Née en Suisse en 1986, Justine Mettraux intègre le Centre d’Entraînement à la Régate à Genève à l'âge de 16 ans. Grande compétitrice, son désir de large grandit de jour en jour. En 2011, elle se lance sur le circuit Mini avec TeamWork, pour disputer la Mini Transat fin 2013. Au printemps de cette même année, elle candidate au projet SCA de Sam Davies - un équipage 100% féminin pour disputer la Volvo Ocean Race (aujourd’hui The Ocean Race) : « J’ai envoyé mon dossier, je ne pensais pas être prise, mais j’ai fait les sélections et ça s’est plutôt bien passé » déclare la navigatrice. Après la Mini Transat qu’elle termine 2e, en 2015, la Suisse dispute donc toutes les étapes du tour du monde en équipage - sauf celle du grand Sud - avec Team SCA. En 2016, Justine Mettraux se lance sur le circuit Figaro, toujours aux côtés de TeamWork. En parallèle, en 2017, elle intègre l’équipage de Dongfeng sur deux étapes de la Volvo Ocean Race, entre Melbourne et Hong-Kong puis en Europe. En 2021, elle s’engage en IMOCA avec 11 Hour Racing Team comme co-skipper et pour disputer The Ocean Race 2023. En 2022, elle rachète l’IMOCA Charal de Jérémie Beyou et s’aligne sur les courses de fin de saison.
Des débuts très prometteurs en solitaire en IMOCA
Hébergée au sein de Beyou Racing aux côtés de Jérémie Beyou et son nouvel IMOCA Charal, la navigatrice dispose de sa propre équipe, avec son boat captain Simone Gaeta et des techniciens dédiés. Dans la structure, certains postes sont transverses et bénéficient aux deux projets : l’électronique, le bureau d’études... Un atout pour la skipper : « Intégrer Beyou Racing m’a permis de bénéficier de tout ce qui était déjà en place pour Jérémie. L’équipe connaissait parfaitement le bateau, ça m’a aidé pour prendre rapidement en main le projet. J’ai pu récupérer toutes les données de performance de l’IMOCA, ça m’a permis de gagner beaucoup de temps. » Mais au-delà de ce cadre favorable, il faut saluer les performances sportives de la navigatrice qui, dès sa première course en solitaire en IMOCA, décroche une 6e place (sur le Défi Azimut – Lorient Agglomération) puis une très belle 7e place sur la course transatlantique de la saison, la Route du Rhum – Destination Guadeloupe.
L'expérience du grand Sud, un atout pour le Vendée Globe
En proie à de nombreux soucis techniques, d’abord sur le départ avec une latte de grand-voile cassée, puis des fissures sur les safrans et enfin une déchirure de grand-voile, l’étape du grand Sud n’est pas de tout repos pour l’équipe américaine 11 Hour Racing Team dont fait partie Justine. Actuellement à environ 1 500 milles du cap Horn, la flotte navigue incroyablement groupée au 25e jour de la 3e étape. Une expérience fondatrice pour son premier Vendée Globe qu’elle devrait disputer en 2024 : « On voit les soucis que l’on peut rencontrer, notamment en matière d’usure sur les bateaux. C’est forcément ‘du plus’ en termes d’expérience, de préparation, que ce soit d’un point de vue de la performance, de la technique ou encore de la météo. Ce ne sont pas des endroits où l’on a l’habitude de naviguer ! » confie la skipper. Son boat captain abonde : « toute l’équipe vit l’expérience actuelle de Justine comme une super opportunité ». Bien qu’elle soit en mer, la navigatrice reste extrêmement impliquée : « on est en contact sur whatsapp, même si on essaye de ne pas trop la déranger, elle a des voiles à régler ! Elle suit le chantier, elle répond à toutes nos questions avec la même sollicitude que quand elle est présente » ajoute Simone.
Un sponsor fidèle
10 ans après son premier projet de course au large en Mini, Justine Mettraux est toujours accompagnée par le même partenaire, TeamWork. À chaque étape de sa carrière, du Mini à l’IMOCA en passant par le Figaro, ils ont répondu présents : « TeamWork est une entreprise assez familiale dans le fonctionnement. Certains employés sont là depuis le début ! J’ai développé une relation de confiance avec le patron et sa femme. C’est vraiment une chance de pouvoir évoluer dans un cadre comme celui-là. » Sans brûler les étapes, son projet de tour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance est venu avec le temps : « L’envie de disputer le Vendée Globe m’est venue petit à petit avec l’expérience. Je suis super contente d’avoir l’opportunité de le faire maintenant. Il y a plein de super marins qui n’ont pas cette chance. Je mesure la chance que j’ai de préparer un Vendée Globe, dans de bonnes conditions, avec un bon bateau ! ». La navigatrice semble bien avoir toutes les cartes en main pour performer sur le circuit IMOCA...