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Romain Attanasio : « à bord, c’est complètement dément ! »

Romain Attanasio (Fortinet-Best Western, 14e) en a terminé à son tour et son sourire, son bonheur de profiter du chenal et ses blagues démontrent le bonheur qu’il ressent à être allé au bout de cette aventure. Dans ces premiers mots, il évoque ce plaisir-là, l’incroyable intensité de cette régate XXL et les petits plaisirs du bord…

LES SABLES D'OLONNE, FRANCE - 02 FEVRIER 2025 : Le skipper de Fortinet - Best Western Romain Attanasio (FRA) fête sa 14ème place dans le Vendée Globe, le 02 février 2025 aux Sables d'Olonne, France - (Photo by Olivier Blanchet / Alea)
LES SABLES D'OLONNE, FRANCE - 02 FEVRIER 2025 : Le skipper de Fortinet - Best Western Romain Attanasio (FRA) fête sa 14ème place dans le Vendée Globe, le 02 février 2025 aux Sables d'Olonne, France - (Photo by Olivier Blanchet / Alea)

Vendée Globe :

Comment as-tu vécu cette remontée du chenal ?

Romain Attanasio
Romain Attanasio
FORTINET - BEST WESTERN

C’est toujours incroyable ! C’est encore mieux à l’arrivée qu’au départ. Au départ, c’est oppressant, il y a le stress de partir, on ne pense qu’à ça. À l’arrivée, ce qui change tout c’est que dès qu’on passe la ligne, il n’y a plus de pression. On passe trois mois à se demander à quel moment tout va partir en vrille, à quel moment on va abandonner… Jusqu’à ce matin, j’avais peur de démâter ! Une fois que la ligne est franchie, tu sais qu’il ne peut plus rien arriver. Et ça, c’est le bonheur ! 

Vendée Globe :

Tu as vraiment ressenti cette intensité ?

Oui, la pression était permanente. À chaque fois que je réussissais à prendre de l'avance, les autres revenaient derrière. Lors de la remontée de l’Atlantique, on s’est retrouvés dans la pétole avec Damien Seguin et tous les bateaux revenaient... C’était du délire ! Tout le monde disait : « Jean Le Cam va vous doubler ! » Finalement, j’ai réussi à reprendre de l’avance… J’ai attaqué comme je n’aurais jamais attaqué avec mes bateaux précédents. Un foiler, ça n’a rien à voir avec les autres bateaux. Parfois, je me suis demandé pourquoi on avait fait la bêtise de mettre des foils sur nos bateaux. C’est sûr que ça va vite mais physiquement, c’est ingérable !

Vendée Globe :

Tu as fait partie de ceux qui ont su trouver les mots pour raconter cette aventure…

J’essaie de raconter ce que je vis. Moi, je n’ai pas grand-chose à cacher. Je pense à Charlie (Dalin) qui joue la victoire et forcément quand il a un problème, il ne peut pas le dire. Moi, je n’ai pas cette pression ! J’arrive à bien en parler parce que j’ai des sponsors, des gens qui me suivent. Si je ne leur racontais pas ce que je vivais, ça ne marcherait pas ! Notre sport, il faut en parler. Et j’essaie d’en dire le maximum, mes forces comme mes faiblesses ! 

Vendée Globe :

Comment décris-tu l’atmosphère à bord ?  

L’ambiance, les chocs, c’est complètement dément ! Tu as mal partout, c’est impossible. Quand le bateau tape, tu as mal au cou, ça te claque les dents, c’est infernal ! Je ne sais pas pourquoi on a mis des foils sur ces bateaux ! Mais ils sont géniaux, la sensation de voler… Mais quand la mer est mauvaise, c’est vraiment dur. 

Vendée Globe :

Tu fais partie des rares à avoir terminé trois Vendée Globe… 
 

Moi, depuis le début de ma carrière, je suis toujours tombé sur des gens qui m’ont aidé. J’ai quand même démâté au mois de septembre. Tous ceux qui m’entourent étaient là, m’ont aidé et m’ont permis d’être là. Dans la vie, la chance se provoque évidemment et puis un moment tout s’aligne. Et surtout parce qu’on est bien entouré. Et ça m’a permis de disputer trois Vendée Globe ! 

Vendée Globe :

Tu es prêt à revenir avec un bateau encore plus fort ? 

Il y a une semaine je disais non. À l’arrivée j’y pensais. Et ce soir je vais dire que je veux repartir ! Si j’avais un bateau de dernière génération, j’aurais peut-être pu être dans le match. Mais ce sont des bateaux durs, je ne sais pas si j’ai la capacité physique de les mener. C’est un autre monde ! Mais forcément, on prend goût à la performance. On me reverra sans doute dans quatre ans ! 

Vendée Globe :

On t’a beaucoup entendu chanter aussi…

Je chante des chansons françaises mais je chante très mal ! De toute ma vie, ça a toujours été un complexe horrible. Je ne chanterai jamais en public mais tout seul sur mon bateau je veux bien ! 


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