« Si une fée avec sa baguette magique arrivait aujourd’hui avec un bon bateau et un bon projet, je sauterais sur l'occasion de refaire un Vendée Globe. » Golding plaisante : « Dans ma tête, j'aimerais bien, mais en réalité, le jeu a tellement évolué depuis la dernière fois que j'ai participé au Vendée Globe en 2012... Mais le Vendée Globe, c’est quelque chose ne vous quitte jamais. C’est ce que j'aime : j’y pense tout le temps. »
Golding accompagne le skipper chinois Jingkun Xu, également connu sous le nom de "Jackie", qui a perdu une partie de son bras gauche lorsqu'il était adolescent. Même si l'objectif à court terme pour le duo est de disputer la Transat Jacques Vabre, Golding explique que son but est surtout d'aider Jackie à être le meilleur marin possible lorsqu'il s'attaquera au Vendée Globe en 2024.
La rencontre s’est faite sur le village de la Route du Rhum : « Avec son équipe, ils m'ont offert un excellent repas chinois dans le cockpit et nous avons discuté » raconte Mike Golding. « Je suis vraiment heureux de l'aider à relever le défi du Vendée Globe. C'est ce qui me plaît ! L’histoire de Jackie me fascine et c'est super de naviguer avec lui et de voir comment il gère le bateau. Ce qui est remarquable, c'est que c’est un vrai solitaire. Il a parcouru des dizaines de milliers de milles océaniques en solo. » Quand Golding a navigué avec Jackie, c'était la première fois qu'il naviguait avec un co-skipper. « Un point important était, comme on pouvait s'y attendre, la communication. Jackie a un vocabulaire anglais assez limité et je ne parle pas le chinois, mais nous avons réussi à nous débrouiller. Une nuit où il y avait du vent, le J3 a commencé à se dérouler sur l'enrouleur et la voile s’est mise à battre. Nous étions tous les deux sur le pont avant et c'est incroyable de voir à quel point il n’est pas nécessaire de se parler lorsque vous êtes sur la même longueur d'onde en train d'accomplir quelque chose. J'ai aussi complètement oublié qu'il n'a qu'un seul bras » raconte Golding. « Mais le petit problème, c'est qu'en ayant navigué uniquement en solitaire, ses techniques sont en grande partie autodidactes, et ce ne sont pas toujours les plus performantes. Il est très conservateur et, dans une certaine mesure, heureux de le rester car il doit absolument terminer les courses qu’il dispute pour assurer sa place au départ du Vendée Globe. Mais c'est un point sur lequel il faut travailler » explique Golding.
Le binôme est donc fin prêt à traverser l’Atlantique : « La Transat Jacques Vabre sera sa première course en double. C'est un homme tellement sympathique, plein d'enthousiasme. Il est unique et sait comment tout faire fonctionner. Il connaît ses limites, mais croyez-moi, il ne semble pas en avoir beaucoup. C'est extraordinaire de le voir faire un nœud de chaise d'une seule main, par exemple. Sa vie a consisté à s'adapter et c'est une incroyable aventure ». Une belle histoire d’Hommes et de transmission comme on les aime dans la course au large !