Les jours passent, interminables, et la patience des trois skippers encore en course est mise à rude épreuve. Englués dans une zone de molle, ils avancent au ralenti, chaque mille grappillé semblant aussi insignifiant qu’une goutte d’eau dans un seau percé. L’attente devient d’autant plus pesante que la plupart de leurs concurrents ont déjà rallié les Sables d’Olonne. Pour Denis Van Weynbergh, le moral oscille entre détermination et lassitude : « Ça va mais on aimerait bien passer cette fameuse ligne d’arrivée, être à la maison. Même si on aime être en mer, 100 jours, c’est long et ce n’est pas fini. » Une réalité qu’il accepte, mais qui ne rend pas la situation plus facile. La complexité de cette fin de course tient aussi aux choix stratégiques imposés par la météo. Il n’a pas pu suivre la même route que les autres et se retrouve dans une position inconfortable, comme un joueur d’échecs coincé avec un fou et un pion face à une armée de reines : « Je n’avais pas le même vent. Eux ont réussi à faire plus d’est. Moi, je continue de faire du nord car faire de l’est avec un cap au 100-110°, moralement, ce n’était pas possible. » Une option contrainte mais assumée, qui lui semble être la meilleure pour s’extraire de la dorsale et retrouver enfin du vent porteur. « Le gros dossier, c’est de sortir de là puis de l’anticyclone des Açores. On ne désespère pas. »
Des choix stratégiques imposés par la météo
Si la patience est leur principale alliée, il leur faut aussi faire des choix décisifs. Chacun tente de trouver la meilleure route, quitte à défier les fichiers. Pour Manu Cousin, ce ne sont pas seulement les petits airs qui compliquent sa progression, mais aussi l’instabilité de l’atmosphère.