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Les malheurs de Denis

Alors que Manuel Cousin (Coup de Pouce, 31e) pourrait franchir la ligne d’arrivée ce vendredi en fin de journée, Fabrice Amedeo (Nexans Wewise, 32e) est attendu en début de semaine prochaine. En revanche, l’incertitude plane pour Denis Van Weynbergh (D’Ieteren Group, 33e). À cause de son souci de drisse depuis le début de semaine, le Belge progresse en ce moment sans grand-voile. Une mésaventure qui retarde fortement son arrivée aux Sables d’Olonne, prévue après la fermeture de ligne qui aura lieu vendredi 7 mars à 8 heures. Denis pourrait donc boucler son tour du monde sans figurer au classement mais en étant hors course. Explications et état des lieux.

LORIENT, FRANCE - 20 AOÛT 2024 : Le skipper du groupe D'Ieteren, Van Weynbergh Denis (BEL), est photographié le 20 août 2024 au large de Lorient, en France. (Photo par Marin Le Roux / Polaryse)
LORIENT, FRANCE - 20 AOÛT 2024 : Le skipper du groupe D'Ieteren, Van Weynbergh Denis (BEL), est photographié le 20 août 2024 au large de Lorient, en France. (Photo par Marin Le Roux / Polaryse)

Denis, la galère continue

Lanterne rouge de ce Vendée Globe, Denis Van Weynbergh (D’Ieteren Group) ne s’attendait pas à une fin de course aussi complexe et harassante. Lundi, il a dû faire face à la casse de son loop de grand-voile. Dans la foulée, le Belge a « réussi à renvoyer jusqu’au 2e ris grâce à la drisse de spi ». Mardi, il est parvenu à monter en haut du mât pour « passer une poulie avec la drisse ». Exténué par la fatigue et la répétition des efforts, Denis semblait satisfait de l’opération. Mais hier soir, dans un court message vocal, il a assuré que sa drisse est « de nouveau cassée ». En somme, le marin avance sans grand-voile mais seulement avec une voile d’avant. 

« Je suis sous J3 et pour l’instant j’avance comme ça, dit-il alors qu’il progresse à 6 nœuds. Je vais voir comment la situation évolue pour continuer sous voile d’avant ». Et le marin d’assurer : « pour le reste, le bateau et moi sommes en sécurité. Il n’y a pas de problème pour le moment ». « Pour l’instant, Denis surveille la situation et continue de progresser vers l’Est », souligne le directeur de course, Hubert Lemonnier. En revanche, le marin est fortement ralenti ce qui compromet une arrivée avant la fermeture de ligne qui aura lieu vendredi prochain à 8 heures. En somme, cela signifie qu’après ce délai, Denis ne sera plus classé mais considéré comme hors course. Il est désormais attendu le weekend du 9/10 mars, avec une probabilité pour que cela se décale encore dans le temps.  

Denis doit avancer sans sa grand-voile | Vendée Globe 2024

ManuEL Cousin bientôt à bon port ! 

À 700 milles plus au Nord, Manuel Cousin (Coup de Pouce, 31e) continue de se rapprocher progressivement de l’arrivée. Le skipper est remonté à la latitude de la pointe bretonne avant de redescendre jusqu’aux Sables d’Olonne. « Il a fait une route très Nord pour aller chercher une bascule de vent et avoir un bon angle afin de redescendre vers la ligne d’arrivée, décrypte Basile Rochut, consultant météo du Vendée Globe. Manuel aura 10 à 15 nœuds de vent au près jusqu’à La Rochelle et devra faire deux virements de bord jusqu’au bout ». Le skipper de Coup de Pouce vise un passage de ligne vendredi soir mais il pourrait remonter le chenal que samedi à cause des marées. 

De son côté, Fabrice Amedeo (Nexans Wewise, 32e) poursuit sa remontée au large des côtes portugaises et ce n’est pas de tout repos. Il est actuellement au nord-ouest d’une forte dépression et le vent devrait se renforcer la nuit prochaine avec 30 à 40 nœuds de vent au près. « Fabrice a deux choix : soit contourner à l’extérieur ou à l’intérieur du DST du cap Finisterre », précise Basile Rochut. Son ETA a légèrement reculé, il pourrait franchir la ligne d'arrivée mardi prochain dans la journée. 

Ce qui leur manque le plus 

Manuel Cousin et Fabrice Amedeo nous ont confié « ce qui leur manquait le plus depuis la terre ». Après plus de 108 jours de mer, retrouver leurs familles et leurs proches devient de plus en plus pressant. « C’est le contact humain qui commence à manquer avec ma femme, mes filles, mes amis », confie ainsi Manuel Cousin. « J’ai très envie de les serrer dans mes bras », atteste Fabrice. 

Et puis il y a tout le reste. « Je pense aussi au confort basique : le fait de dormir dans un lit qui ne bouge pas, de dormir dans des draps secs, de prendre une douche bien chaude, sourit Manuel. « Je rêve de m’endormir sans me demander à quelle sauce je vais être mangé par la météo, pouvoir me relâcher », poursuit Fabrice. Le skipper de Nexans-Wewise conclut : « j’ai fait une belle parenthèse, un peu plus longue que prévue mais j’ai hâte de retrouver ma vie de terrien ». 


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