Titouan Lamazou : « installé dans la mémoire collective »
Vainqueur de la 1ère édition (1989-1990)
« Je trouve que c’est formidable et exceptionnel qu’une course comme le Vendée Globe suscite autant d’engouement. Huit jours avant le départ de la 1ère édition, personne n’était au courant. Progressivement, l’intérêt a grandi jusqu’à l’arrivée où il y avait des milliers de personnes, on en parlait dans tous les médias… Trente-cinq ans plus tard, même si la technologie et la communication ont totalement changé, les fondamentaux sont toujours identiques. Ça reste des bateaux, propulsés par le vent, dirigés par des skippers seuls qui doivent faire le tour du monde. C’est aussi ce qui explique que ça soit resté la course la plus importante. Le Vendée Globe est installé durablement dans la mémoire collective ».
Alain Gautier : « une aventure hors norme »
Vainqueur de la 2e édition (1991-1992).
« La première édition a eu lieu il y a 35 ans. Nous avons écrit des pages d’histoires, il y a eu des anecdotes, des moments de vie incroyables. Ça fait vraiment plaisir que cette course ait perduré d’aussi belle manière. Ce qui fonctionne, c’est une forme de simplicité : l’idée de faire un tour du monde en solitaire en escale. C’est facile à dire, beaucoup moins à faire. Même si les progrès de la technologie et de la communication ont rendu les choses un peu différentes par rapport aux premières éditions, ça reste une aventure hors norme. Le monde a évolué donc la flotte, les bateaux, les marins ont évolué aussi. Ça s’est professionnalisé mais cette 10e édition s’annonce tout aussi incroyable ».
Yves Parlier : « un privilège incroyable »
Trois participations (3e en 2000-2001, abandon en 2004-2005 et en 2008-2009)
« Quand on dit qu’il s’agit déjà du 10e Vendée Globe, un rapide calcul montre que j’ai déjà loupé pas mal d’éditions ! Je mesure les nombreux progrès en matière d’architecture navale, ça a progressé à vitesse grand V. Arriver là en seulement dix éditions, c’est assez extraordinaire. Il s’agit d’un sport qui est parti de très loin et qui est arrivé en pleine maturité. Et tout ça se passe en France, c’est fou.
On aurait rêvé d'avoir des bateaux avec une telle architecture mais on n’avait pas imaginé que ça viendrait aussi vite, c’est assez génial d’assister à ça. À titre personnel, c’est vraiment une aventure qui me manque. Ce qui manque, c’est partir en mer, faire le tour de notre planète, prendre un rythme si différent de la terre, vivre une communion entre son bateau et les éléments… Finalement, on se lave un peu de tout : quand on revient, on est un peu un animal sauvage et c’est un privilège incroyable que peu de gens peuvent vivre. »
Catherine ChabAUD : « une expérience extrêmement forte »
Une participation (6e en 1996-1997)
« Le Vendée Globe, ce sont des tranches de vie. Il a marqué durablement la vie de ceux qui l’ont disputé. Depuis 28 ans, je suis marqué par ce Vendée Globe à qui je dois beaucoup de chose. Ça m’a donné l’énergie de croire en mes rêves, de m’engager pour l’océan et puis ça m’a permis aussi de rencontrer beaucoup de monde, dont mon mari ! Participer au Vendée Globe, c’est une expérience extrêmement forte. Bravo à Philippe Jeantot de l’avoir porté à ces débuts, bravo à tous ceux qui le font perdurer actuellement.
Je suis bluffé par le nombre de bateaux pour cette édition, par l’engouement qui est palpable. Si la magie est toujours là, c’est parce que les expériences que les skippers vivent sont tellement puissantes qu’on aimerait tous vivre ça. Quand on est passionné de course au large, on se dit que c’est le challenge ultime. Le Vendée Globe, c’est unique parce qu'on fait le tour de la planète. On navigue dans les mers du Sud, avec les albatros, on franchit le Cap Horn et on explore son propre potentiel… Ce sont des gens ordinaires qui font quelque chose d’extraordinaire. »
Thierry Dubois : « le challenge ultime, tout sport confondu »
Deux participations (1996-1997, 2000-2001)
« C’est beau de voir que l’histoire continue, que la course se renforce au fil des éditions. Nous on a pu le faire parce que Philippe Jeantot l’a créé et eux peuvent le faire parce que nous l’avons entretenu en permettant aux bateaux de se développer. Le Vendée Globe, c’est un sacré défi, le challenge ultime tout sport confondu. Qui passe quasiment trois mois en compétition ? Ça fait rêver le grand public et même nous, en tant qu’ancien skipper, ça nous intrigue et ça nous impressionne, surtout à bord des foilers actuels. Ce qui m’intéresse, c’est le développement technologique des bateaux et les mettre au point, ça me manque un peu. »
Michel Desjoyeaux : « on va encore se régaler »
Vainqueur de la 4e (2000-2001) et de la 6e édition (2008-2009)
« Heureusement que c’est tous les quatre ans sinon on aurait des problèmes cardiaques ! Cette course, j’avais envie de la faire, c’était ce que j’aimais. Chaque édition est particulièrement riche et on va encore se régaler cet hiver. Les skippers vont de plus en plus vite et ça dure de moins en moins longtemps : c’est dommage parce qu’on profite moins longtemps !
Il y a un super plateau cette année avec des bateaux qui ont bien évolué, qui sont de plus en plus spectaculaires, rapides et technologiques. Moi qui préfère la technique à la compétition, je ne peux que me satisfaire de ça ! Tous ont beaucoup de mérite d’être au départ. On oublie que c’est une performance de monter un projet, trouver des sous, constituer une équipe, garder en état un bateau… J’ai coutume de dire que 80% est déjà fait avant le départ et quand on connait la dureté de la course, les 80% sont aussi très durs. Heureusement qu’on ne les fait pas tout seul ! »
Roland Jourdain : « la quintessence de ce qui se fait de mieux »
Trois participations (3e en 2000-2001, abandon en 2004-2005 et en 2008-2009). « Quand on se dit que c’est déjà la 10e édition, on se dit qu’on l’a connu quand on était petit, qu’on a grandi avec et que c’est bien (rires) ! Je n’ai pas vraiment conscience de faire partie de cette grande histoire, ça ne va pas flatter mon égo plus que ça. Je sais simplement ce que le Vendée Globe m’a apporté. C’est une tranche de ma vie, des fondamentaux qui m’ont ensuite permis d’évoluer vers d’autres initiatives et qui ont façonné celui que je suis aujourd’hui.
Aujourd’hui, la course est ultra optimisée, sophistiquée, perfectionnée. C’est la quintessence de ce qu’on fait de mieux en course au large dans la conception, la construction, la navigation. En parallèle, je m’interroge sur le sens de tout ça, le fait de pousser la limite des projets sur une planète qui a dépassé ses limites. Je pense qu’on est dans un tournant et qu’il faut veiller à ce débat. Mais ça ne m’empêche pas d’admirer ce que vont faire ces sportifs ! »
Anne Liardet : « simplement magique »
Une participation, 11e du Vendée Globe 2004-2005.
« L’histoire du Vendée Globe se poursuit et c’est beau à voir. Moi j’ai beaucoup navigué avant d’y participer et un jour je me suis dit : « je suis prête pour y participer ». Ma seule interrogation, c’était le poids de la solitude à bord. Sinon, j’étais sûr de moi ! Ce qui fait la magie du Vendée Globe, c’est que le grand public continue de rêver. C’est une grande aventure humaine, c’est une grande aventure maritime. Je comprends que ça donne envie à des gamins de le faire à leur tour. C’est simplement magique. »
Marc Guillemot : « ce qui fait vibrer, ce sont les aventures »
Deux participations (3e en 2008-2009, abandon en 2012-2013)
« Chaque course donne envie à de plus en plus de marins de venir. On voit d’édition en édition qu’ils sont nombreux et que ça attire de nouveaux partenaires. C’est la magie du Vendée Globe qui entraîne un nombre incroyable de personnes dans le milieu de la mer et bien au-delà. Je suis estomaqué de voir le monde qui fait la queue sur les pontons depuis l’ouverture du village.
En revenant ici, je ne pensais pas ressentir quelque chose de particulier. Mais de revoir les bateaux, ça me touche beaucoup. Par rapport à tout ce que j’ai pu vivre sur ces Vendée Globe, le mental qu’on doit avoir au départ, ça fait monter beaucoup d’émotions. Parfois on a l’impression d’être solide parce qu’on fait le tour du monde sauf qu’on est assez fragile face à la grandeur de ce défi. C'est super la compétition mais ce qui fait vibrer ce sont les aventures. Il n’y a pas beaucoup d’événements avec autant de magie. »