Il s’agit d’un acronyme que les marins, et bien sûr le grand public, utiliseront au fil de ce Vendée Globe. Des ZPB pour Zones de Protection de la Biodiversité, seront mises en place pour la première fois. Il s’agit d’endroits identifiés de reproduction et d’alimentation pour la mégafaune marine. Les skippers devront donc les éviter, ce qui participe à protéger la faune et la flore et qui contribue, aussi, à améliorer la sécurité des marins et de leurs bateaux.
Deux ZPB, aux Açores et au Cap-Vert
En février dernier, le Vendée Globe Foundation a été créé pour financer la recherche scientifique afin de préserver les écosystèmes marins. Le premier projet à être soutenu, mené par le consortium scientifique Share the Ocean, réalise justement des modélisations basées sur les données scientifiques qui ont permis d’établir ces zones d’exclusion.
Deux ZPB ont été définies pour cette édition 2024. La première se situe aux Açores, habitat essentiel et zone de passage sur la route migratoire d’espèces de rorquals, baleines et cachalots. La deuxième est située au Cap-Vert, une zone de reproduction et de mise à bas historique de baleines à bosse durant l’hiver austral (octobre à mars). C’est également une zone de passage sur la route migratoire des cétacés.
Une approche d’abord pragmatique
L’instauration de ces ZPB sur cette 10e édition est une étape importante ; le travail scientifique, encouragé et financé par le Vendée Globe Foundation, continuera de nous éclairer.
La course ayant lieu sur l’ensemble des océans du globe, le terrain d’étude est immense. Le Vendée Globe suit une approche progressive et pragmatique en lien avec l’expertise des scientifiques. Le recueil des données au préalable nécessite donc un temps de recherche particulièrement conséquent.
Dans la même logique, la Zone d’Exclusion Antarctique, qui protège les skippers des icebergs dérivants, a mis plus de 20 ans pour devenir le système abouti qu’il est aujourd’hui.
La New York Vendée – Les Sables d’Olonne : un premier succès
Une mise en pratique a déjà eu lieu en juin dernier lors de la New York Vendée – Les Sables d’Olonne, organisée par les équipes du Vendée Globe. Dans le but de limiter les risques de collision, le départ a été donné à 90 milles nautiques au large des côtes, une grande première pour une transatlantique. À noter qu’à l’issue de cette course, aucune collision n’a été à signaler.
« Notre objectif en tant qu’organisateur a toujours été d'assurer la sécurité des marins en mer et tout ce que nous mettons en place le démontre » rappelle le président du Vendée Globe et du Conseil départemental de la Vendée, Alain Leboeuf. « En parallèle, nous avons initié ce travail de fond afin de limiter les collisions avec la mégafaune marine ». Un engagement qui se matérialise à la fois par la création des ZPB, mais aussi par le financement de la recherche scientifique. « Le Vendée Globe porte des messages forts pour la préservation des océans et de la biodiversité, poursuit Alain Leboeuf. Nous nous devons d’être proactifs en la matière et d’être des acteurs reconnus tant auprès de la communauté scientifique que du grand public ».