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Jérémie Beyou : « dans une nouvelle dimension »

Il a pu profiter Jérémie ce matin, enfin, sans toucher aux écoutes, sans penser en permanence à son bateau. Le skipper de Charal signe la 4e place de ce Vendée Globe et donc la 4e meilleure performance de l’histoire de la course en faisant mieux que son ami Armel Le Cléac’h sur l'édition 2016. Mais derrière le soulagement, les sourires et le bonheur simple de retrouver les siens, il y a l’idée d’avoir mené un combat de chaque instant. Confidences sur les pontons.

LES SABLES D'OLONNE, FRANCE - 24 JANVIER 2025 : Jérémie Beyou (FRA), skipper de Charal, est photographié sur scène après avoir pris la 4e place du Vendée Globe, le 24 janvier 2025 aux Sables d'Olonne, France - (Photo by Olivier Blanchet / Alea)
LES SABLES D'OLONNE, FRANCE - 24 JANVIER 2025 : Jérémie Beyou (FRA), skipper de Charal, est photographié sur scène après avoir pris la 4e place du Vendée Globe, le 24 janvier 2025 aux Sables d'Olonne, France - (Photo by Olivier Blanchet / Alea)

Vendée Globe :

Quelle analyse fais-tu à chaud de ton Vendée Globe ?

Thomas Ruyant
Jérémie Beyou
CHARAL

Il m’a fallu un peu de temps pour accepter que ce soit la 4e place. Mais je suis fier de cette 4e place. À l’image de la course, l’arrivée n’a pas été simple. Il y avait 40 nœuds à proximité de la ligne, la mer s’est creusée, il a fallu rester vigilant... Il y a des courses qui sont plus faciles, plus fluides que d’autres. Celle-là était plus fluide pour les trois devant mais un peu moins pour moi et pour le groupe que j’ai réussi à mener. Mais quand c’est dur, tu es d’autant plus satisfait de ce que tu fais, d’arriver à t’en sortir. De toute façon, cette course c’est avant tout le dépassement de soi, c’est arriver à aller au bout, quoi qu’il arrive. 

 

Vendée Globe :

Comment as-tu vécu l’intensité de cette course ? 

C’est sûr qu’il faut être habitué à ça et qu’on s’oriente de plus en plus vers des courses très intenses. Après, il y a des « cut » météo qui se font et on n’y peut pas grand-chose. Mais on a vu qu’il ne faut jamais rien lâcher. Dans l’océan Indien, j’étais en mode « Solitaire du Figaro » avec mes cirés et mes bottes. À ce moment-là, tu dors par terre, tu manges par terre, tu fais la météo par terre… Tu as une main sur ton écoute en permanence. C’était vraiment dense. Ça ne pardonne pas la moindre erreur, la moindre impasse météo. Cette course est entrée dans une nouvelle dimension… C’est un truc de malade ! 

Vendée Globe :

C’est aussi le cas en matière d’émotions ? 
 

Oui bien sûr. Tu es en solitaire, sans assistance. Tu es dans 6 m2 pendant trois mois et quand ça se passe mal, tu es face à toi-même. C’est comme une caisse de résonance : tes émotions sont décuplées, elles résonnent dans ta tête et il faut réussir à passer au-dessus de ça. Cet exercice mental est très difficile, très stressant et très compliqué à gérer. 

Vendée Globe :

Qu’as-tu pensé du scénario de la course ? 

Je me suis longtemps dit que ça allait basculer. Les trois premiers sont partis dans l’océan Indien, je pensais qu’on allait recoller dans le Pacifique. Souvent, il y a des coups et ça peut faire l’élastique après le cap Horn. Mais là, ça n’a pas du tout été le cas et ça a rendu la course très particulière. Les trois premiers se sont retrouvés devant au bon moment. Un immense bravo à Charlie, un marin XXL, ce n’est pas rien de franchir la ligne d’arrivée deux fois en tête. Bravo aussi à Yoann et à Sébastien et bonne chance aussi à tous ceux qui sont encore en mer. 

Vendée Globe :

Il s’agit de ton 5e Vendée Globe, le 3e consécutif que tu as terminé... 
 

Cette course je l’adore, je l’aime, je la veux. Quelque part, j’avais un peu le sentiment qu’elle ne voulait pas de moi après mes deux premiers abandons et toutes les péripéties que l’on connaît. Mais dans le même temps, j’en ai terminé trois en naviguant à chaque fois comme il faut. Chacun a son aventure avec cette course, la mienne n’est pas simple. Malgré toutes les misères qu’elle me fait, je l’aime toujours ! 

Vendée Globe :

Est-ce que tu penses déjà à revenir sur le Vendée Globe ? 
 

 

J’ai d’abord envie de retrouver ma femme et mes filles, partir en vacances. Et on pourra me poser la question dans quelques semaines (rires) ! 


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