Dalin-Richomme, le coup d’accélérateur
Quand on est à la tête de la course la plus prestigieuse du monde, que l’on ne lâche rien, la vitesse est une douce addiction. Après une longue zone à batailler dans moins de 10 nœuds de vent, permettant à Charlie de monter au mât, le vent va enfin forcir. « Ça devrait s’accélérer ce soir et dans la nuit autour de 13 nœuds », confie Basile Rochut, le consultant météo du Vendée Globe. Finie la parenthèse de la « douceur de vivre brésilienne », qu’évoquait Charlie ce matin. Les deux IMOCA vont se remettre à voler, les vitesses continuer d’augmenter et la bataille redoublera forcément d’intensité.
Derrière, la guerre des nerfs
Sébastien Simon (Groupe Dubreuil, 3e), lui, poursuit sa remontée le long du Brésil. Même s’il ne va pas tarder à bénéficier à son tour des alizés, l’accélération du duo de tête devrait creuser à nouveau l’écart. À plus de 900 milles au Sud, Thomas Ruyant (VULNERABLE, 4e) compose avec son avarie de J2, conséquence d’un phénomène orageux très localisé et particulièrement virulent. « Il va être pas mal désavantagé dans la remontée de l’Atlantique, précise Fabien Delahaye de la direction de course. Le J2 s’utilise dans 10 à 20 nœuds de vent, ce qui devrait être les conditions jusqu’aux Açores. Il a cette avarie de J2, celle de sa grand-voile et devra aussi monter au mât pour vérifier qu’il n’y a pas plus de dégâts ».
Le Nordiste, qui a compté plus de 300 milles d’avance sur ses poursuivants, voit son avance fondre (170 milles). Derrière, un groupe de cinq skippers de Paul Meilhat (Biotherm, 5e) à Justine Mettraux (Teamwork-Team Snef, 10e) est confronté à une dépression. La plupart la contourne par l’Est, la Suissesse, elle, essaie de progresser au portant par l’Ouest. Surtout, ce front engendre des conditions très aléatoires, des coups de vent brutaux, une mer courte, ce qui oblige à être vigilant en permanence. Paul Meilhat a pris le temps de détailler la situation lors des vacations, sans cacher la fatigue que cela engendre :