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Dès ce soir, ils entrent dans le vif du sujet

Après une entrée en matière en douceur et une première nuit paisible, l’ensemble de la flotte va aborder à partir de ce soir le passage du Cap Finisterre. Les conditions seront engagées – 30 nœuds de vent, des rafales à 40 nœuds – tout au long de la nuit. Objectif : s’en extirper sans encombre pour continuer la descente de l’Atlantique.

À bord de MACSF (Isabelle Joschke)
© @ Isabelle Joschke

La journée du départ et l’émotion qui va avec sont désormais bien rangés dans leurs boîtes à souvenirs. La course a bel et bien commencé et ça s’entend à la VHF où les skippers annoncent régulièrement leurs empannages. « La régate a déjà repris ses droits et on est tous à fond », sourit Sam Goodchild (VULNERABLE). Les conditions étaient particulièrement clémentes, la flotte est encore très groupée. À la mi-journée, 60 milles séparent ainsi Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance), leader depuis ce matin, du dernier Jingkun Xu (Singchain Team Haikou). 

Surtout, il faut redoubler de vigilance quand les bateaux se croisent. « On est très proches les uns des autres, il y a eu des croisements super chauds dans la nuit », confie Samantha Davies (Initiatives-Coeur). « Ce n’était vraiment pas facile de trouver du vent dans les premières heures », ajoute Benjamin Dutreux (GUYOT environnement – Water Family), invité ce midi du Vendée Live, l’émission quotidienne et officielle de la course.


Il y a encore un peu de magie

Sébastien Simon

Groupe Dubreuil

Néanmoins, les skippers ont pu prendre le temps d’apprécier le spectacle au fil de cette première soirée puis d’une nuit paisible et douce. Nicolas Lunven (Holcim-PRB) a photographié la lune qui se reflète dans l’un de ses foils et Sébastien Simon (Groupe Dubreuil) assure qu’il y avait « encore un peu de magie ». « C’est une nuit spectaculaire et claire avec la lumière des bateaux au loin », décrit Pip Hare (Medallia). « On progresse au portant, c’est assez incroyable à cette période-là de l’année », souligne Antoine Cornic (HUMAN Immobilier).

« J’ai pu décapoter la décapotable, s’amuse Benjamin Ferré à la vacation. Et ce matin, on a un temps de rêve ! » Le bizuth s’est réveillé « avec Jean Le Cam (Tout commence en Finistère - Armor-lux) et Sébastien Marsset (FOUSSIER) à mon vent et Romain Attanasio (Fortinet – Best Western) juste derrière »Le grand ciel bleu, parsemé d’une poignée de nuages, a offert un cadre idéal pour commencer cette première semaine au large. Denis Van Weynbergh (D'Ieteren Group) savoure : « je vais me préparer un petit déjeuner, café et tartines de confiture, pour en profiter ». 

Une 2e nuit qui focalise toutes les attentions

Ces conditions ont permis de résoudre facilement les petits pépins que certains ont eu à affronter. Boris Herrmann (Malizia-Seaexplorer) a fait face à un problème de vérin de quille, Conrad Colman (MS Amlin) – dont le départ avait été retardé – a eu un blackout électronique. Maxime Sorel (V and B - Monbana – Mayenne) a quant à lui dû poser un patch sur son grand gennaker (sa grande voile d’avant), qui s’était déchiré. De leur côté, Denis Van Weynbergh (D’Ieteren Group) a manqué un empannage ce qui l’a obligé à « une manœuvre un peu rock’n'roll » et Benjamin Ferré a dû choquer son spi en pleine vacation alors qu’il partait au tas (un écart de route involontaire où le bateau se couche ndlr).

Ce lundi, tous ont pris le temps de bien étudier les fichiers météos. La prochaine nuit sera en effet bien moins paisible à l’abord du Cap Finisterre, la pointe nord-ouest de l’Espagne. « C’est la première zone sportive de la course, souligne Basile Rochut, consultant météo du Vendée Globe. Au moment de son passage, le vent sera fort avec 30 nœuds de vent et des rafales à 40 nœuds ». En somme, la nuit risque d’être mouvementée pour la flotte, d’autant que le vent devrait continuer à se renforcer.

Deux options et une prudence de mise 

Les skippers aborderont également le passage du DST (dispositif de séparation du trafic que les marins ne peuvent traverser). Deux options s’offrent à eux : passer à l’Ouest du DST ou à l’Est, cette seconde option étant plus périlleuse puisqu’elle longe les côtes. « En faisant attention, je pense qu’on peut passer entre la terre et le DST », sourit Denis Van Weynbergh. Ce matin aux vacations, Sam Goodchild assurait aussi « ne pas avoir décidé » de l’option qu’il prendrait. 

« Le passage du cap Finisterre sera sensible, poursuit le Britannique. Ce ne sera pas très long mais le vent va être plus fort. Il va falloir s’assurer de rester dans la régate sans faire de bêtise ». Pour se préserver, Violette Dorange (Devenir) a décidé d’affaler son spi dès que le vent a atteint une vingtaine de nœuds. « Ça me permet d’être un peu plus “safe”, confie la benjamine de cette 10e édition. Je me méfie du vent du cap Finisterre qui peut rentrer très très fort, surtout en début de course ». Ensuite, la descente de l’Atlantique va continuer et la régate aussi.  « Les routes convergent, il devrait y avoir peu d’écart entre les bateaux », analyse Basile Rochut.  De quoi promettre une sacrée bataille !          


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