Cette nuit encore - la vingt-sixième de ce Vendée Globe pour les apothicaires pointilleux sur les comptes - les marins n’ont pas ménagé leurs efforts. Et les messages envoyés à la terre, en sont, de fait, inversement proportionnels. Alors commence le grand jeu des devinettes, celui que connaît par cœur l’arpenteur zélé de cartographie. On se surprend à scruter leurs vitesses en y cherchant des indices de ce qu’ils peuvent bien vivre dans l’instant, à faire défiler les réglages météo et les heures à venir quitte à frôler la crise d’épilepsie, à interpréter les mouvements de trajectoire comme un haruspice dans les entrailles d’un poulet…
Verdict ? Une chose est sûre, c’est que devant, ils sont dans le dur. Enfin non, Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance), qui continue à filer à près de 23 nœuds de moyenne, continue de donner cette impression de facilité. Non seulement le bonhomme est en train de gagner son bras de fer avec une tempête australe, mais il semble en même temps adresser un petit « coucou » espiègle à ses camarades-concurrents. Parce qu’en plus de réussir à se maintenir à l’avant de la dépression et d’en bénéficier de ses vents puissants sans subir sa mer déchaînée, le second du dernier Vendée Globe creuse l’écart. Et spectaculairement !
« Je ne tiens pas les routages »
Son poursuivant, Sébastien Simon, n’a pas réussi à tenir la cadence du Havrais. Déjà décroché de 80 milles hier, le skipper de Groupe Dubreuil accuse ce matin plus du double de retard sur le leader. Surtout, le marin est désormais passé de l’autre côté du système dépressionnaire, en arrière de son centre, et ne bénéficie donc plus des mêmes conditions que son prédécesseur :