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Damien Seguin : « se nourrir de l’énergie des JO »

Il est le plus « olympien » des skippers du Vendée Globe. Le marin de Groupe APICIL a disputé quatre olympiades et remporté deux médailles d’or. Il fera partie de l’encadrement de l’équipe de France paralympique et assistera cette semaine à des épreuves à Lille et à Paris. Mais avant, il revient sur l’engouement autour des JO, évoque l’équipe de France de voile et dresse certains parallèles avec la course au large.

Damien Seguin, JO de Londres
Damien Seguin, JO de Londres
© Jesus Renedo / Sailing Energy / Word Sailing

Damien Seguin est le skipper du Vendée Globe qui connaît le mieux la magie des Jeux Olympiques et Paralympiques. Il a en effet disputé quatre olympiades consécutivement de 2004 à 2016. Le natif de Briançon a remporté trois médailles dont deux en or, à Athènes et à Rio, et a également été porte-drapeau de la délégation tricolore à Londres (2012). Depuis qu’il a fait le choix de la course au large, Damien garde un œil avisé sur les sports olympiques. Lui qui fera partie de l’encadrement de l’équipe de France paralympique s’apprête à vivre de l’intérieur les JO. S’il ne s’est pas rendu à Marseille pour assister aux épreuves de voile, il ira voir des matchs de handball à Lille mais aussi de l’athlétisme, du water polo et du taekwondo à Paris. 

Vendée Globe :

Tu as participé à quatre éditions des Jeux paralympiques en tant qu’athlète. Comment vis-tu ces Jeux Olympiques à Paris ? 

Damien Seguin

Damien Seguin

GROUPE APICIL

Comme une énorme fête ! C’est incroyable de voir l’engouement du public dans les stades, à la télévision et à la radio. Il y a une sacrée ambiance, les sites sont magnifiques, le public est au rendez-vous. Et puis l’équipe de France brille. La première semaine a été idéale et offre une belle image au sport français. La France était attendue en matière de sport, d’organisation et elle a su répondre favorablement. 

Damien Seguin, JO de Londres
Damien Seguin, JO de Londres
© Damien Seguin

Gérer la pression, le plus difficile.

Damien Seguin

GROUPE APICIL

Vendée Globe :

Tu connais les grands événements, Vendée Globe, Jeux olympiques et paralympiques… Il y a des passerelles à dresser entre les événements ? 

Damien Seguin

Damien Seguin

GROUPE APICIL

Oui, même s’ils semblent totalement différents. Ce qui est intéressant au niveau sportif, c’est qu’il y a la même routine avec des cycles de quatre ans. C’est une temporalité que je maîtrise bien maintenant. Pour avoir des objectifs élevés, il faut bien s’entourer, planifier sa préparation à court, moyen et long terme… Côté performance, il convient de bien gérer la pression, ce qui est le plus difficile.

Vendée Globe :

Il y a des méthodes utilisées pour la préparation mentale des athlètes qui peuvent servir quand on est skipper ? 

Damien Seguin

Damien Seguin

GROUPE APICIL

Oui totalement. En ayant côtoyé ce monde depuis plusieurs années, je sais qu’un des éléments essentiels, c’est la préparation mentale, la capacité à faire face à la pression du résultat et la pression de l’échec. Ce qui est primordial, c’est de tenter de ne pas subir les choses. J’en parle beaucoup aux jeunes qui vont disputer leurs premiers Jeux Paralympiques : il convient de tout faire pour être prêt le Jour-J sans se mettre de pression supplémentaire. Pour certains, la pression est galvanisante mais pour d’autres elle empêche de s’exprimer sereinement. 

Damien Seguin
Damien Seguin
© Damien Seguin

Que la médaille en voile puisse faire office de déclic.

Damien Seguin

GROUPE APICIL

Vendée Globe :

Quel regard portes-tu sur la première semaine de compétition en voile ? 

Damien Seguin

Damien Seguin

GROUPE APICIL

Si à peine la moitié des athlètes français sont entrés en lice, on pouvait espérer une médaille dans chaque série. Heureusement qu’il y a eu la médaille de bronze de Charline Picon et Sarah Steyaert ! J’espère que ce premier podium permettra aux autres de se lâcher, que ça puisse faire office de déclic. 

Vendée Globe :

Comment décris-tu le plan d’eau de Marseille ?

 

Damien Seguin

Damien Seguin

GROUPE APICIL

On savait qu’il allait être très compliqué.  Le test event qui s’y était déroulé en juillet l’an dernier a fait office de trompe-l’œil puisque les conditions avaient été magiques. Là, on retrouve plutôt des conditions d’été autour de la rade. Les régates se déroulent en grande majorité dans du petit temps ou sont reportées. Pour avoir déjà vécu des JO sur des plans d’eau compliqués, je sais que ça peut être crispant ! Et puis le fait d’être excentré de Paris, de ne pas être dans la ferveur du village olympique, ça ne permet pas de tirer la quintessence de l’événement. Ça doit être dur pour certains athlètes. 

Vendée Globe :

La médaille de bronze en 49er, c’est l’histoire d’une athlète qui change de série (Charline Picon) et d’une autre (Sarah Steyaert) qui a fait une pause dans sa carrière sportive… Ce sont des parcours inspirants ? 

Damien Seguin

Damien Seguin

GROUPE APICIL

Oui totalement, ça démontre que l’on peut changer, surtout en voile. C’est un sport où l’expérience permet d’avoir une carrière longue même si ça reste très physique. Par ailleurs, le fait de faire une pause est parfois salvateur. On pense toujours que tu stagnes si tu ne fais rien. Mais à chaque fois que j’ai dû m’arrêter – pour une blessure, un changement de série ou à cause des études – je suis revenu en étant plus fort après. Ça te permet de réfléchir au sens que tu souhaites donner à ton projet et donc d’avoir plus de clairvoyance quand tu te lances à nouveau. 

Vendée Globe :

Nous avons passé la barre symbolique des 100 jours avant le départ du prochain Vendée Globe… Dans quel état d’esprit es-tu ? 

Damien Seguin

Damien Seguin

GROUPE APICIL

Nous sommes sur la feuille de route que l’on s’était fixée avec le team voile Groupe APICIL. Le chantier a été terminé vendredi soir et toute l’équipe est partie pour une quinzaine de jours de vacances. Je voulais qu’on réussisse ça, qu’on soit dans les temps pour qu’ils puissent avoir un repos bien mérité. Et on reviendra à la fin du mois bien reposés pour attaquer la dernière ligne droite ! Moi, je vais me nourrir de l’énergie des JO pour revenir plus motivé encore !


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