Louis Duc (Fives Group – Lantana Environnement, 24e) a le chic de tout dire sur le ton de l’évidence. Il a beau être en mer depuis 87 jours, ses propos sont toujours terre à terre mais il n’empêche ni d’être profond, ni d’avoir une pointe de nostalgie. Illustration dans son dernier message vocal : « quand on se rapproche de l’arrivée, on a hâte d’arriver. Ça fait quand même un petit moment qu’on est sur l’eau ». Dans la foulée il ajoute : « c’est quand même une aventure de dingue. J’en rêve depuis 20 ans, je la prépare depuis 4 ans… Ça donne envie de bien la terminer ! »
Louis a « hâte de boucler son tour du monde » et de « retrouver tous ceux qui l’ont aidé à monter et qui ont suivi ce projet ». Lâcher la barre, souffler, tomber dans les bras de ceux qu’on aime, oublier les avaries et savourer : il y a beaucoup de ça dans la tête des onze marins encore en lice. « J’ai très envie de revoir mes proches » confie Violette Dorange (Devenir, 25e). « Ma famille et mes amis me manquent beaucoup », assure également Jingkun Xu (Singchain Team Haikou, 30e). « Mes enfants me manquent. Ils ont grandi, sont ados... Je crois que c’est pour moi que c’est le plus long », sourit Fabrice Amedeo (Newans – Wewise, 32e). Tous pensent aussi aux petits riens de la terre qui sont des cadeaux pour des habitués du large : « du frais à manger et de bonnes douches » pour Manu Cousin (Coup de Pouce, 31e), « voir des espaces verts et jouer au golf » s’amuse Kojiro Shiraishi (DMB Global One, 26e).
Guirec d’abord, le groupe des quatre ensuite
Le premier attendu sur la ligne reste Guirec Soudée. Le skipper de Freelance.com devrait boucler son tour du monde dans la 2e partie de nuit entre vendredi à samedi. Ce jeudi, il a dépassé le cap Finisterre et progresse désormais dans le golfe de Gascogne. « Il avance au reaching avec du vent fort avec 20 à 25 nœuds » précise Christian Dumard, le consultant météo du Vendée Globe.
À près de 500 milles plus à l’Ouest se trouve la bande des quatre avec Louis Duc (Five Group – Lantana Environnement, 24e), Violette Dorange (Devenir, 25e), Kojiro Shiraishi (DMG Mori Global One, 26e) et Sébastien Marsset (FOUSSIER, 27e). Dans ce match, tous doivent composer avec leurs problèmes techniques. Sébastien a raté le train et va être obligé de passer au Sud de la dépression que les accapare. De son côté, Louis semble tire son épingle du jeu : plus rapide, il a réussi à prendre les commandes du groupe. Rien n’est joué pour autant puisqu’il va falloir monter très Nord, sans doute jusqu’au sud de l’Irlande pour chercher une bascule de vent et revenir vers les Sables d’Olonne. Mais Louis est prêt à mener cette dernière bataille :