À tous ceux qui aiment que les choses soient claires, à tous ceux qui aiment les certitudes, sachez que le Vendée Globe ne répond jamais à cette logique. En tout cas pas là, pas maintenant, pas après huit jours de course. Il faut se contenter de ne pas savoir, se borner à répéter que tout peut arriver. Et puis comprendre que le principe d’un élastique - ça creuse devant puis ça revient derrière – est décidément très adapté à la course au large.
Les leaders freinés
En tête de course, le trio de tête - Sam Goodchild (VULNERABLE), Sébastien Simon (Groupe Dubreuil) et Thomas Ruyant - a été rejoint au fil de la journée par Nicolas Lunven (Holcim-PRB). Le Britannique a été le premier à avoir buté sur une zone sans vent, ce qui a permis à ses poursuivants de revenir, avant qu’ils ne soient à leur tour ralentis.
Christian Dumard, consultant météo du Vendée Globe, explique la situation : « on fait toujours face à une dépression au Nord-Ouest des Canaries qui bougent peu. Ça a une influence sur l’alizé et ça engendre ces zones de molle ». Ce sont donc les leaders qui ont été les premiers à être freinés, ce qui a permis au reste de la flotte de revenir légèrement : Sébastien Simon pointe à 9,1 milles du leader Sam Goodchild, mais pas de quoi entamer l’enthousiasme du Britannique, qui a répondu aux vacations ce matin. « Je suis fier de ma position et je profite, d’autant que je ne sais pas combien de temps ça va durer. Il y avait des risques avec ma route, il fallait jouer avec les grains, les bascules de vent et j’ai eu un peu de réussite ». Même s’il a été ralenti dans la journée, lui préfère se focaliser sur le Pot-au-Noir qu’il devrait aborder dans deux jours. « La grande question, c’est de savoir comment le passer », confie-t-il.
« Tout est aléatoire, il faut arrêter de réfléchir »
Il n’empêche, sa prise de pouvoir et l’écart qu’a creusé le trio de tête ne sont pas si faciles à encaisser pour leurs poursuivants. Jérémie Beyou (Charal) l’a reconnu ce matin :