D’un côté, de nombreux plaisanciers souhaitent mettre à profit leurs traversées pour contribuer à la recherche scientifique, avec l’envie de connaitre l’environnement et d’agir. De l’autre côté, les scientifiques ont besoin de données de qualité pour comprendre l’océan.
Les skippers de la course au large ont permis de franchir un premier trait d’union, en initiant des mesures sur leurs voiliers. Mais les capteurs déployés sont chers et gourmands en énergie, les protocoles scientifiques exigent une mise en place minutieuse. C’est pourquoi un projet de recherche et développement technologique est en cours pour simplifier la collecte de données à la voile.

Etendre les mesures scientifiques plus largement dans le monde de la voile
Les scientifiques de l’Ifremer cherchent à simplifier la collecte de données à bord des voiliers pour étendre la démarche à tous les plaisanciers volontaires.

Un capteur low tech en développement
Le premier défi est de proposer des capteurs low tech. Un prototype, validé dans les laboratoires de l’Ifremer, est ainsi en cours de test sur le Vendée Globe. Les scientifiques ont travaillé sur des matériaux moins chers et un design plus basique, tout en conservant une technologie de précision dans la mesure. Car le dispositif doit permettre de mesurer la température et la salinité des eaux marines de surface, avec une précision à moins de 0,02°C pour la température.
Le deuxième défi est de simplifier les protocoles scientifiques pour collecter, transmettre, valider les données et s’assurer de leur cohérence. L’idée en cours de développement est notamment d’utiliser un réseau de nanosatellites, de la taille d’une boite à chaussures, et qui permettraient de transmettre aux scientifiques les données plus nombreuses avec la contribution des plaisanciers.
« Ce type d’observation par voilier est précieux à deux titres : pour valider les mesures des satellites et pour compléter nos suivis scientifiques dans des zones peu accessibles », rappelle Lucie Cocquempot, coordinatrice des programmes d’observation océanographique à l’Ifremer.