Longtemps, on a trouvé la flotte relativement épargnée. On vous arrête tout de suite, nous ne sommes pas des cyniques, et si notre humble rôle est de faire chronique de leurs tribulations quotidiennes, soyez assurés que nous sommes les premiers à prier pour avoir le moins de choses à raconter ! Cela nous allait donc à ravir de constater que malgré leur cadence effrénée et leurs vitesses à faire siffler les bergers d’Aas, tous les marins semblaient relativement épargnés par les tracas, avec un taux d’abandon exceptionnellement faible.
Mais force est de constater que, même parfaitement fiabilisés, les bateaux commencent à sérieusement en baver. Après 50 jours de mer, petites et grandes avaries se multiplient, à tel point qu’il est difficile d’en tenir le décompte précis. Voiles, hooks, barre, énergie… voilà le nouvel inventaire à la Prévert que nous récitent les marins épuisés ! Souvent à quelques milles seulement d’écart, tous s’observent désormais en essayant de deviner quels bobos accablent les uns et les autres, tout en essayant de panser, ou au moins d’atténuer, les leurs.
« ça fait franchement suer »
Le dernier en date pour Isabelle Joschke (MACSF, 19e) est désormais impossible à masquer. Avec la casse de son foil tribord, son IMOCA n’a plus qu’une aile, et ses espoirs de poursuivre sa course sans trop de tracas se sont malheureusement envolés. Au petit matin, la navigatrice franco-allemande, également aux prises ces derniers jours avec des problèmes moteur, des soucis de capteur de quille et une avarie sur son chariot de grand-voile et sur sa grand-voile, nous racontait :