« Pour moi, c’est une édition complètement folle et je pense que les gens sont loin d’imaginer la difficulté mentale que vivent les marins, et en particulier ceux du groupe de tête. Les vitesses mais aussi le rythme qu’ils impriment sont extrêmement impressionnants. Pour eux, c’est forcément très dur physiquement mais selon moi, ça l’est surtout psychologiquement. Pour encaisser, ils doivent être absolument blindés mentalement. Sans préparation, je serais tout à fait incapable de tenir un tel rythme. Accepter d’aller aussi vite et aussi longtemps, c’est complètement fou. Ce n’est pas anodin. J’ai énormément de respect pour eux. Est-ce qu’à un moment, il y en a un qui va dire stop ? Je ne sais pas. On est, en tous les cas, loin de soupçonner ce que cela implique, ne serait-ce que pour manger, se déplacer ou même, tout bêtement, pour aller pisser. Je pense qu’ils doivent souffrir et je ne sais pas à quel moment ils vont dire « allez, là, on arrête les conneries ! ».
L’œil de Marc Guillemot
Après un premier Vendée Globe bouclé en troisième position tout en ayant participé au sauvetage de Yann Eliès en 2008-2009, Marc Guillemot a de nouveau goûté à l’incroyable aventure du tour du monde quatre ans plus tard. Alors victime de la perte de sa quille quelques heures seulement après le départ, le Quimpérois s’est vu malheureusement contraint à l’abandon mais il reste aujourd’hui l’une des figures emblématiques de l’épreuve. Il nous livre son regard sur la course.
