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Louis Burton : « tout faire pour aller chercher un podium »

PAROLES DE SKIPPER (20/40). Il est un visage incontournable de la course. Louis Burton (Bureau Vallée) a 39 ans et 12 ans d’histoire commune avec le Vendée Globe. Après s’être hissé sur le podium de la dernière édition (3e), le Malouin aborde la course avec la même motivation, en étant persuadé que son expérience sera un atout majeur.

SAINT-MALO, FRANCE - 19 JUIN 2024 : Le skipper de Bureau Vallée Louis Burton (FRA) est photographié le 19 juin 2024 à Saint-Malo, France. (Photo par Benjamin Sellier)
SAINT-MALO, FRANCE - 19 JUIN 2024 : Le skipper de Bureau Vallée Louis Burton (FRA) est photographié le 19 juin 2024 à Saint-Malo, France. (Photo par Benjamin Sellier)
© © Benjamin Sellier

Être loin de ses proches pendant trois mois à parcourir les océans ? Pour Louis Burton, ce n’est ni un problème, ni un poids. Il y a sa femme, Servane, particulièrement impliquée dans le projet en tant que directrice de leur équipe, BE Racing, et leurs deux enfants qui « ont toujours vécu avec le Vendée Globe » dixit Louis. Il y participe en effet pour la quatrième fois, soit douze ans d’histoire mêlée avec le plus iconique des tours du monde. 

Il y a quatre ans, Louis avait tutoyé la victoire et pris une incroyable 3e place. Lors de sa préparation pour ce nouveau Vendée Globe, il a toujours placé la performance sportive au cœur du projet. Il a fallu affronter des vents contraires, faire face à deux démâtages et des doutes. Des péripéties qui leur ont permis « d’être un peu plus soudés » avec ses sponsors, son équipe et ses proches. De quoi s’élancer dans cette nouvelle aventure avec la volonté de tout donner, encore, et ne surtout pas s’interdire d’être ambitieux. 

Vendée Globe :

Tu as disputé ton premier Vendée Globe il y a douze ans… Ça fait quoi de se dire qu’il s’agit de ta 4e participation ?

Louis Burton

Louis Burton

BUREAU VALLÉE

Le temps passe vite et encore plus quand ta passion, c’est ton travail. Mon premier Vendée Globe, j’ai l’impression que c’était hier. Je suis tellement fier du travail que l’on a accompli avec l’équipe et le fait d’avoir connu toute cette évolution. 

Vendée Globe :

Il y a eu des moments très durs  ces quatre dernières années, notamment tes deux démâtages… Qu’est-ce que ces épreuves ont changé ? 
 

Ça nous a beaucoup rapprochés avec les partenaires, avec l’équipe et plus globalement toutes les parties prenantes autour du projet. Finalement, on en a tiré beaucoup de positif au niveau humain. Dans notre manière de nous préparer, d’optimiser le bateau, ça nous a permis de faire des modifications majeures. Désormais, j’ai la sensation d’avoir un bateau plus fiable, plus léger et plus solide. 

Vendée Globe :

Quelle est ta place dans la flotte ? 
 

Je dirais qu’il y a une nouvelle génération de bateaux qui sont plus performants. Certes, ils ont bénéficié d’évolution et de retour d’expérience depuis leur mise à l’eau mais je crois qu’en performance, on n’est pas si loin. Notre bateau se situe je pense entre la 5e et la 10e place. Mais l’enjeu, c’est de tout faire pour aller chercher un podium. Et puis on sait tous que tout peut arriver au Vendée Globe ! 

Vendée Globe :

Est-ce que tu peux expliquer pourquoi on dit qu’il faut « être dans le bon wagon » avant le Cap de Bonne Espérance ?
 

En fait, c’est un premier passage à niveau. Après le Pot-au-Noir, il y a quelques scénarios où l’on peut passer direct, sans être retardé par l’anticyclone de Sainte-Hélène. Si l’ouverture bénéficie à la tête de la flotte et que ça se referme derrière, il peut vite y avoir quatre à cinq jours de retard avant d’aborder le grand sud. 

Vendée Globe :

Est-ce qu’il y a une forte chance que le record de 74 jours soit battu ? 
 

Non, on ne peut pas être aussi affirmatif. Il y a quatre ans, les bateaux allaient déjà bien plus vite qu’en 2016-2017 (édition du record NDLR) et pourtant ils ont mis six jours de plus. C’est un temps assez difficile à battre. Avec les zones de protection des cétacés et la zone des glaces qui jalonnent le parcours, ça va rallonger un peu notre route. Ce n’est donc pas une certitude que le record soit battu !

Vendée Globe :

Depuis ton premier Vendée Globe, les bateaux ont beaucoup évolué. Tu trouves que les marins aussi ? 
 

Les bateaux ont bien changé, ça c’est une certitude. Côté skippers, nous sommes plus nombreux. Il y a aussi plus de courses qu’avant donc ça permet à chacun de gagner en expérience. Globalement, le niveau n’a fait qu’augmenter. La discipline n’a plus grand-chose à voir à ce qu’elle était en 2012. Et ce n’est pas un mal, bien au contraire. On navigue plus, on voyage plus, on progresse… C’est une évolution qui va dans le bon sens. 

Vendée Globe :

Est-ce que tu sais à quoi vont ressembler les prochains mois après ton Vendée Globe ? 
 

Oui totalement. Nous sommes en discussion pour revendre le bateau actuel. J’aimerais que ça soit quelqu’un avec qui je ferais la saison prochaine en double. De notre côté, on aimerait construire un bateau pour le Vendée Globe 2028. Après tout ce qu’on a connu, je crois que le rêve d’un point de vue technique c’est la construction d’un bateau ! 

Vendée Globe :

Comment vis-tu l’éloignement de ta famille pendant ces trois mois de compétitions ? 
 

Ma chance, c’est que mes enfants m’ont toujours connu comme un skipper qui disputait le Vendée Globe. Ils connaissent cet univers, ses tenants et ses aboutissants. On veut les protéger au maximum mais aussi que ça soit une expérience qui puisse être le plus sympa possible pour eux. 

Vendée Globe :

Comment vis-tu ces trois semaines de village ? 
 

Je trouve ça génial ! Nous disputons un sport où il y a peu de rendez-vous par an. Donc le fait de pouvoir partager notre passion avec le plus grand nombre, au sein d’un village de cette ampleur, je trouve ça génial. Il y a quatre ans, ça avait été décevant à cause du Covid-19. On a vraiment envie d’en profiter cette année !   

SAINT-MALO, FRANCE - 16 JUILLET 2024 : Le skipper de Bureau Vallée Louis Burton (FRA) est photographié le 16 juillet 2024 à Saint-Malo, France. (Photo par Benjamin Sellier)
SAINT-MALO, FRANCE - 16 JUILLET 2024 : Le skipper de Bureau Vallée Louis Burton (FRA) est photographié le 16 juillet 2024 à Saint-Malo, France. (Photo par Benjamin Sellier)
© © Benjamin Sellier
Rencontre avec Louis Burton, Bureau Vallée | Vendée Globe 2024
Rencontre avec Louis Burton, Bureau Vallée | Vendée Globe 2024

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