Il y a 35 ans, une éternité donc, nombreux étaient ceux qui prenaient les marins pour des fous à l’heure de partir à l’assaut du globe. Dix éditions plus tard, il y a toujours des fous - joyeux et téméraires - à s’élancer pour la même aventure. Ces marins-là, quarante amateurs de large de 23 à 65 ans, en rêvent tous depuis longtemps. Ils le préparent assidûment depuis quelques années, ils se sont fait et refait les scénarios dans leur tête et puis ils y sont, enfin, prêts à découvrir ce royaume que les terriens connaissent si peu. Tous s’attendaient à être ébranlés par l’expérience qui les a propulsés d’une dernière nuit à l’abri des regards aux feux des projecteurs, puis au large. Mais il faut le vivre pour le croire, tant le tourbillon d’émotions est intense et emporte tout le monde avec lui.
Les marins, tous fêtés, tous acclamés
Tout commence en fin de nuit dans une ville déjà bien éveillée. Au village, les membres des équipes arrivent au compte-goutte. Visage concentré, dernières consignes, dernières vérifications et derniers moments dans un calme relatif. Le ponton se remplit progressivement, les abords du village et du chenal aussi. 7h24, les radios crépitent : « Dalin arrive ».
Charlie descend sur les pontons, une allée humaine s’est formée autour de lui. Il inaugure ce qui va devenir systématique pour les adieux : les marins acclamés par chaque team en traversant les pontons. habitude prise lors de la dernière édition, quand la crise sanitaire avait empêché le grand public de vivre ça. « C’était plus facile il y a quatre ans », souffle Maxime Sorel (V and B - Monbana – Mayenne). Les skippers sont salués par le président du Vendée Globe et du Conseil départemental de la Vendée, Alain Leboeuf, rejoint un peu plus tard par le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, et par un autre de ses prédécesseurs, Philippe De Villiers.