On peut partager un Atlantique Sud, et n’avoir que peu de points communs. En cette dix-septième nuit de course – déjà, où seulement, c’est une question de point de vue -, deux cartes postales sonores bien différentes nous sont parvenues. Celle de Paul Meilhat d’abord, qui en neuvième position sur son IMOCA Biotherm, s’emploie à maintenir la cadence des lièvres lancés en plein duel avec la dépression. Et celle de Jingkun Xu, 38e, dont l’IMOCA Singchain Team Haikou longe encore les côtes brésiliennes, fermant la marche d’un deuxième peloton qui s’éloigne de plus en plus de son horizon. Deux marins qui partagent une même course, mais décidément pas le même quotidien.
« On est un peu rouillés, et un peu fatigués »
Devant, c’est toujours le même programme : « Je fonce Alphonse ». Avec des intensités différentes entre chaque pointage – la prime nocturne va à Sébastien Simon (Groupe Dubreuil, 4e) qui semble avoir trouvé le moyen d’appuyer encore un peu plus fort sur la pédale, tandis que Thomas Ruyant (VULNERABLE, 2e) ralentissait un peu – mais peut-on vraiment parler de ralentir à 22,2 nœuds de moyenne sur 24 heures ?
On ne peut pas leur reprocher de ne pas être constant dans l’effort, ces forcenés de la tête de flotte ! Une philosophie qui correspond justement bien à Paul Meilhat, qui explique :