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Retour sur les abandons de ce 7e Vendée Globe

Avec 9 abandons sur 20 participants, le Vendée Globe 2012-2013 se situe dans la moyenne des éditions précédentes, voire un peu meilleure si l'on prend pour référence celle de 2008-2009 qui comptait le même nombre d'arrivants mais 10 bateaux de plus au départ. Le simple fait de boucler un tour du monde, en solitaire et sans escale, est en soi une véritable performance, tant le parcours est long et difficile. Les aléas sont potentiellement nombreux et même si les risques de collision sont statistiquement très faibles, le début de course de cette 7e édition a montré que la malchance pouvait frapper bien au delà de ce qu'il est raisonnable de craindre.

Safran_PRB_BureauVallée_Maître CoQ

© Kito de Pavant / Groupe Bel

Deux jours seulement après le départ, Kito de Pavant (Groupe Bel) heurte un chalutier et abandonne rapidement. Même punition le 14 novembre pour Louis Burton (Bureau Vallée) qui, après avoir songé à tenter de rallier Les Sables d'Olonne pour réparer, se résout à abandonner également au bout de quelques jours. Le 17, Jérémie Beyou (Maître Coq) casse son vérin de quille 130 milles dans le nord-ouest du Cap-Vert. Il abandonne 48 heures plus tard. L'analyse de l'avarie montrera que le skipper avait vraisemblablement heurté précédemment un OFNI (Objet flottant non identifié), fragilisant la pièce qui devait casser quelques jours plus tard. Au 15e jour de course, c'est Vincent Riou (PRB) qui joue de malchance en heurtant une grosse bouée dérivante alors qu'il navigue au large du Brésil. Coque et tirant d'outrigger endommagés, il quitte la course le lendemain, portant à quatre le nombre d'abandons sur collision...

 

© François Van Malleghem / DPPI / SAFRAN

Casse matérielle
Au chapitre des abandons « mécaniques », c'est Marc Guillemot (Safran) qui a malheureusement rapidement ouvert la série des avaries de quilles, moins de cinq heures après le départ. Le 15 novembre, Samantha Davies (Savéol) démâte à un peu plus de 100 milles dans le nord-ouest de Madère. Le 21 novembre, plusieurs jours après avoir tenté de résoudre des problèmes récurrents de pilote automatique, Zbigniew « Gutek » Gutkowski (Energa) renonce à continuer. Il abandonne aux Canaries (Espagne). C'est le dernier abandon de cette douloureuse descente de l'Atlantique.

 

 

© Jean-Marie Liot / DPPI

Épargnés dans le Grand Sud
Heureusement, le Grand Sud, habituellement redoutable, se montre sur cette édition relativement clément. Même si la météo s'avère évidemment difficile, à de nombreuses reprises, les portes des glaces empêchent les concurrents de s'aventurer dans les dépressions les plus menaçantes qui sévissent sur les trajectoires les plus sud. Après plusieurs escales au sud de la Nouvelle-Zélande pour tenter de consolider ses embases d'hydrogénérateurs, sans succès, Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat), à court d'énergie, décide de se ravitailler en gasoil après son passage du cap Horn. Une assistance qui l'oblige à abandonner officiellement le 9 janvier et qui clôt le litige qui l'opposait au jury international qui l'avait une première fois disqualifié pour avoir reçu de l'assistance, lors de sa première escale néo-zélandaise. Le 22 janvier, Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec 3) annonce au petit matin qu'il a perdu sa quille dans la nuit, à 500 milles dans le nord-ouest du Cap Vert. Il réussira l'exploit de rejoindre les Sables d'Olonne, après 2650 milles d'une navigation sur le fil du rasoir, sous-toilé et complètement ballasté.

 

© Força Aérea Portuguesa

Encore la quille
Mais le 3 février, le concurrent espagnol Javier Sanso (ACCIONA 100% EcoPowered) est nettement moins chanceux. Le bris de sa quille provoque le chavirage immédiat de son monocoque, 360 milles dans le sud des Açores. Il sera hélitreuillé la nuit suivante et ramené sain et sauf dans l'archipel, sur l'île de Terceira. Si l'on ajoute à cela la perte du carénage extérieur de l'olive de quille de Mike Golding (Gamesa), constatée par le skipper en pleine remontée de l'Atlantique, au 79e jour de course, et la rupture de fixation de vérin de Bernard Stamm juste avant son arrivée hors course aux Sables d'Olonne, cet appendice primordial est devenu dès l'arrivée un sujet majeur de réflexion pour les membres de l'IMOCA, l'association de classe qui gère les monocoques 60 pieds qui composent la flotte du Vendée Globe. Ce sera assurément l'un des points importants abordés lors de l'assemblée générale qui se tiendra en avril. A suivre...

Abandons sur le Vendée Globe
10 novembre : Abandon de Marc Guillemot (Safran), perte de la quille
12 novembre : Abandon de Kito de Pavant (Groupe Bel) collision avec un chalutier
16 novembre : Abandon de Samantha Davies (Savéol), démâtage le 15
16 novembre : Abandon de Louis Burton (Bureau Vallée), collision avec un chalutier le 14
19 novembre : Abandon de Jérémie Beyou (Maître CoQ), avarie du vérin de quille décelée le 17
21 novembre : Abandon de Zbigniew Gutkowski (Energa), problème de pilote automatique
25 novembre : Abandon de Vincent Riou (PRB), collision avec un OFNI le 24
9 janvier : Abandon Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat), ravitaillement en fioul suite à la perte de ses hydrogénérateurs après collision avec un OFNI (Bernard Stamm a également été disqualifié par le Jury le 2 janvier pour assistance du bateau russe Professor Kkoromov. Malgré la réouverture du cas, la décision sera confirmée le 12 janvier)
3 février : Abandon Javier Sansó (ACCIONA 100% EcoPowered), chavirage au large des Açores après perte de la quille

 

Christophe Favreau


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