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Le changement est en marche !

Qu’ils se trouvent dans l’Indien ou dans l’Atlantique Sud, les marins du Vendée Globe ont tous pris un net coup d’accélérateur la nuit dernière. Ainsi, quelle que soit leur position dans la flotte – qui s’étire désormais sur près de 4 000 milles ! -, ils progressent à plein badin ce dimanche. La vitesse n’est toutefois pas leur seul point commun. Les uns et les autres ont en effet leur attention portée sur le système dépressionnaire qui pointe le bout de son nez et devrait les cueillir en milieu de semaine prochaine. Plutôt costaud, celui-ci promet notamment d’occasionner beaucoup de mer et de plonger d’un coup d’un seul tout le monde dans l’ambiance du Grand Sud même si, d’ores et déjà, le changement d’atmosphère commencer à se fait sentir !

COURSE, 30 NOVEMBRE 2024 : Photo envoyée depuis le bateau Fortinet - Best Western lors de la course à la voile du Vendée Globe le 30 novembre 2024. (Photo du skipper Romain Attanasio)
COURSE, 30 NOVEMBRE 2024 : Photo envoyée depuis le bateau Fortinet - Best Western lors de la course à la voile du Vendée Globe le 30 novembre 2024. (Photo du skipper Romain Attanasio)

« Fini les claquettes ! Cette fois, les bottes et les cirés sont sortis. C’est le début du changement de rythme mais aussi de vie à bord ! », a relaté Sébastien Marsset qui continue, dans l'immédiat, de plonger vers le sud à coup d’empannages pour se maintenir une bande de vent qui demeure très étroite. « Depuis quelques heures, ça a bien accéléré. Il y a plus de vent que ce à quoi je m’attendais, avec des risées jusqu’à 30 nœuds. La nuit est noire, on ne voit pas la mer et par moments le bateau fait de beaux plantés ! », a assuré le skipper de Foussier qui tente de tirer le maximum du potentiel de son IMOCA et se gratte la tête pour trouver la configuration la plus efficace. « Je ne sais pas si je dois prendre un ris ou deux. J’ai fait du grand spi très longtemps. Je l’ai affalé, il y avait 25 nœuds. C’était un peu tonique mais sympa », a détaillé le marin qui a fini par faire un « cocotier » - autrement dit, un joli sac de nœuds - dans son étai de J2 lors d’un empannage raté. « Il faut que je sois un peu plus patient, que j’arrive à me tempérer quand le vent n’est pas exactement comme j’aimerais qu’il soit ou qu’il devrait être parce qu’à ce rythme, je vais m’épuiser », a concédé Sébastien qui a, certes, multiplié les manœuvres au prix de beaucoup d’efforts, mais qui a malgré tout été récompensé puisqu’il est parvenu à grappiller deux places depuis hier. Reste qu’il le sait, si être rapide ces trois prochains jours sera évidemment important, ce qui le sera davantage c'est la stratégie mise en place pour le franchissement du cap de Bonne Espérance. « Il va falloir bien négocier le courant des Aiguilles en fonction de la latitude mais aussi et surtout regarder comment se forment les dépressions qui nous rattrapent derrière », a précisé Sébastien.

Une histoire de curseur

Et c’est bien là tout le sujet. Qu’ils se trouvent dans l’Atlantique Sud ou dans l’Indien, les solitaires commencent à les scruter à la loupe. Une première, plutôt vaste et active, est annoncée pour la journée de mercredi. « Il s’agit du premier système qui va occasionner possiblement plus de 7 mètres de houle sur la zone de course », précise Jacques Caraës, adjoint à la Direction de course. « Le début dans l’Indien risque d’être assez tonique. Il va falloir placer le curseur au bon endroit entre aller chercher du vent assez fort dans la dépression mais pas trop quand même afin d’avancer vite sans prendre trop de risques », a affirmé Benjamin Dutreux (GUYOT environnement - Water Family) qui tente de se projeter au mieux malgré l’imprécision des fichiers météo dans cette partie du globe, déjà dénoncée hier par Clarisse Crémer (L’Occitane en Provence), Yoann Richomme (PAPREC-ARKEA) et quelques autres. « En attendant, ce que j’essaie de faire, c’est de rester dans ce flux de vent entre ce front et le deuxième qui va passer, sans me faire rattraper par les petites zones de molle », a expliqué le Sablais qui a retrouvé un copain de jeu (Romain Attanasio - Fortinet – Best Western) en même temps ou presque qu’il a retrouvé du vent, hier soir. « Ça fait plaisir d’avancer, de retrouver des vitesses correctes et de sentir le bateau glisser », s’est réjoui le navigateur qui flirte de nouveau avec les 20 nœuds de moyenne, tout comme une large partie de ses concurrents, avec un avantage néanmoins toujours donné aux leaders, en particulier Charlie Dalin et Yoann Richomme

Anticiper et se placer

Flashés ce matin à plus de 24 nœuds, ces deux-là évoluent roue dans roue et se rendent coup pour coup, exactement comme ils le feraient sur une régate entre trois bouées. « C’est drôle et assez incroyable d’être bord à bord comme ça, au milieu de nulle part. On se retrouve comme à l’époque du Figaro même si on a déjà vécu ça en IMOCA puisque l’année dernière on avait terminé premier et deuxième de la Fastnet Race avec cinq minutes d’écart », a rappelé le skipper de MACIF Santé Prévoyance qui profite, lui aussi, des conditions actuelles propices à la vitesse mais décortique chaque nouveau modèle météo qui tombe pour se positionner au mieux pour la suite. « Il reste la journée d’aujourd’hui pour réfléchir à la manière dont on va gérer la dépression (une autre) qui nous concerne », a assuré le Havrais dont la trajectoire devrait commencer à donner quelques indications concertant son choix après le passage des îles Prince Edward (Marion et Prince Edward) prévu à la mi-journée. 


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