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Antoine Cornic, 28e du Vendée Globe

Ce vendredi à 14h02, après 96 jours et 1 heure en mer, Antoine Cornic a franchi la ligne d’arrivée du Vendée Globe, concluant une aventure qu’il nourrissait depuis plus de deux décennies. À bord de son IMOCA HUMAN Immobilier, qu’il surnomme lui-même affectueusement La Cigogne, le Rétais a vécu bien plus qu’une course : un voyage personnel intense où chaque mille parcouru l’a rapproché d’un rêve longtemps laissé de côté, mais jamais oublié. Vingt ans après une première tentative avortée, il a su prouver qu’il n’est jamais trop tard pour réaliser ses ambitions. À travers les tempêtes, les avaries et les moments de doute, il a tenu bon, porté par sa persévérance et sa passion pour l’océan.

LES SABLES D'OLONNE, FRANCE - 14 FEVRIER 2025 : Le skipper de HUMAN Immobilier Antoine Cornic (FRA) est photographié en train de prendre la 28ème place du Vendée Globe, le 14 février 2025 aux Sables d'Olonne, France - (Photo by Jean-Louis Carli / Alea)
LES SABLES D'OLONNE, FRANCE - 14 FEVRIER 2025 : Le skipper de HUMAN Immobilier Antoine Cornic (FRA) est photographié en train de prendre la 28ème place du Vendée Globe, le 14 février 2025 aux Sables d'Olonne, France - (Photo by Jean-Louis Carli / Alea)

Dès les premières semaines, Antoine Cornic a dû composer avec des conditions éprouvantes, des choix tactiques délicats et des ennuis mécaniques. Le vent, la mer et la solitude lui ont rapidement rappelé que ce Vendée Globe ne serait pas une traversée de tout repos. L’un des épisodes marquants de son aventure a été la déchirure de sa voile d’avant sous un grain violent à plus de 70 nœuds, suivie d’une avarie sur le rail de grand-voile dans l’océan Indien. Déterminé à poursuivre sa route, il a improvisé une réparation risquée en grimpant dans son mât pendant cinq heures, près de l’île de Saint-Paul, dans des conditions épuisantes. Ce moment est un symbole de sa résilience : face à chaque coup dur, il a su trouver des solutions pour garder « La Cigogne » en état de naviguer.

Le cap Horn, entre larmes et délivrance

Le 15 janvier, lorsqu’il franchit le cap Horn, le Rétais laisse éclater son émotion. Le passage de ce lieu mythique représente plus qu’un simple jalon géographique : il est le symbole d’un rêve qui prend forme. « Vingt ans que je l’attends, celui-là ! » s’exclame-t-il, les yeux embués de larmes et le poing levé en signe de victoire. Il improvise même une boucle d’oreille au marqueur, une tradition adoptée par certains marins pour marquer ce moment. Le cap Horn marque également un tournant dans la course : désormais, la route vers la maison est tracée.

Naviguer sans pression, mais avec passion

Contrairement à de nombreux skippers en quête de performance, le skipper de HUMAN Immobilier s’est engagé dans ce Vendée Globe sans pression de résultat. Dès le départ, l’objectif était clair : boucler la boucle et savourer l’aventure dans toute sa dimension humaine et maritime. « J’aime être seul, longtemps, en mer », confiait-il avant la course. Ce goût pour la solitude a été un atout majeur, lui permettant de surmonter les moments de doute sans perdre pied. Son entourage, notamment sa femme, a également joué un rôle clé en le soutenant à chaque étape de sa préparation. Cette dynamique de confiance lui a permis de vivre pleinement l’aventure sans craindre l’échec, mais en visant avant tout la réussite personnelle.

Un retour triomphant, un rêve réalisé

En franchissant la ligne d’arrivée, il conclut bien plus qu’un tour du monde : il tourne la page d’une quête entamée vingt ans plus tôt. Là où d’autres auraient peut-être abandonné l’idée, il a su se battre pour donner une seconde vie à ce rêve. Aujourd’hui, il rentre avec des souvenirs inoubliables et une leçon de vie : mieux vaut prendre des risques et vivre avec des remords que de s’enfermer dans des regrets. Pour lui, ce Vendée Globe est la preuve que l’audace et la persévérance finissent par payer.

Sa course en chiffres

Heure d'arrivée (heure française)
Temps de course 96j 01h 00min 59s
Écart au premier 31j 05h 38min 10s
Antoine Cornic a parcouru les 23 906 milles du parcours théorique à la vitesse de 10.37 nœuds.
Antoine Cornic a réellement parcouru 27 203 milles à 11.80 nœuds de moyenne.

Temps de passage

Une carte du monde comprenant les points de passage stratégiques du Vendée Globe
  • Équateur (aller) 13j 10h 38min 51s
  • Cap de Bonne Espérance 26j 07h 55min 09s
  • Cap Leeuwin 41j 13h 49min 19s
  • Cap Horn 66j 02h 53min 27s
  • Équateur (retour) 81j 13h 51min 12s

Les temps forts de sa course

  • Après un très bon début de course perturbé seulement par une avarie d’hydrogénérateur, Antoine profite de la pétole pour remonter au classement, et s’empare même de la 4e place !

  • Passage de l’équateur en 34e position sur son bateau baptisé « la cigogne », au coude à coude avec Fabrice Amédéo.

  • Antoine passe très proche de l’île Tristan Da Cunha et essuie sa première dépression de l’Atlantique Sud, alors qu’il est 34e.

  • Le cap de Bonne Espérance est franchi en 32e position, dans des conditions musclées.

  • Avarie de voile d’avant à bord de Human Immobilier : Antoine perd son FR0, déchirée en deux dans un grain à plus de 70 nœuds. « Le pépère est toujours debout ! »

  • Antoine largue sa bouée météorologique dans l’océan Indien.

  • Dans de très grosses conditions météo et de mer, Antoine subit une avarie importante sur le rail de sa grand voile, qui l’oblige à se dérouter vers les Îles Saint-Paul et Amsterdam.

  • Opération commando aux abords de l'Île de Saint-Paul pour grimper dans le mât pendant près de 5 heures et réparer le rail. Victoire, la grand-voile est à nouveau en place et le bateau peut reprendre sa route malgré l’épuisement !

  • Cap Leeuwin franchi pour Antoine en 32e position, avant une violente dépression qui l’attend sous la Tasmanie avec des rafales à 80 nœuds.

  • Joyeux anniversaire Antoine ! 45 ans célébrés le long de la ZEA, au milieu du Pacifique, en 31e position, à la chasse au Oliver Heer !

  • Passage du cap Horn dans la brume, en 30e position : « 20 ans que je l’attends celui-là ! Allez, on rentre à la maison maintenant », dit Antoine, larmes aux yeux, poing rageur, et boucle d’oreille improvisée au marqueur !

  • Dans la bulle anticyclonique, Antoine optionne vers l’Est, et trouve un trou de souris qui lui permet de fausser compagnie à Oliver Heer et Jingkun Xu.

  • En 29e position, Antoine remonte le Brésil en compagnie d’Eric Bellion, reparti des Malouines après son abandon.

  • Bonjour l’équateur, voilà Antoine de retour dans l’hémisphère Nord.

  • Au près dans des « alizés copieux », Antoine serre les dents, et en bon rugbyman, en profite pour féliciter le XV de France pour sa victoire !

  • Arrivée aux Sables d’Olonne en 28e position, après 96 jours en mer. 

Arrivée d'Antoine Cornic, 28e du Vendée Globe

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