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James Harayda, la relève britannique

Porté par l’expertise de Dee Caffari et conseillé à distance par Alex Thomson, le jeune skipper britannique James Harayda a dévoilé les contours de sa campagne vers le Vendée Globe 2024. En acquérant l’ex-Time for Oceans, il a déjà posé une première belle brique.

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D’ici peu, James Harayda aura pris en main son premier IMOCA, le plan Finot conçu en 2007 pour Alex Thomson par le Groupe Finot et que Stéphane le Diraison a mené sur deux Vendée Globe, sous les couleurs de Compagnie du Lit – Boulogne-Billancourt (2016) puis Time for Oceans (2020-2021). L’ambition du jeune skipper britannique prendra alors les dimensions du réel. Le Britannique, 24 ans, a pour ambition de participer au Vendée Globe 2024.   

La première étape d’officialisation a eu lieu mercredi 23 mars au siège du Royal Ocean Racing Club à Londres. Le skipper a de l’ambition et de la méthode. Il a une base, la Gentoo Sailing Team, et une marraine qui veille sur l’avancement de son projet : Dee Caffari. La réputée navigatrice, 6e du Vendée Globe 2008-2009 et première femme à avoir fait le tour du monde en solitaire d’est en ouest – l’inverse du Vendée Globe – embrasse les fonctions de mentor, de coach et de coskipper lorsque les circonstances mèneront le projet de James Harayda vers des courses en double. Son expérience tirée de six tours du monde à la voile sera précieuse pour son jeune compatriote, bien que les bases lui paraissent saines : « Au cours des 18 mois au cours desquels j’ai navigué avec James, j’ai pu trouver en lui les caractéristiques d’un tempérament fait pour une campagne Vendée Globe : il est tenace, très résistant et il reste calme face au défi. Il est aussi très ouvert d’esprit, il veut des retours d’information, parce qu’il cherche à devenir meilleur. Il a un énorme avenir devant lui ».

Le Vendée Globe n’était pourtant pas la destination première de Harayda. Ancien coureur de dériveurs et de quillards de sport, il a grandi à Singapour avant de se tourner vers la course au large en IRC et en monotype. C'est l'annonce de l'inscription de la course au large en double mixte au programme olympique de Paris 2024 qui a suscité son intérêt pour le large, avec l'objectif de participer à la régate olympique de Marseille en 2024. Dans ce projet, il s’était déjà associé à Dee Caffari à bord d’un SunFast 3300 sur un programme de deux saisons, couronné par deux titres de champion britannique en double. Le reste de course au large olympique ayant été tué dans l’œuf, James a écouté Dee Caffari et Alex Thomson, et il a choisi de mettre le cap sur le Vendée Globe 2024.       

« Nous allons commencer par naviguer, et c’est très excitant »   

Écouter ces deux grands marins britanniques n’est pas dénué de sens, d’autant que le bateau que la Gentoo Sailing Team s’est approprié est un bateau construit en Angleterre, pour Alex Thomson. Certes, le premier Hugo-Boss « n’est pas un bateau qui gagne des courses, mais il est presque parfait pour mon premier Vendée Globe, dit James. Il est à l’épreuve des balles. Nous avons quelques menus travaux à y faire, mais nous allons commencer par naviguer, et c’est très excitant ».

Comprendre les messages transmis par ces deux experts n’était pas plus dénué de sens : « Au cours de nos deux années de navigation, Dee m'a raconté de nombreuses histoires sur sa participation au Vendée Globe et cela a vraiment accru mon intérêt. Nous nous sommes donc assis et avons pris une décision sur ce que nous allions faire après l'abandon des jeux olympiques. J'aurais pu faire un Class40 ou une autre classe, mais la triste réalité est qu'il y aurait eu très peu d'exposition médiatique au Royaume-Uni avec un Class40, et que le budget est pratiquement le même pour un bon Class40 que pour un programme IMOCA "économique". Et Alex Thomson semblait vraiment penser que c'était une bonne idée que j’y aille à mon tour ».

James Harayda a beaucoup à apprendre des bateaux IMOCA. Certes, il a navigué quelques fois à bord du dernier Hugo-Boss en compagnie de son skipper, mais sa courbe d’expertise ne peut que tendre vers le haut. Stéphane le Diraison, 18e du dernier Vendée Globe et dernier skipper de l’IMOCA baptisé Black Sambuca, accompagne le Britannique dans sa prise en main. Harayda : « Stéphane est génial ! Il n'aurait pas pu être plus utile, et il est super transparent. Comme je ne suis pas basé en France et que je ne fais pas partie de la communauté de Lorient, Stéphane a été d'une grande aide pour faire des petits travaux. J'ai hâte de naviguer avec Stéphane dans les semaines à venir. Je comprends vraiment ce qu'implique la transition vers l'IMOCA. La navigation en équipage réduit se passera bien, je pense, mais le défi consistera à gérer le 60-pieds et à l'apprivoiser ».

Le bateau va entrer en chantier d’ici peu, ce qui privera James Harayda de participation à la Guyader Bermudes 1000 Race, programmée début mai. Sa première course en IMOCA sera la Sevenstar Round Britain and Ireland, début août, en équipage. Pip Hare (Medallia), le skipper suisse Olli Heer (sur un IMOCA de 2007 également), et Sam Davies (Initiatives-Cœur) devraient être également sur la ligne de départ. Harayda courra ensuite le Défi Azimut, première levée des IMOCA Globe Series, et la Route du Rhum.

Organiser la campagne         

Encore en recherche de partenaires, James Harayda ambitionne trouver un sponsor-titre et des partenaires de deuxième rang. À l’heure actuelle, le bateau mouille à Lorient, d’où seront lancées les premières navigations. Mais son skipper espère rapatrier le bateau dans son pays, « peut-être à Victoria Quay, à Gosport, où les installations sont récentes. Les infrastructures ont l’air bonnes pour soutenir une campagne IMOCA. Ce serait bien d’avoir un autre projet IMOCA à proximité, pour avoir quelqu’un avec qui s’entraîner. Je souhaite que cela reste une participation britannique ». Pour la mémoire, Gosport était le fief du projet Hugo-Boss. À distance, depuis sa maison à Jersey, Alex Thomson distille aujourd’hui ses conseils, tandis que l’équipe Gentoo s’enrichit d’experts de l’IMOCA.  

En l’absence de filière de course au large en équipage réduit en Grande-Bretagne, James Harayda a lancé le Gentoo Sailing Team Youth Programme, dont Dee Caffari est garante. Vingt marins âgés de 16 à 23 ans ont été sélectionnés et ont déjà commencé à s'entraîner, tout récemment avec trois SunFast 3300. Ces marins bénéficieront d'un encadrement sur l'eau et hors de l'eau, ainsi que d'une expérience de course sur les courses au large du RORC et des JOG. L'idée est de donner à la prochaine génération de navigateurs au large des bases solides et de l'expérience pour les lancer dans leurs carrières individuelles. Tout ceci selon le bon principe que demain se construit aujourd’hui.           


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