On devrait tous écouter Loïck Peyron. Parce que le marin, connu et reconnu par les Français au-delà des passionnés, sait mettre des mots sur la réalité vécue par les marins, à terre un peu et en mer surtout. Loick sourit à l'idée de faire partie de l'histoire (en plus de sa participation en 1989, il était sur la ligne de départ en 2008). Il s'amuse de sa popularité sur les pontons et voit d'un bon œil l'émergence de toute une génération de marins. Ce dimanche, il livrera ses analyses et ses bons mots lors du direct vidéo du Vendée Globe aux côtés de la navigatrice Élodie Bonafous et du journaliste Maxime Cogny. Mais avant, il a pris le temps de revenir sur les enjeux d’un départ forcément à part.
Le départ, l'enjeu psychologique. « A chaque grande course et encore plus pour un tour du monde, il y a une charge et une décharge mentale le Jour-J. La pression est multiple : elle vient de la préparation, des attentes placées dans les marins par la famille, les proches, le public. Ensuite, la traversée du chenal est un moment particulier. Il y a peu d’endroits au monde qui ressemblent à une telle allée des gladiateurs qui partent vers le large. À l’issue de ce moment, c’est une somme de contraintes énormes qui s’arrête net d’un seul coup, dès le ‘top départ’. »
La météo clémente. « Parfois, la météo ajoute une dose de stress et d'appréhension. Le fait qu’elle soit clémente ce dimanche avec peu de vent et pas de mer, ça change tout. C'est tellement agréable de partir pied nu et détendu ! S’il y a très peu de vent, les bateaux sont certes peu manoeuvrants mais il n’y a pas d’inquiétude particulière. Néanmoins, avec l'ergonomie des bateaux (la majorité des cockpits sont désormais fermés), il faut être vigilant. Ce serait dommage de faire une bêtise sur la ligne de départ. »