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José Luis, 4 ans Horn du temps

Imaginez-vous, un caillou de couleur sombre, haut de 425 mètres, grand de 12 km², balayé par des tempêtes violentes, au bout du bout du monde… Un décor plutôt hostile en somme. Vous y êtes ? Alors bienvenue dans le jardin de M. Luarte Sepúlveda, José Luis de son prénom, le gardien de phare du légendaire cap Horn. L’équipe du Vendée Globe a échangé avec ce militaire chilien installé dans ce lieu surréaliste pour quatre ans avec sa femme, ses enfants et son chat.

CAP HORN, CHILI, 24 DÉCEMBRE 2024 : Photo du bateau PAPREC ARKÉA skipper Yoann Richomme (FRA), en train de doubler le Cap Horn, lors de la course à la voile du Vendée Globe et prise par le gardien du phare du Cap Horn, au Chili, le 24 décembre 2024. (Photo par José Luarte Sepúlveda / Chile Marine)
CAP HORN, CHILI, 24 DÉCEMBRE 2024 : Photo du bateau PAPREC ARKÉA skipper Yoann Richomme (FRA), en train de doubler le Cap Horn, lors de la course à la voile du Vendée Globe et prise par le gardien du phare du Cap Horn, au Chili, le 24 décembre 2024. (Photo par José Luarte Sepúlveda / Chile Marine)

Vu d’ici, le CV de José Luis ressemble à une brochure d’agence de voyage. À 50 ans, ses missions l’ont amené à beaucoup voyager au Chili, mais aussi à Tahiti ou encore à l’île de Pâques. Avant de rejoindre son phare tout au sud du continent américain, José Luis a passé 4 ans à Punta Arenas, la plus grande ville du sud de la Patagonie chilienne, ce qui lui a permis de postuler pour le cap Horn. Les prérequis ? Être en bonne santé physique et mentale et avoir été opéré de l'appendicite !

Une aventure familiale

L’aventure à l’autre bout du monde se vit pleinement et intensément. La mission de José Luis consiste à assurer la souveraineté de l'île, surveiller la météo, contrôler le trafic maritime et s’assurer de la sécurité des marins s'aventurant dans ces eaux hostiles. Il accueille aussi les touristes qui viennent visiter le parc national pendant la saison qui s’étend de mi-septembre à mi-avril. José Luis a embarqué dans cette aventure hors du commun sa femme Pamela, ses deux enfants Sofía et Gael, 14 et 7 ans, et leur chat, Calafate. Ici, la vie est rythmée par les échanges VHF avec les marins téméraires qui osent passer ce cap, surnommé le cap dur, le cap redouté, le cap maudit ou encore l'Everest des mers (même si celui-là, on préfère se le garder pour parler de notre course) mais aussi par les leçons de mathématiques ou d’Espagnol qu’il faut donner à Gael. Sofia, elle, suit ses cours en ligne. La vie se doit d’être particulièrement organisée : pas de supermarché de quartier ou d’Uber Eats pour dépanner ! Le ravitaillement se fait tous les deux mois via un navire de la Marine chilienne. Un isolement certain, qui n’est pas pour déplaire à notre protagoniste : 

La famille Luarte Sepúlveda et leur chat

Ce que j’aime ici c’est la tranquillité. Cet endroit offre quelque chose de spécial. Être en permanence avec ma famille est une expérience que j’apprécie énormément.

José Luis Luarte Sepúlveda
Gardien de phare du cap Horn

Rafales à 182 km/h 

En deux ans, José Luis, Pamela, Sofia et Gael ont essuyé de violentes tempêtes, avec des rafales de vents allant jusqu’à 182 km/h, soit près de 100 nœuds (il porte bien ses surnoms, quand même, ce cap!). La famille a observé deux fois des icebergs, immédiatement signalés aux autorités maritimes ainsi qu’aux navires naviguant dans la zone.

Le Vendée Globe, par-delà les frontières 

À la moindre opportunité, José Luis échange à la VHF avec les marins intrépides tantôt apeurés, tantôt survoltés d’avoir franchi ce cap. Arrivé ici en novembre 2022, il a pu échanger avec des skippers de la Golden Globe Race et garde un souvenir ému de son échange avec Kirsten Neuschäfer, gagnante de l’épreuve et première femme à remporter une course autour du monde en solitaire. Le gardien connaît bien le Vendée Globe, il a d’ailleurs pu photographier les premiers ainsi que Yannick Bestaven, avec qui il a pu échanger brièvement à la VHF, alors que ce dernier s’apprêtait à rejoindre Ushuaia. José Luis se réjouit d’échanger avec les 23 prochains marins qui passeront devant “sa maison” !


Je savais que c’était le précédent vainqueur du Vendée Globe. Je n’ai pas de skipper favoris, mais j’aurais aimé qu’une femme passe le cap en tête.

José Luis Luarte Sepúlveda
Gardien de phare du cap Horn

CAP HORN, CHILI, 24 DÉCEMBRE 2024 : Photo du bateau PAPREC ARKÉA skipper Yoann Richomme (FRA), en train de doubler le Cap Horn, lors de la course à la voile du Vendée Globe et prise par le gardien du phare du Cap Horn, au Chili, le 24 décembre 2024. (Photo par José Luarte Sepúlveda / Chile Marine)
CAP HORN, CHILI, 24 DÉCEMBRE 2024 : Photo du bateau PAPREC ARKÉA skipper Yoann Richomme (FRA), en train de doubler le Cap Horn, lors de la course à la voile du Vendée Globe et prise par le gardien du phare du Cap Horn, au Chili, le 24 décembre 2024. (Photo par José Luarte Sepúlveda / Chile Marine)

La famille poursuivra son séjour jusqu’à février 2026. José Luis vit donc son unique Vendée Globe : en 2028, les marins échangeront avec le nouveau locataire de ce lieu Horn du commun. 

José Luis Luarte Sepúlveda et sa famille

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