Pour une fois, les vidéos ne suffisent pas. Guirec Soudée le disait à sa manière la semaine dernière quand il filmait pour la première fois la virulence des mers du Sud : « on ne voit pas trop parce que l’image écrase mais ça secoue ». Et décidément, oui, ça secoue beaucoup pour une grande majorité de skippers. Un groupe conséquent, allant d’Isabelle Joschke à Kojiro Shiraishi (DMG MORI Global One, 33e), est confronté à une dépression très virulente, semblable à celle qu’avait endurée la tête de flotte la semaine dernière. Au programme : des vents à plus de 40 nœuds en moyenne et des rafales jusqu’à 60 nœuds. « Les prévisions sont plutôt précises dans les mers du sud en termes de positionnement mais elles sont souvent sous-estimées en force », précise Basile Rochut, consultant météo du Vendée Globe. Les compteurs s’affolent donc et, à bord, il faut s’adapter, résister, tenir bon et tout oublier, la fatigue, l’humidité, la répétition des efforts…
« C’est un peu la guerre »
Pour y faire face, un groupe s’est positionné depuis plusieurs jours au Nord. Il est mené par Isabelle Joschke suivie non pas sept mais huit mercenaires : Alan Roura (Hublot, 19e), Jean Le cam (Tout commence en Finistère, 20e), Giancarlo Pedote (Prysmian 22e), Benjamin Ferré (Monnoyeur - DUO for a JOB, 23e), Sébastien Marsset (FOUSSIER, 25e), Violette Dorange (Devenir, 26e), Arnaud Boissière (La Mie Câline, 29e) et Éric Bellion (STAND AS ONE, 30e). « Ils ont très bien anticipé la dépression en se plaçant bien au Nord, encore plus que Yoann Richomme et Thomas Ruyant la semaine dernière », souligne Basile. Alors que la dépression les rattrape, tous savent qu’après avoir mangé du pain noir, ils pourront empanner et faire une route assez directe. « C’est un très bon positionnement », conclut le consultant météo. Parmi ce groupe du Nord, il y a la benjamine du Vendée Globe, Violette Dorange (Devenir, 26e). Contactée aux vacations, elle raconte :