Le scénario final
« Ce à quoi on assiste n’a rien de surprenant, ni sur le duo, ni sur la composition du duo, ni sur le timing. D’une part, on s’attendait à ce que Charlie et Yoann soient à ce niveau-là. C’est un peu décevant pour certains autres, dont Thomas (Ruyant, VULNERABLE) qui a été décroché mais ça fait partie de la course. La course est très rapide mais là aussi, ce n'est pas surprenant, la dernière édition avait été très lente. Les bateaux ont beaucoup progressé et les marins ont su pousser leur machine ».
Des écarts qui surprennent
« Ce qui est surprenant par contre, ce sont les écarts. Je ne parle pas des écarts avec le dernier (Denis Van Weynbergh) qui a le temps de prendre son temps et qui a bien de la chance. En revanche, l’écart entre les trois premiers et le paquet derrière autour de Sam Goodchild, c’est assez impressionnant. Il y a presque un océan d’écart, c’est incroyable ! »
Le finish
« Pour moi, l’issue du duel ne peut se jouer que sur un coup de malchance. Eux n’ont pas le droit de le dire pour eux-mêmes mais moi j’ai le droit de le dire à leur place ! Ça pourrait être une casse qu’ils n’ont pas anticipée et qui les handicaperait énormément. C’est arrivé à Charlie dans les mers du Sud, à Yoann vendredi… Ça peut se jouer sur leur capacité à tenir mentalement jusqu’au bout. Je me souviens être allé à l’arrivée de François Gabart. Il a fallu attendre qu’il passe vraiment la ligne pour sourire. Jusqu’au bout, il avait peur qu’Armel Le Cléac’h revienne. Ça va être le lot de leur quotidien avant de franchir la ligne. Et le vainqueur sera celui qui fera le moins d’erreurs ! »
Le groupe des poursuivants
« Pour moi, une partie du résultat s’est jouée aux Sables d’Olonne, quelques heures après le départ. On a alors assisté à une scission, certains étaient dans le match et d’autres regardaient le train partir. Il fallait être dedans tout de suite, être très rigoureux, très concentré sur ce qui se passait. L’édition 2020 a été une exception parce que ce n’est jamais parti par devant. Il n’empêche, on a vu des options intéressantes dans la remontée de l’Atlantique. Nicolas Lunven et Paul Meilhat sont partis plus vers le large ce qui est une option traditionnellement logique mais qui ne s’est pas avérée performante. La stratégie le long de la côte, peut-être plus risquée, a en revanche été plus payante. C’est aussi ça la compétition ! »
La course de Jean Le Cam
« Il a fait un pari que j’estimais perdu d’avance : croire que ce qui s’était passé il y a quatre ans pouvait se reproduire. Les foilers sont beaucoup plus rapides que les bateaux à dérives et la course ne fait que le confirmer. Maintenant, il a fait un bateau pour lui, pour sa façon de naviguer. Comme c’est un très bon marin et un très bon régatier, il n’a pas peur quand il y a 50 à 60 nœuds. Il a su tirer son épingle du jeu et s’en sort très bien, en jouant avec des bateaux qui auraient eu la possibilité d’être loin devant. »