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Sébastien Simon : « mon travail quotidien a déjà repris »

MON RETOUR À TERRE (3/3). Le skipper du Groupe Dubreuil, incroyable 3e du Vendée Globe, n’a pas tardé à se retrousser les manches. Plus de 20 jours après son arrivée chez lui, aux Sables d’Olonne, il a repris son quotidien studieux avec beaucoup de travail, une séance de sport par jour et le regard déjà tourné vers l’avenir. Sébastien Simon prépare ainsi la prochaine édition, heureux de savoir que l’aventure avec son sponsor principal se poursuit. Interview d’un marin plus que jamais déterminé.

LES SABLES D'OLONNE, FRANCE - 17 JANVIER 2025 : Le skipper de Groupe Dubreuil Sébastien Simon (FRA) est photographié au Skipper Finisher Club du Vendée Globe, le 17 janvier 2025 aux Sables d'Olonne, France - (Photo by Mark Lloyd / Alea)
LES SABLES D'OLONNE, FRANCE - 17 JANVIER 2025 : Le skipper de Groupe Dubreuil Sébastien Simon (FRA) est photographié au Skipper Finisher Club du Vendée Globe, le 17 janvier 2025 aux Sables d'Olonne, France - (Photo by Mark Lloyd / Alea)

Vendée Globe :

Comment est-ce que tu te sens, plus de vingt jours après ton arrivée ? 

Sébastien Simon
Sébastien Simon
Groupe Dubreuil

Je me sens encore très fatigué. Je n’ai pas vraiment eu le temps de me poser. J’essaie de reprendre un rythme de travail. Nous sommes une petite équipe : je suis obligé de m’y remettre, il y a pas mal de choses à organiser, je ne peux pas tout déléguer. Mais à part le manque de temps pour rattraper mon sommeil en retard, le moral est bon. 

Vendée Globe :

En quoi consiste ton travail justement ?  

J’ai été très touché par l’annonce du Groupe Dubreuil de poursuivre notre projet jusqu’au prochain Vendée Globe en 2028. Et tout ça, pour notre grand bonheur, implique forcément du travail et de l’organisation. Mon rythme de travail quotidien a donc repris : avec un briefing à 8h30 avec l’équipe, une journée de travail puis une session de sport de 19h30 à 21 heures pour préparer l’Ironman.

Vendée Globe :

Tu n'es pas trop fatigué physiquement ? 

Je sais que je ne suis pas au niveau qui était le mien au départ de la course. Après plus de 60 jours en mer, mon corps est forcément fatigué. J’ai perdu quatre centimètres de tour de cuisse et de mollet… Il va falloir faire du foncier pour se reconstruire physiquement !   

Vendée Globe :

Ce n’est pas difficile de reprendre le sport ? 

C’est sûr qu’il faut se faire un peu violence ! J’ai des copains qui sont des passionnés de sport et qui sont très affutés, ça motive ! J’ai forcément perdu un peu de niveau… L’idée, ce sera d’être au rendez-vous pour l’Ironman le 22 juin. 

Vendée Globe :

Avoir été 3e du Vendée Globe, c’est un acquis pour aborder sereinement l’avenir ? 

Je suis évidemment super content mais je ne prends jamais rien pour acquis. Terminer 3e du Vendée Globe, ce n’est pas une fin en soi. Je rêve d’aller au-delà et peut-être même d’être en position de l’emporter un jour. On peut être fiers de ce qu’on a accompli et je suis persuadé qu’on peut encore progresser.  

Vendée Globe :

Quels sont pour toi les enseignements techniques de ce Vendée Globe ? 

Sur cette édition, le niveau a été très homogène et les bateaux ont été mieux préparés. Avant, on disait que les bateaux avaient de la mémoire, qu’il fallait les économiser. Désormais ce n’est plus le cas : il faut solliciter beaucoup plus les bateaux pour atteindre un bon résultat. Si tu n’es pas à fond tout le temps, tu ne peux pas gagner. 

Vendée Globe :

Est-ce que tu souhaites construire un nouveau bateau pour le prochain Vendée Globe ? 

Pour l’instant, nous sommes en train d’étudier toutes les opportunités avec Marion Cardon, ma team manager. Construire un bateau, c’est un sacré challenge qui nécessite notamment de renforcer l’équipe. Nous ne serons jamais une équipe aussi étoffée que Macif, Paprec Arkéa, Charal… On va s’attacher surtout à définir les limites du projet avant d’envisager les pistes pour l’avenir. 
 

Vendée Globe :

À quoi pourrait ressembler les nouveaux bateaux ? 

J’en ai aucune idée. En revanche, je n’imagine pas de nouveaux IMOCA sans un gap technologique. Je pense que les bateaux iront plus vite que la génération actuelle. C’est une réflexion qui est passionnante. Maintenant, c’est surtout une histoire de timing : il faut veiller à s’activer rapidement pour réussir à monter un beau projet.  

Vendée Globe :

Avec de tels objectifs, c’est difficile de couper ? 

C’est un peu mon état d’esprit. Tant qu’on n’aura pas fixé notre ligne directrice pour la suite, je sais que ce sera difficile de décrocher. Et puis ça fait partie de ma façon de faire de rester présent dans la gestion du projet. Ça me fait sourire de savoir que certains skippers qui ont bouclé le Vendée Globe ont le temps de prendre des vacances ! Mais ça me va bien, j’ai besoin d’être actif ! 

Vendée Globe :

Est-ce qu’il t’arrive de refaire ta course ? 

Oui, parfois même si j’ai l’impression d’avoir déjà oublié tous les mauvais moments. Ce qui est incroyable, c’est la préparation qu’on a effectué avec ma petite équipe, on ne pouvait pas faire mieux ! Ça va nous permettre d’avoir une expérience précieuse pour tirer les bonnes conclusions et pour continuer à avancer. 

Vendée Globe :

Après un si bon résultat, est-ce que tu as parfois de l’appréhension à ne pas être à la hauteur à l’avenir ? 

J’ai surtout envie d’être à la hauteur de l’opportunité qu’on m’offre. C’est une affaire de prise de décision, de choix. J’ai envie de relever de nouveaux challenges, d’explorer encore mes limites, d’essayer de faire mieux. Je souhaite également prouver à tous ceux qui me soutiennent qu’ils ont raison de me faire confiance. Ce n’est jamais évident de s’engager dans ce genre d’aventure et je ne le prendrai jamais à la légère. 


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