Son premier Vendée Globe, Damien Seguin l’avait bouclé, on ose l’écrire, de main de maître ! Sixième sur la ligne, septième au classement final avec son vieil IMOCA à dérives, le champion paralympique né sans main gauche avait conquis le cœur du public, et marqué l’histoire de la course, remontant le chenal des Sables d’Olonne déguisé, symbole de son autodérision, en capitaine Crochet ! Sur la course, ce sont plutôt des uppercuts qu’il n’avait cessé de délivrer durant près de trois mois à ses concurrents directs, bataillant sans cesse dans le groupe de tête, et montrant avec brio que l’océan fait bien peu de cas des petites différences entre les humains…
Qu’importe une main en moins, seul compte le talent du marin ! Et à ce petit jeu-là, celui qui a grandi en Guadeloupe avant de faire ses armes dans l’équipe de France paralympique a été plus que bien doté ! Deux médailles d’or aux Jeux d’Athènes et de Rio en 2.4 mR, une en argent à Pékin, quintuple champion du monde… rien que ça ! Mais ça ne suffisait pas à ce féru de compétition qui avait envie aussi de prendre le large en solitaire. Figaro, Class40, puis IMOCA : rien ne rassasie sa faim de progresser et repousser ses limites. Quatre ans après son premier Vendée Globe, il repart avec une nouvelle monture ambitieuse, qui n’est autre que le bateau vainqueur de la dernière édition, remis au goût du jour avec de nouveaux foils ! A son bord, il a promis de ne pas y aller de main morte avec la concurrence.