Encore premier à Bonne Espérance
Plus affable, désireux d’en profiter davantage, Charlie Dalin reste néanmoins un skipper hors pair. Favori sur le papier, le quarantenaire ne tarde pas longtemps à faire honneur à son rang. Au lendemain du départ, il occupe déjà la place de leader. Une semaine plus tard, il pointe à 210 milles du premier, Jean Le Cam : ce sera l’écart le plus grand qui le sépare de la première place tout au long de la course.
À l’approche de l’équateur, son option très Ouest finit par être récompensée. Lors du passage il s’amuse à rappeler qu’en 2020, il n’avait pas fait d’offrande à Neptune « J'aurais dû ! ». Cette fois-ci, le Normand respecte à la lettre la tradition en offrant une gorgée de Calvados à son bateau, à la mer et au marin. Charlie est alors deuxième derrière Thomas Ruyant (VULNERABLE) puis accélère dans l’Atlantique Sud. Il est le premier à bénéficier d’une forte dépression qui s’est formée au large du Brésil et qui a propulsé tout le wagon de tête jusqu’au cap de Bonne Espérance. Là, il améliore le record équateur – Bonne Espérance de 21 heures (7 jours, 18 heures, 39 minutes).Charlie était déjà en tête de ce cap il y a quatre ans et il sait, comme tous les autres, l’importance d’aborder en tête les mers du Sud, si harassantes et imprévisibles. Et ça s’est vérifié cet hiver, surtout quand s’est creusée une forte dépression dans l’océan Indien. S’est posée avec acuité la question de poursuivre à l’Est malgré la virulence du phénomène. Certains pouvaient la suivre, d’autres n’en avaient pas l’opportunité. Charlie lui, a décidé de foncer. Y aller, coûte que coûte, accepter des conditions très fortes, une poignée de jours à serrer les dents, à veiller à tout, à tenir bon. Dans son sillage, seul Sébastien Simon (Groupe Dubreuil) tient la cadence. En 72 heures, tous les autres rivaux sont relégués à plus de 600 milles.