Le passage des skippers du Vendée Globe au large de ces districts des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) constitue ainsi une étape majeure de leur parcours, connue sous le nom de « porte des glaces ».
Depuis près de 70 ans, ces territoires d'exception, qui abritent l'une des plus fortes concentrations et diversités d'oiseaux et de mammifères marins au monde, accueillent chaque année entre 40 et 100 personnels techniques, scientifiques et militaires chargés de préserver ces sanctuaires de biodiversité, de conduire des programmes scientifiques de première importance en matière, notamment, de compréhension des changements globaux, et d'assurer la souveraineté de la France.
Doté d'un conseil consultatif présidé par la navigatrice Isabelle Autissier, qui a participé à l’édition 1996-1997 du Vendée Globe, la collectivité des Terres australes et antarctiques françaises entretient un rapport privilégié avec le monde de la mer.
De façon très concrète tout d'abord, l'une des missions essentielles de cette administration consiste à préserver au mieux la biodiversité exceptionnelle des espaces terrestres et maritimes sous juridiction française (ZEE) qui bordent les archipels Kerguelen et Crozet, et les îles Saint-Paul et Amsterdam plus à l'est. Intégralement classés en réserve naturelle nationale depuis février 2022 et inscrits au Patrimoine mondial de l'UNESCO, ils constituent le plus vaste espace protégé au niveau national, et le second au niveau mondial.
Sur le plan de la symbolique ensuite, la vie en milieu isolé que connaissent les personnels déployés sur ces territoires est souvent comparée à celle d'un équipage : engagement de chacun, solidarité, autonomie et relation forte aux éléments sont autant de marqueurs communs entre les deux expériences.
Le maintien d'une présence humaine permanente sur ces territoires du bout du monde exige enfin la mise en place d'une logistique complexe, assurée dans les districts austraux par le Marion Dufresne, navire ravitailleur couteau-suisse des Terres australes et antarctiques françaises basé à La Réunion.
Amené à ravitailler les districts quatre fois par an, le Marion Dufresne a d'ailleurs été mobilisé à deux reprises pour des opérations de sauvetage de skippers du Vendée Globe. En 2008, Bernard Stamm est contraint d'abandonner la course après s'être échoué dans le Golfe du Morbihan à Kerguelen suite à une avarie. Il sera rapatrié à La Réunion par le Marion Dufresne. En 2016, le Marion Dufresne est de nouveau mobilisé pour porter secours à Kito de Pavant, qui connait une avarie majeure sur sa quille après avoir heurté un objet non identifié au nord de l'archipel Crozet.
Engagées autour de valeurs communes à celles portées par le Vendée Globe, notamment en matière de protection des milieux marins et de solidarité maritime, les Terres australes et antarctiques françaises s'associent avec enthousiasme au Vendée Globe 2024 !