Qu’en pensent les skippers ?
Tout au long de l’après-midi, des skippers et leurs équipes ont réceptionné « leurs » outils scientifiques. « On a la chance de pouvoir se balader à travers le monde et d’aller sur des routes peu empruntées, explique Louis Burton (Bureau Vallée) qui embarquera un photomètre Calitoo. Si ça peut rendre service à ceux qui font attention à ce qui se passe dans l’atmosphère et aider à ce que la nature reste belle, je trouve ça très bien ».
Un peu plus loin, Antoine Cornic (Human Immobilier) embarque plusieurs matériels scientifiques dont une bouée météo. « Depuis que je suis en IMOCA, je me suis toujours porté volontaire, je le fais vraiment avec plaisir, explique-t-il. J’aime la science, j’aime l’idée qu’on puisse faire évoluer les connaissances et que ça puisse participer à sensibiliser les jeunes générations ».
Fabrice Amedeo (Nexans -Wewise), lui, a transformé son IMOCA en « bateau pédagogique ». « Mon projet est tourné vers la préservation des océans » explique-t-il. À bord, il compte trois capteurs (CO2 et salinité, microplastiques, biodiversité) et des bouées pour analyser la taille des vagues et des courants. En plus, il a reçu cet après-midi un flotteur Argo. « Je sais que l’ensemble des données collectées sont très précieuses au niveau climatologique, océanographique ou encore météorologique ».
Parmi les autres marins à avoir embarqué un flotteur Argo, il y a deux bizuths : Guirec Soudée (Freelance.com) et Sam Goodchild (VULNERABLE). Ils devront les larguer dans les 40es, entre le Brésil et l’Afrique du Sud. « Je m’en serais voulu de ne pas prendre ça à bord de mon bateau, explique Guirec. Ce n’est pas très lourd (20 kg) et ça permet de collecter des datas qui bénéficieront à beaucoup de monde dont nous les marins ». Chaque flotteur est également rattaché à une classe, « ça rajoute du sens à cette démarche » dixit Guirec. « Si les scientifiques nous disent que c’est utile, que ça les aide dans leurs recherches, il faut les aider, abonde Sam Goodchild. Nous allons là où ils ont peu de datas donc cela paraît logique ».
De leurs côtés, Oliver Heer (Ocean Racing), Boris Herrmann (Malizia - Seaexplorer) et Nicolas Lunven (Holcim-PRB) embarquent une sorte de grosse mallette, l’OceanPack. « Il permet de récolter des petits échantillons d’eau de mer tout au long du parcours, explique Nicolas. Cela permet d’analyser plusieurs paramètres comme la salinité, la température, l’oxygène et le CO2 ». L’ensemble de ces datas participent à « améliorer notre connaissance de la santé des océans ». « C’est aussi grâce à ce type d’initiatives qu’on arrive à comprendre un peu mieux le changement climatique et son implication dans l’eau ».