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Tout ce qu’il faut savoir sur le matériel scientifique embarqué

Plus de la moitié de la flotte dispose d’un projet de collaboration scientifique. En somme, ils embarqueront des outils de mesure qui leur permettront de faire des relevés au large. Ce mardi, les skippers concernés ont tous reçu ce matériel en présence du président du Vendée Globe et du Conseil départemental de la Vendée, Alain Leboeuf et d’Emanuela Rusciano, représentante de l’UNESCO. Explications.

LES SABLES D'OLONNE, FRANCE - 22 OCTOBRE 2024 : Noé Poffa, Ifremer, en compagnie d'un équipier de Paprec Arkéa lors de la distribution d'outils scientifiques en coordination avec l'UNESCO, avant le départ du Vendée Globe, le 22 octobre 2024 aux Sables d'Olonne, France - (Photo by Anne Beauge / Alea)
LES SABLES D'OLONNE, FRANCE - 22 OCTOBRE 2024 : Noé Poffa, Ifremer, en compagnie d'un équipier de Paprec Arkéa lors de la distribution d'outils scientifiques en coordination avec l'UNESCO, avant le départ du Vendée Globe, le 22 octobre 2024 aux Sables d'Olonne, France - (Photo by Anne Beauge / Alea)
© Anne Beauge / Alea

Quel est l’objectif de ce programme  ?  

Il s’inscrit dans le cadre de la Décennie pour les Océans (2021-2030) grâce à un partenariat ambitieux conclu entre l’UNESCO, le Vendée Globe et la Classe IMOCA. Ce programme vise à faire progresser la recherche océanographique et les modèles de prévisions météorologiques. En somme, vingt-cinq marins de la flotte embarquent des instruments de mesure météo-marines pendant la course. Ils permettront de collecter des données essentielles aux scientifiques. Cela contribuera à enrichir les connaissances mondiales sur le climat et l’océan et à améliorer les services opérationnels de prévisions météorologiques, notamment dans les zones les moins fréquentées du globe à l’instar des mers du Grand Sud.  

Ces équipements scientifiques sont fournis par une série d’instituts engagés, parties prenantes du Système mondial de l’observation de l’océan (GOOS) : l’Ifremer, Météo France, UK MetOffice, CNES, GEOMAR, CLS, Fondation TARA, ETH Zürich. La coordination technique de l’ensemble de ces instruments et des opérations sera assurée par le Centre international d’excellence pour la coordination et la surveillance des systèmes d’observation météo-océanographiques de l’UNESCO (OceanOPS). Par ailleurs, ces initiatives sont corrélées à des programmes éducatifs menés en partenariat au sein d’écoles ou de collèges.  

LES SABLES D'OLONNE, FRANCE - 22 OCTOBRE 2024 : Noé Poffa, Ifremer, est photographié avec le skipper de Singchain Team Haikou Jingkun Xu (CN) lors de la distribution d'outils scientifiques en coordination avec l'UNESCO, avant le départ du Vendée Globe, le 22 octobre 2024 aux Sables d'Olonne, France - (Photo by Anne Beauge / Alea)
LES SABLES D'OLONNE, FRANCE - 22 OCTOBRE 2024 : Noé Poffa, Ifremer, est photographié avec le skipper de Singchain Team Haikou Jingkun Xu (CN) lors de la distribution d'outils scientifiques en coordination avec l'UNESCO, avant le départ du Vendée Globe, le 22 octobre 2024 aux Sables d'Olonne, France - (Photo by Anne Beauge / Alea)
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Quels sont les instruments que vont embarquer les skippers ?  

Il existe huit types d’instruments qui ont été remis aux skippers ce mardi.  
- Dix skippers embarqueront un flotteur Argo. Long d’1,70 m et pesant 20 kg, il sera déployé pour prélever la température et la salinité, données qui seront envoyées à la terre grâce aux satellites.  

- La bouée dérivante ou bouée météo mesure la pression atmosphérique, la température et le courant de surface. Pesant 20 kg et embarquée par huit skippers, elle se déploie elle aussi.  

- Deux balises Argos Marget II, d’1,3 kg, seront embarquées. Elles se déploient elles aussi et permettent de mesurer les courants marins. L’objectif est de mettre en évidence un grand courant marin et de participer à la sensibilisation sur la compréhension de l’océan. 

- Complémentaire des dispositifs précédents, la station météo est un boîtier fixé à l’intérieur du bateau qui mesure la prévision atmosphérique. Bien plus petite et légère (elle pèse 300 grammes), elle se fixe à l’intérieur du bateau et est reliée à l’ordinateur de bord.  

- Le TSG Gaillard, un dispositif de 10 kg, permet également de prendre des relevés en continu. Embarqué sur deux bateaux, il s’agit d’un outil à l’usage simple qui permet de mesurer la température et la salinité. L’Ifremer, qui l’a développé, souhaiterait étendre son usage au monde de la voile de loisir.  

- De son côté, le photomètre Calitoo est un petit appareil portable de 400 grammes qui sera présent sur cinq bateaux. Il prélève le taux d’aérosols présents dans l’atmosphère et les répartis en fonction de leur taille (fumées, gaz polluant, cristaux de glace, poussière). Cela permet de mesurer la profondeur optique, une mesure de la quantité de lumière qui est absorbée en traversant un milieu.  

- Enfin, trois skippers vont embarquer l’OceanPack. Il s’agit d’un outil qui permet de prélever des échantillons d’eau au fil du parcours. Cela permet de mesurer la salinité, la température, l’oxygène et la teneur en CO2. 

- À noter également que Paul Meilhat (Biotherm) dispose d’un planctoscope, un outil développé avec la Fondation Tara Ocean. Il s’agit d’un instrument qui capture des images en haute résolution de particules microscopiques comme du phytoplancton.  

LES SABLES D'OLONNE, FRANCE - 22 OCTOBRE 2024 : Noé Poffa, Ifremer, en compagnie du skipper de New Europe Szabolcs Weöres (HUN) lors de la distribution d'outils scientifiques en coordination avec l'UNESCO, avant le départ du Vendée Globe, le 22 octobre 2024 aux Sables d'Olonne, France - (Photo by Anne Beauge / Alea)
LES SABLES D'OLONNE, FRANCE - 22 OCTOBRE 2024 : Noé Poffa, Ifremer, en compagnie du skipper de New Europe Szabolcs Weöres (HUN) lors de la distribution d'outils scientifiques en coordination avec l'UNESCO, avant le départ du Vendée Globe, le 22 octobre 2024 aux Sables d'Olonne, France - (Photo by Anne Beauge / Alea)
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Qu’en pensent les skippers  ?   


Tout au long de l’après-midi, des skippers et leurs équipes ont réceptionné « leurs » outils scientifiques. « On a la chance de pouvoir se balader à travers le monde et d’aller sur des routes peu empruntées, explique Louis Burton (Bureau Vallée) qui embarquera un photomètre Calitoo. Si ça peut rendre service à ceux qui font attention à ce qui se passe dans l’atmosphère et aider à ce que la nature reste belle, je trouve ça très bien ».  

Un peu plus loin, Antoine Cornic (Human Immobilier) embarque plusieurs matériels scientifiques dont une bouée météo. « Depuis que je suis en IMOCA, je me suis toujours porté volontaire, je le fais vraiment avec plaisir, explique-t-il. J’aime la science, j’aime l’idée qu’on puisse faire évoluer les connaissances et que ça puisse participer à sensibiliser les jeunes générations ».  

Fabrice Amedeo (Nexans -Wewise), lui, a transformé son IMOCA en « bateau pédagogique ». « Mon projet est tourné vers la préservation des océans » explique-t-il. À bord, il compte trois capteurs (CO2 et salinité, microplastiques, biodiversité) et des bouées pour analyser la taille des vagues et des courants. En plus, il a reçu cet après-midi un flotteur Argo. « Je sais que l’ensemble des données collectées sont très précieuses au niveau climatologique, océanographique ou encore météorologique ».  

Parmi les autres marins à avoir embarqué un flotteur Argo, il y a deux bizuths : Guirec Soudée (Freelance.com) et Sam Goodchild (VULNERABLE). Ils devront les larguer dans les 40es, entre le Brésil et l’Afrique du Sud. « Je m’en serais voulu de ne pas prendre ça à bord de mon bateau, explique Guirec. Ce n’est pas très lourd (20 kg) et ça permet de collecter des datas qui bénéficieront à beaucoup de monde dont nous les marins ». Chaque flotteur est également rattaché à une classe, « ça rajoute du sens à cette démarche » dixit Guirec. « Si les scientifiques nous disent que c’est utile, que ça les aide dans leurs recherches, il faut les aider, abonde Sam Goodchild. Nous allons là où ils ont peu de datas donc cela paraît logique ».  

De leurs côtés, Oliver Heer (Ocean Racing), Boris Herrmann (Malizia - Seaexplorer) et Nicolas Lunven (Holcim-PRB) embarquent une sorte de grosse mallette, l’OceanPack. « Il permet de récolter des petits échantillons d’eau de mer tout au long du parcours, explique Nicolas. Cela permet d’analyser plusieurs paramètres comme la salinité, la température, l’oxygène et le CO2 ». L’ensemble de ces datas participent à « améliorer notre connaissance de la santé des océans ». « C’est aussi grâce à ce type d’initiatives qu’on arrive à comprendre un peu mieux le changement climatique et son implication dans l’eau ».  

LES SABLES D'OLONNE, FRANCE - 22 OCTOBRE 2024 : Noé Poffa, Ifremer, et des représentants du CNES sont photographiés avec le skipper d'Initiatives-Cœur Sam Davies (GBR) lors de la distribution d'outils scientifiques en coordination avec l'UNESCO, aux skippers avant le départ du Vendée Globe, le 22 octobre 2024 aux Sables d'Olonne, France - (Photo by Anne Beauge / Alea)
LES SABLES D'OLONNE, FRANCE - 22 OCTOBRE 2024 : Noé Poffa, Ifremer, et des représentants du CNES sont photographiés avec le skipper d'Initiatives-Cœur Sam Davies (GBR) lors de la distribution d'outils scientifiques en coordination avec l'UNESCO, aux skippers avant le départ du Vendée Globe, le 22 octobre 2024 aux Sables d'Olonne, France - (Photo by Anne Beauge / Alea)
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Pourquoi le Vendée Globe se mobilise  ?  

Alain Leboeuf, président du Vendée Globe et du Conseil départemental de la Vendée, était présent pour participer à cette remise de matériel scientifique aux côtés des skippers et d’Emanuela Rusciano, responsable science et communication de l’UNESCO. « Dans le cadre de cette 10e édition, il me tenait à cœur de donner une nouvelle vision environnementale au Vendée Globe, explique-t-il. Il faut que cette course et ces skippers soient au service de l’humanité en aidant nos scientifiques à capter des données et à travailler à l’avenir de la planète ».  

Alain Leboeuf tient à saluer les skippers dont « plus de la moitié ont fait le pari de l’avenir et de l’environnement ». « Nous travaillons pour aujourd’hui et encore plus pour demain », assure-t-il. Le président du Vendée Globe et du Conseil départemental de la Vendée a également rappelé que lors de la prochaine édition, en 2028, il sera obligatoire d’embarquer du matériel scientifique. 

LES SABLES D'OLONNE, FRANCE - 22 OCTOBRE 2024 : Noé Poffa, Ifremer, et des représentants du CNES sont photographiés avec Alain Leboeuf (Président SAEM Vendée) lors de la distribution d'outils scientifiques en coordination avec l'UNESCO, au skipper de Nexans - Wewise Fabrice Amedeo (FRA) avant le départ du Vendée Globe, le 22 octobre 2024 aux Sables d'Olonne, France - (Photo by Anne Beauge / Alea)
LES SABLES D'OLONNE, FRANCE - 22 OCTOBRE 2024 : Noé Poffa, Ifremer, et des représentants du CNES sont photographiés avec Alain Leboeuf (Président SAEM Vendée) lors de la distribution d'outils scientifiques en coordination avec l'UNESCO, au skipper de Nexans - Wewise Fabrice Amedeo (FRA) avant le départ du Vendée Globe, le 22 octobre 2024 aux Sables d'Olonne, France - (Photo by Anne Beauge / Alea)
© Anne Beauge / Alea

Quel matériel embarque chaque skipper ?  

  • Oliver Heer (OceanPack + Flotteur Argo)  
  • Antoine Cornic (TSG Gaillard + Bouée météo + Station météo)  
  • Tanguy Le Turquais (Station météo)  
  • Kojiro Shiraishi (Flotteur Argo)  
  • Sam Goodchild (Flotteur Argo + Calitoo)  
  • Sébastien Marsset (Flotteur Argo + Station météo)  
  • Romain Attanasio (TSG Gaillard + Bouée météo)  
  • Boris Herrmann (OceanPack + Bouée Météo)  
  • Guirec Soudée (Flotteur Argo)  
  • Maxime Sorel (Flotteur Argo)  
  • Szabi WEORES (Flotteur Argo + station météo)  
  • Arnaud Boissières (Bouée Météo + Calitoo)  
  • Sam Davies (Calitoo)  
  • Pip Hare (Calitoo)  
  • Paul Meilhat (Planctoscope)  
  • Nicolas Lunven (OceanPack)  
  • Benjamin Dutreux (Station Météo)  
  • Clarisse Crémer (Bouée Météo)

 


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