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Yoann Richomme : « la récupération concentre toute mon énergie »

MON RETOUR À TERRE (2/3). Il a la voix de celui qui a mené un sacré combat. Pourtant, celui qui accapare Yoann Richomme n’est pas le Vendée Globe mais une maudite grippe qui l’a cloué au lit pendant quelques jours. « Je commence à peine à m’en sortir », sourit le skipper de PAPREC ARKÉA. Avant de partir en vacances au ski, le bizuth et deuxième du Vendée Globe revient sur son quotidien, l’importance de la récupération et sa difficulté à se remémorer ses souvenirs de course.

Yoann Richomme lors de sa conférence de presse.
© Mark Lloyd / Alea

Vendée Globe :

Cela fait plus de vingt jours que tu es rentré sur terre… Comment tu te sens ? 

Yoann Richomme
Yoann Richomme
PAPREC ARKÉA

Un peu vidé ! Forcément, les virus étant passés par là, je n’ai pas beaucoup d’énergie. Entre mon état grippal et le tour du monde, ce n’est pas terrible en termes de récupération. Je sens que j’ai encore besoin de faire le vide, de déconnecter, de générer du repos.

Vendée Globe :

Le fait d’être malade peut être lié à la répétition des efforts en mer ? 

Ça a dû avoir une influence. Et puis mes filles étaient malades à la maison, ce n’était pas forcément la meilleure option de les garder ! C’est sûr que lorsqu’on a débuté le Vendée Globe, il y avait moins de virus que maintenant. Tout le monde subit cet hiver rugueux alors pour nous qui débarquons après deux mois éloignés de la terre, c’est encore plus violent. 

Vendée Globe :

Est-ce que tu as l’impression d’avoir changé depuis que tu es rentré ? 

Ah non, je n’ai pas le sentiment d’avoir changé dans quoi que ce soit (rires) ! En revanche, j’ai du mal à trouver de la motivation pour faire plein de choses… C’est le fait de retrouver un rythme de vie qui est le plus délicat.  

Vendée Globe :

Tu as dû beaucoup te raconter, expliquer ton histoire, ton tour du monde… Tu as pris du plaisir à faire ça ? 

Oui c’était assez plaisant, notamment la tournée à Paris. C’est sympa de ressentir l’intérêt et l’émotion que le Vendée Globe a suscités chez de nombreuses personnes. Parfois, c’est tellement fort qu’on a presque l’impression qu’on n’a pas vécu la même chose, comme s’il y avait une différence entre la réalité et moi. 

Vendée Globe :

Tu gardes des souvenirs très précis de ton tour du monde ?

Non et c’est d’ailleurs ce qui est le plus étrange et le plus perturbant. Mes souvenirs de la course ne reviennent pas automatiquement. J’ai l’impression de devoir chercher longtemps, de creuser beaucoup, d’être obligé de beaucoup me concentrer et y réfléchir… C’est comme si j’avais vécu une expérience traumatisante pour mon cerveau alors que ça n’a pas été le cas… 

Vendée Globe :

Tu as tout dit à propos de ton Vendée Globe ? 

Oui, j’ai l’impression d’avoir tout dit. Je n’ai pas eu de regret particulier sur ce que j’ai pu raconter. Je crois que j’ai dit tout ce que je pouvais dire (rires) ! 

Vendée Globe :

Quels enseignements techniques peut-on tirer de ce Vendée Globe ? 

Je crois qu’on atteint un niveau de maîtrise supérieur à ce qu’on faisait il y a quelques années, c’est incontestable. Nous avons pu constater que des équipes parvenaient à maintenir un niveau de fiabilité très élevé même si les bateaux sont très durs. Le résultat du Vendée Globe reste à prendre avec des pincettes parce que nous avons eu des mers du Sud relativement faciles… Il y a forcément des compromis à trouver entre les qualités de mon bateau et celui de Charlie. 

Vendée Globe :

Avec du recul, as-tu eu le sentiment d’avoir été chanceux en matière de conditions météo ?

C’est vrai que j’ai eu peu de vent très fort en général. Je n’ai jamais eu plus de 40 nœuds ! Ça a rendu mon tour du monde plus agréable, plus facile et je sais que ça n’a pas été le cas pour tout le monde… C’étaient des conditions exceptionnelles. 

Vendée Globe :

La saison va vite reprendre pour toi avec la Rolex Fastnet Race, The Ocean Race Europe et la Transat Café L’or… Comment tu t’y projettes ? 

Je suis assez enthousiaste de mon programme pour cette nouvelle saison. C’est vraiment sympa d’avoir des courses à la fois en équipage et en double.  Dès le début du Vendée Globe, on avait bien balisé cette année, constitué une bonne partie de l’équipage. Il reste encore des détails à régler mais on va s’y atteler tranquillement… Et puis j’ai aussi besoin de breaker un peu avant ! 

Vendée Globe :

Est-ce qu’il y a une appréhension à ne pas rester au plus haut niveau ? 

Ce qui me fait le plus peur, c’est de réussir à trouver la motivation. Pour y parvenir, il faut que je réussisse à bien me reposer pour avoir les ressources nécessaires afin d’aborder ces nouvelles échéances. Pour le moment, c’est ce qui concentre toute mon énergie !


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