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Un abandon, un sprint, une journée à haute intensité

Ils ne sont plus que trente-quatre concurrents du Vendée Globe à continuer, coûte que coûte, à se rapprocher de l’arrivée et à grappiller des milles. Ce dimanche, Éric Bellion (STAND AS ONE – Altavia), confronté à la casse de l’axe d’étai de J2 et soucieux de se préserver face aux fortes conditions de l’Atlantique Sud, a décidé de s’amarrer aux Falkland et de poser pied à terre. Il est le sixième skipper de cette édition à renoncer, un rappel cruel de la difficulté de cette course hors norme. À l’avant de course, le duel Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance, 1er) – Yoann Richomme (PAPREC ARKÉA, 2e) se poursuit. La situation semble toujours favorable au leader, attendu très tôt mardi matin aux Sables d’Olonne.

COURSE, 12 JANVIER 2024 : Photo envoyée depuis le bateau Groupe Dubreuil lors de la course à la voile du Vendée Globe le 12 janvier 2024. (Photo du skipper Sébastien Simon)
COURSE, 12 JANVIER 2024 : Photo envoyée depuis le bateau Groupe Dubreuil lors de la course à la voile du Vendée Globe le 12 janvier 2024. (Photo du skipper Sébastien Simon)

Yoann met la pression, Charlie résiste

Ils vont ralentir un peu mais ça semble presque dérisoire tant les vitesses moyennes ont été folles ces derniers jours. Les deux premiers ont à négocier une petite zone sans vent, extension d’une dorsale liée à une dépression venue du Sud du Groenland. Une situation qui devrait permettre à Yoann de continuer à grappiller un peu sur Charlie. En revanche, c’est ensuite que ça s’annonce plus compliqué pour le skipper PAPREC ARKEA. Lundi, quand les deux se rapprocheront des côtes bretonnes et qu’il faudra revenir vers les Sables d’Olonne dans du vent d’Est, le vent sera plus léger. Et sans son J0, une voile d’avant idéale pour du petit temps, Yoann aura du mal à tenir la dragée haute à Charlie Dalin. D’ailleurs, les heures estimées d’arrivées évoluent peu : le skipper de MACIF Santé Prévoyance est attendu au petit matin mardi (entre 5 h et 11 h), celui de PAPREC ARKÉA un peu plus tard (entre 10 h et 17h).

Sébastien Simon et « l’esprit du Vendée »  

Même s’il pointe à 800 milles des deux premiers, Sébastien Simon (Groupe Dubreuil, 3e) évolue dans le même régime météorologique que les premiers. Le Vendéen est également attendu aux Sables d’Olonne de nuit, entre jeudi et vendredi. Ce matin, après avoir admiré le lever de soleil sur une mer plate, il n’a pas caché son enthousiasme aux vacations :


Après deux jours avec du vent à 20-25 nœuds au portant, le vent s’est bien réduit pour les 24 prochaines heures. La mer est bien lissée, j’ai un beau lever de soleil… j’ai eu un petit souci de démarreur de moteur hier mais il s’est vite résolu. L’esprit du Vendée Globe m’a accordé une journée de plus. Il faut rester concentré jusqu’au bout mais j’essaie aussi de me faire plaisir.

Sébastien Simon
Groupe Dubreuil

 Forcément, même si la vigilance doit toujours être de mise, impossible de ne pas penser à l’arrivée, au chemin parcouru pour y parvenir, aux souffrances, aux doutes et à l’émotion que ça a engendré :


Je suis vraiment fier de ce qu’on est en train de réaliser. Il y a beaucoup de sacrifice, beaucoup d’envie, beaucoup d’énergie… Ces derniers jours, j’ai l’impression d’oublier tous les moments durs que j’ai pu vivre sur ce Vendée Globe. Tout est passé à une vitesse folle. Je me rappelle du départ comme si c’était hier, j’ai l’impression de m’être téléporté ici. L’humain a tendance à ne se souvenir que des bonnes choses !

Sébastien Simon
Groupe Dubreuil

Goodchild, Beyou et Le Cam à la fête

Sébastien Simon est depuis mardi le dernier skipper de ce Vendée Globe à avoir franchi l’équateur. Mais ça va changer : en fin de nuit prochaine, le groupe des poursuivants, mené par Sam Goodchild (VULNERABLE, 4e) et Jérémie Beyou (Charal, 5e) va à son tour passer l’équateur. Ce passage coïncidera aussi avec l’entrée dans le Pot-au-Noir. Dans ce groupe, certains comme Thomas Ruyant (VULNERABLE, 8e), Boris Herrmann (Malizia Seaexplorer, 9e) et Nicolas Lunven (Holcim-PRB, 7e) ont encore quelques zones de grains à traverser. Paul Meilhat (Biotherm, 6e) est revenu dans le Vendée Live sur les enjeux du moment :


C’est vrai qu’on a eu une période difficile entre l’Argentine et le Cabo Frio. Là, depuis deux à trois jours, ça s’est stabilisé malgré quelques grains. On commence à voir quelques prémices du Pot-au-Noir. Ce qui est impressionnant, c’est l’intensité qu’on met dans cette régate. Je ne m’attendais pas à ce que ce Vendée Globe soit aussi intense, que la bagarre soit aussi géniale. L’intensité de la régate, c’est assez impressionnant !

Paul Meilhat
Biotherm

Un peu plus loin, Benjamin Dutreux (Guyot Environnement – Water Family, 12e) semble réussir son pari face à Clarisse Crémer (L’Occitane en Provence, 11e) et Samantha Davies (Initiatives-Cœur, 13e). Alors qu’elles sortent toujours d’une zone perturbée, Benjamin devrait passer devant à moyen terme. Jean Le Cam (Tout commence en Finistère – Armor-lux, 14e) quant à lui à toujours la main sur son groupe de neuf skippers qui s’étend jusqu’à Tanguy Le Turquais (Lazare, 21e). « Ils naviguent au reaching et auront à contourner une petite dépression par le Nord », précise Christian Dumard, consultant météo du Vendée Globe. « Le Roi Jean » devrait conserver une petite avance et pourrait être le premier à atteindre les alizés. Il était aux vacations ce matin :


On ne va pas s’emballer non plus parce qu’il y a une barrière sans vent bientôt. Mais c’est sûr que le jour où je me suis barré, c’était un très bon sentiment ! J’ai eu Alan (Roura) au téléphone et le lendemain, j’ai réussi à prendre 150 milles d’avance ! J’étais content mais il ne faut rien lâcher pour ne pas se faire remonter.

Jean Le Cam
TOUT COMMENCE EN FINISTERE - ARMOR-LUX

Éric Bellion, les illusions perdues

Derrière, il y a un anticyclone qui accapare plusieurs skippers. Conrad Colman (MS Amlin, 22e) en est sorti, Guirec Soudée (Freelance.com, 23e), Sébastien Marsset (FOUSSIER, 24e) et Louis Duc (Five Group – Lanta Environnement, 25e) y sont encalminés. La situation est totalement différente à proximité des Falklands pour Arnaud Boissières (La Mie Câline, 27e) et Violette Dorange (DeVenir, 28e) qui évoluent au près dans 30 nœuds de vent et des rafales à 40 nœuds. La bizuth doit en plus composer sans son J3 suite à une avarie qu’elle a communiquée ce dimanche.

Violette et Arnaud naviguaient depuis plusieurs jours avec un troisième camarade de jeu : Éric Bellion. Mais le skipper de STAND AS ONE – Altavia a décidé d’abandonner en s’amarrant aux îles Falklands. L’axe qui maintient l’étai de J2, qu’il avait déjà réparé, a cédé à nouveau ce samedi. Éric a donc fait le choix prudent de se rapprocher des Malouines pour se protéger des conditions virulentes à venir. Ce dimanche, il a posé pied à terre, obligé de renoncer :


Prendre la décision de s’arrêter a été horrible, je suis tellement déçu après tous ces efforts. Mon instinct me disait que je fonçais tout droit dans un piège, j’ai eu très peur de perdre mon bateau. J’avais pour objectif de me battre. C’est comme ça que ça devait s’écrire. Deux personnes de mon équipe arrivent avec la fameuse pièce dès lundi pour qu’on répare le plus vite possible et que je puisse repartir sereinement en solitaire. On va finir ce tour du monde, une nouvelle aventure va débuter et l’histoire sera belle aussi.

Éric Bellion
STAND AS ONE - ALTAVIA

ILES FALKLANDS, 12 JANVIER 2025 : Photo du bateau STAND AS ONE - Altavia skipper Eric Bellion (FRA), arrivant à Port Stanley, Iles Falkland, après avoir abandonné la course à la voile du Vendée Globe, le 12 janvier 2025. (Photo de l'équipe STAND AS ONE - Altavia)
ILES FALKLANDS, 12 JANVIER 2025 : Photo du bateau STAND AS ONE - Altavia skipper Eric Bellion (FRA), arrivant à Port Stanley, Iles Falkland, après avoir abandonné la course à la voile du Vendée Globe, le 12 janvier 2025. (Photo de l'équipe STAND AS ONE - Altavia)

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