continent américain, derrière les canaux de Patagonie… Ouah, c’est magnifique ! Après ces jours et ces jours dans le Sud, tout seul… Ces années de préparation, d’engagement pour réussir à être ici… Yes ! », lâche le skipper avec des yeux embués.

La remontée de l’Atlantique sera une épreuve qui poussera Sébastien Marsset encore plus loin dans ses retranchements. Englué dans la pétole, il voit ses camarades plus Nord s’échapper, puis multiplie les avaries sur son bateau fatigué. Système de barre, gennaker, boîtiers de latte de grand-voile, pilote automatique et enfin moteur, n’en jetez plus ! L’IMOCA souffre, et le marin avec lui. Après un équateur franchi en 26e position, et malgré sa frustration de compétiteur, Sébastien Marsset continue de savourer. « Il faut profiter du temps restant », dit-il, bien conscient de tout le travail fourni pour en arriver à cet instant précis. En franchissant la ligne d’arrivée des Sables d’Olonne, il réalise l’exploit d’un tour du monde bouclé, mais aussi de montrer que le rêve est toujours accessible, même quand on est un petit Poucet !

Sa course en chiffres

Heure d'arrivée (heure française)
Temps de course 91j 00h 35min 35s
Écart au premier 26j 05h 12min 46s
Sébastien Marsset a parcouru les 23 906 milles du parcours théorique à la vitesse de 10.94 nœuds.
Sébastien Marsset a réellement parcouru 27 895 milles à 12.77 nœuds de moyenne.

Temps de passage

Une carte du monde comprenant les points de passage stratégiques du Vendée Globe
  • Équateur (aller) 13j 02h 11min 06s
  • Cap de Bonne Espérance 25j 03h 13min 26s
  • Cap Leeuwin 37j 18h 47min 24s
  • Cap Horn 58j 11h 48min 23s
  • Équateur (retour) 77j 12h 14min 49s

Les temps forts de sa course

  • Grosse émotion au départ pour Sébastien, en larmes quand il réalise qu’il vient de s’élancer sur son premier Vendée Globe.

  • Passage de l’équateur, après un Pot-au-Noir particulièrement ardu. Entré en 19e position, en tête des bateaux à dérives droites, Sébastien en ressort 28e au classement.

  • Déploiement de la bouée Argo au milieu de l’Atlantique Sud alors que Sébastien, 31e, bataille pour recoller au groupe de devant.

  • Mode remontada enclenché, et passage du cap de Bonne Espérance en 27e position.

  • Alors que les dépressions australes s’enchaînent, Sébastien pète une durite (hydraulique) de son vérin de quille. Il répare dans un passage de front avec 5 mètres de vagues et des rafales à 45 nœuds !

  • Bougie et saucisson, voilà des 40 ans célébrés dignement dans les 40e rugissants.

  • Passage du cap Leeuwin en 24e position, dans le grand froid austral pour Foussier, privé de chauffage à bord. Un hydrogénérateur s’arrache.

  • Sébastien profite de la pétole et s’offre une jolie 21e place pour fêter Noël dans le début du Pacifique.

  • Iceberg en vue ! Sacrée frayeur pour le skipper de Foussier, toujours dans la tête de son groupe et premier à voir le géant de glace.

  • Passage du cap Horn en 27e position, à la lutte avec Louis Duc. Aux Malouines, c’est la tempête, avec 50 nœuds de vent. « Il faut être patient et à l'écoute du bateau, après on pourra souffler. »

  • Après un problème du système de barre, c'est une déchirure du gennaker qui ralentit Sébastien.

  • « L’Atlantique Sud joue avec mes nerfs » c’est la pétole pour Sébastien, 24e sous le Brésil, qui voit s’échapper les camarades de devant.

  • Passage de l’équateur en 26e position, mais pas épargné par les avaries, avec des soucis de boîtiers de latte dans la grand-voile, de pilote automatique, puis une avarie moteur.

  • Au passage des Açores, Sébastien est 27e, et malgré sa frustration de compétiteur, positive. « Il faut profiter du temps restant » 

  • Arrivée aux Sables d’Olonne en 27e position, après 91 jours et 35 minutes en mer. 

Arrivées de Kojiro Shiraishi, Violette Dorange, Louis Duc et Sébastien Marsset
LES SABLES D'OLONNE, FRANCE - 09 FEVRIER 2025 : Sébastien Marsset (FRA), skipper de FOUSSIER, est photographié après avoir pris la 27e place du Vendée Globe, le 09 février 2025 aux Sables d'Olonne, France - (Photo by Jean-Marie Liot / Alea)
LES SABLES D'OLONNE, FRANCE - 09 FEVRIER 2025 : Sébastien Marsset (FRA), skipper de FOUSSIER, est photographié après avoir pris la 27e place du Vendée Globe, le 09 février 2025 aux Sables d'Olonne, France - (Photo by Jean-Marie Liot / Alea)

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