Attention, bourreau de travail ! Voilà le message qui pourrait être affiché à l’entrée du bateau de Paul Meilhat, qui, du haut de ses 42 ans et de son mètre 90, s’apprête à prendre le départ de son deuxième Vendée Globe, huit ans après sa première participation. Pour décrocher ce précieux sésame, c’est peu dire que le marin a travaillé dur ! D’abord seul, sur l’eau, en multipliant les expériences depuis ses préparations olympiques en Laser et en 49er, puis en faisant ses classes en Figaro, où son talent n’échappe pas à Michel Desjoyeaux, qui en fait son protégé. Voilà le stakhanoviste lancé dans le grand bain des IMOCA en 2015, où il frappe par sa capacité d’apprentissage aux côtés du “professeur”, et sa faim inextinguible de podiums, malgré une lourde blessure qui lui vaut un spectaculaire hélitreuillage lors d'une transat retour en 2015.
En 2016, le skipper fait sensation sur le Vendée Globe, mais alors qu’il évolue en troisième position en plein milieu du Pacifique, son vérin de quille se fissure, l’obligeant à abandonner. Malgré sa victoire sur la Route du Rhum en 2018, Paul perd son sponsor et s’emploie alors à gagner en expérience en devenant le meilleur des co-skippers, aux côtés notamment de Samantha Davies et Charlie Dalin.
En 2021, enfin, il signe un partenariat avec Biotherm et construit un bateau neuf qu’il veut à son image : simple, robuste et terriblement efficace ! Avec ce nouveau compagnon, il avale les milles en participant notamment à The Ocean Race. Objectif ? Le connaître par cœur, au point, dit-il, de ne plus avoir besoin d’allumer la lampe frontale la nuit pour trouver les cordages ! De quoi imposer une cadence infernale à ses concurrents, qu’il espère bien, sur ce deuxième Vendée Globe tant désiré, mettre le plus nombreux possible dans son tableau arrière.